CHAMPIONNAT DU MONDE WRC RALLYE DE GRECE ACROPOLE 2025 : Ott Tänak, le trublion des dieux, Hyundai terrasse Toyota dans l’enfer de l’Acropole

CHAMPIONNAT DU MONDE WRC RALLYE DE GRECE ACROPOLE 2025 : Ott Tänak, le trublion des dieux, Hyundai terrasse Toyota dans l’enfer de l’Acropole

Dans la fournaise grecque, Ott Tänak a joué les incendiaires. Au volant d’une Hyundai retrouvée, il s’offre une première victoire en 2025 et brise l’hégémonie Toyota. Sous les pierres brûlantes du rallye de l’Acropole, le pilote estonien remet les pendules à l’heure. Par Khalad

Vendredi brûlant, Ott Tänak étincelant

On aurait pu croire à un remake sans surprise. Encore un rallye dominé par Toyota, encore une victoire promise aux géants nippons. Mais voilà que déboule Ott Tänak (Hyunda), pilote au regard d’acier, prêt à écrire une tout autre histoire. Dès les premières spéciales, sous un ciel grec plombé de plus de 40 degrés, il impose un tempo que personne ne parvient à suivre. Trois spéciales enfilées comme des perles dès le matin, une gestion des pneus chirurgicale, et une voiture parfaitement préparée : Ott Tänak prend les devants. Son coéquipier Adrien Fourmaux (Hyundai), flamboyant malgré un souci dans l’ES2, reste au contact. Sébastien Ogier,(Toyota) de son côté, subit les caprices de sa Toyota Yaris et perd plus de 40 secondes dès vendredi après-midi. Thierry Neuville (Hyundai), lui, vit un cauchemar éveillé : différentiel capricieux, fuite hydraulique, moteur récalcitrant, crevaisons multiples, panne de direction assistée… Le genre de journée où on serre les dents en espérant voir l’arrivée. À la fin de cette première journée, Ott Tänak mène avec assurance. Derrière, Adrien Fourmaux résiste, Sébastien Ogier s’accroche et Thierry Neuville limite les dégâts, lLe ton est donné.

Photos : WRC/RedBull/Jannus Ree/DR

Samedi, la montagne trie les hommes

C’est le plus long jour du rallye, 123,4 kilomètres de torture mécanique et physique à travers les reliefs de Lamia. Deux boucles de trois spéciales, des pierres comme des rasoirs, des trajectoires piégeuses à souhait. Une journée taillée pour les audacieux. Et Ott Tänak, encore une fois, ne tremble pas. Il trace sa route avec une précision glacée. Pendant que les crevaisons pleuvent, que les amortisseurs souffrent et que les copilotes perdent la voix dans les intercoms saturés de poussière, l1 Hyundai numéro 8 continue son œuvre. Pas une hésitation, pas un faux pas. Sébastien Ogier reprend un peu de terrain en signant le meilleur temps de la troisième spéciale matinale. Adrien Fourmaux, vaillant jusqu’alors, commet une petite erreur et abîme sa voiture. Il chute, son illustre compatriote en profite pour s’emparer de la deuxième place, sans pouvoir menacer le leader estonien. Derrière, Elfyn Evans (Toyota) poursuit un rallye anonyme, mais solide, pendant que son coéquipier Kalle Rovanperä (Toyota) qui avait pourtant brillé lors des premières spéciales, s’enfonce au classement après une série de mésaventures : crevaisons, sortie de route, espoirs envolés.

Photos : WRC/RedBull/Jannus Ree/DR

Dimanche, Ott Tänak referme le couvercle

Il ne reste plus qu’à gérer. Et c’est exactement ce que fait le leader. Pas besoin de briller dans la Power Stage, un 5ᵉ temps suffit. La i20 Rally 1 passe la ligne, poussiéreuse, mais triomphante. Victoire éclatante, construite avec rigueur et flair. Sébastien Ogier assure la seconde  place et Adrien Fourmaux se rachète avec un podium mérité. Elfyn Evans bien que discret durant toute l’épreuve, prend une solide 4ᵉ position devant le champion du monde belge Thierry Neuville qui, en héros fatigué, sauve les meubles avec une 5ᵉ place presque miraculeuse. Le reste du clan Toyota fait grise mine. Takamoto Katsuta (Toyota) abandonne tandis que Kalle Rovanperä végète à une modeste 17ᵉ place. Une première victoire de saison pour Hyundai, une claque symbolique infligée à Toyota.

Problème de carburant

À noter aussi les conséquences de la transition carburant. Le passage à l’Excellium 100 de TotalEnergies ne s’est pas fait sans heurts. Trois voitures de la catégorie Rally 1, dont celles de Sami Pajari (Toyota), Martin Sesks (Ford) et Grégoire Munster(Ford), ont dû abandonner à cause de soucis techniques liés au carburant, la FIA enquête.

Photos : WRC/RedBull/Jannus Ree/DR

WRC2 : Oliver Solberg, l’héritier s’impose en patron

Son père a marqué l’histoire, lui commence sérieusement à écrire la sienne. Oliver Solberg (Toyota) a survolé ce rallye. Une course impeccable, aucun accroc, un rythme effréné. Résultat : victoire en WRC-2 et une 6ᵉ place au général. Trois victoires en quatre départs cette saison. Il prend la tête du championnat WRC2, et personne ne dira que ce n’est pas mérité.

Yohan Rossel sur le podium à l’arraché 

Yohan Rossel (Citroën), pourtant parti en tête du championnat, a vécu une première journée calamiteuse. Suspension cassée, crevaison, deux minutes perdues d’entrée. Et néanmoins, le pilote Citroën ne lâche rien. À force de patience et de talent, il remonte jusqu’à la 3ᵉ place de sa catégorie, à quinze secondes à peine du pilote britannique Gus Greensmith (Skoda) second. Gros clin d’œil aussi à Léo Rossel (Citroën) 9ᵉ, malgré une transmission récalcitrante, et à Sarah Rumeau (Citroën) victime de soucis mécaniques chaque jour. On n’oublie pas le jeune pilote français  Pablo Sarrazin (Citroën), impressionnant le vendredi, mais contraint à l’abandon samedi.