Au début des années 1930, l’hippodrome de Forst n’était pas seulement le théâtre des exploits sportifs : il s’est aussi mué en scène de cinéma, devenant le cadre effervescent d’un tournage mémorable. En 1932, ce lieu chargé d’histoire s’est transformé en plateau de tournage pour la comédie « Strich durch die Rechnung » marquant durablement la Lusace dans l’univers cinématographique.
C’est ici, dans l’ambiance vibrante des courses cyclistes et sous le ciel changeant du Brandebourg, qu’un casting d’exception s’est réuni. Heinz Rühmann, figure incontournable du cinéma allemand, et Otto Wallburg, étoile montante du grand écran, ont contribué à faire de ce projet une œuvre cinématographique emblématique. La ville de Forst a ainsi vécu une parenthèse éclatante, où le sport et le septième art ont fusionné dans une dynamique fascinante.
Heinz R¸hmann als Radrennfahrer Willy Streblow (Mitte auf Fahrrad) in der Filmkomˆdie ‚Strich durch die Rechnung‘ von Alfred Zeisler. Die Handlung des Films basiert auf dem Roman von Fred Antoine Angermayer.
L’enthousiasme était palpable : curieux et passionnés ont afflué, faisant du tournage un événement marquant pour la région, propulsée sous les projecteurs de l’industrie cinématographique allemande. Cette effervescence souligne la diversité de la Lusace, terre d’histoire industrielle, de paysages envoûtants et désormais, d’un passé cinématographique méconnu.
Le 25 octobre 1932, le film est sorti sur les écrans allemands, laissant une empreinte indélébile sur la mémoire locale. La piste cyclable de Forst, qui servit de décor aux scènes haletantes, demeure intacte, témoin silencieux d’un chapitre cinématographique révolu. En écho à cette production, une version française, « Rivaux de la piste », fut également tournée, mettant en vedette Albert Préjean.
Aujourd’hui, cette histoire refait surface dans le cadre de l’exposition « Film rétrospectif L’industrie cinématographique de 1933 à 1945 » organisée au Kulturschloss. Un espace y est consacré au film « Strich durch die Rechnung », rappelant que le cinéma et la Lusace ont partagé, un instant, un même éclat sous les feux de la rampe.