Sebastião Salgado, l’ombre et la lumière d’un regard éternel

Sebastião Salgado, l’ombre et la lumière d’un regard éternel

Son destin ne s’est pas dessiné à l’encre, mais à la lumière et à l’ombre. Sebastião Salgado, icône brésilienne de la photographie, s’est éteint ce vendredi à 81 ans, emporté par les répliques silencieuses d’un paludisme ancien. Il laisse derrière lui une empreinte indélébile, héritage d’une constellation d’images et d’humanité, témoignant de la splendeur fragile de notre planète et de l’humanité qui l’habite. Par Khalad

Économiste devenu alchimiste de l’image 

Né le 8 février 1944 à Aimorés, dans le Minas Gerais, Sebastião Salgado aurait pu suivre la voie de l’économie. Mais un Leica emprunté à Lélia, son épouse et muse, le fait basculer dans l’univers de la photographie. Dès 1973, il abandonne les chiffres pour capturer les ombres et les compositions qui racontent la réalité du monde.

Photos : Sebastião Salgado/InstitutoTerra/Getty Images/Académie française/DR

Économiste devenu alchimiste de l’image 

Né le 8 février 1944 à Aimorés, dans le Minas Gerais, Sebastião Salgado aurait pu suivre la voie de l’économie. Mais un Leica emprunté à Lélia, son épouse et muse, le fait basculer dans l’univers de la photographie. Dès 1973, il abandonne les chiffres pour capturer les ombres et les compositions qui racontent la réalité du monde.

Une œuvre en trois grandes épopées 

Sebastião Salgado structure son travail en trilogies qui traduisent les grandes narrations de notre époque.
« Workers » (1993) : Une ode aux travailleurs et bâtisseurs du monde, de l’or du Brésil aux chantiers navals du Bangladesh.
Migrations » (2003) : Le visage du déracinement, une plongée dans la quête humaine d’un ailleurs.
« Genesis » (2013) : Une célébration de la beauté intacte de la planète, un appel à la préservation.
Son dernier projet, « Amazônia », prolonge cette réflexion avec un hommage vibrant à la forêt et à ses gardiens.

Photos : Sebastião Salgado/InstitutoTerra/Getty Images/Académie française/DR

De la noirceur humaine à la lumière de la renaissance 

Profondément marqué par les horreurs du génocide rwandais, Sebastião Salgado revient au Brésil avec Lélia et fonde l’Instituto Terra en 1998. Ensemble, ils replantent plus de 2,5 millions d’arbres, transformant un désert en une forêt luxuriante.
Élu à l’Académie des Beaux-Arts en 2016, ambassadeur de l’UNICEF depuis 2001, Sebastião Salgado laisse un héritage qui dépasse l’art photographique. Son regard, immortel, continue d’inspirer et de réveiller les consciences.

Photos : Sebastião Salgado/InstitutTerra/Getty Images/Académie française/DR