Sprint : Pecco Bagnaia, le retour du patron
Sur la piste moite de Sepang, Pecco Bagnaia (Ducati) a rappelé à tous qu’il n’était pas prêt à céder sa couronne. Parti en pole, le champion italien a mené les dix tours du Sprint sans jamais être inquiété. Avec plus de deux secondes d’avance sur Álex Márquez (Ducati Gresini), il signe une victoire limpide, symbole d’un regain de forme impressionnant. Derrière, la bataille pour le podium est plus animée. Pedro Acosta (KTM), en difficulté pour suivre le rythme, cède face à Fermín Aldeguer (Ducati Gresini), auteur d’une belle remontée depuis la 6ᵉ position. Le jeune pilote espagnol termine 4ᵉ, mais s’offre un titre symbolique : celui de rookie de l’année, désormais hors de portée pour Ai Ogura (Aprilia Trackhouse) et Somkiat Chantra (Honda LCR).
Chez Honda, les espoirs s’envolent. Joan Mir (Honda), 4ᵉ, chute à mi-course. Luca Marini (Honda), remonté de la 12ᵉ place, tente un dépassement audacieux sur Pol Espargaró (KTM)… et finit au tapis. Johann Zarco (Honda LCR) hérite de la 8ᵉ place, tandis que Fabio Quartararo (Yamaha), malgré un départ compliqué, sauve une 6ᵉ position grâce aux faits de course. Marco Bezzecchi (Aprilia), parti 14ᵉ, signe une remontée spectaculaire pour finir 7ᵉ. Trois points précieux dans son duel pour la 3ᵉ place du championnat face à son compatriote Pecco Bagnaia.
Course principale : Álex Márquez, l’éclat Gresini
Dimanche, Sepang a vu Álex Márquez (Ducati Gresini) s’élever. Profitant de l’absence de son frère Marc et d’un choix de pneus plus tendres, le pilote Gresini s’empare des commandes dès les premiers tours. Pecco Bagnaia (Ducati), poleman du jour, tente de résister, mais se retrouve englué dans un duel avec Pedro Acosta (KTM). Le jeune pilote KTM prend l’avantage, mais ne peut empêcher le leader de creuser l’écart. Avec plus de deux secondes de marge, Álex Márquez s’offre sa 3ᵉ victoire de la saison, après l’Espagne et la Catalogne. Un succès qui offre au team Gresini le titre de champion des équipes indépendantes, mettant fin à deux années de règne du team Pramac Racing.
Pecco Bagnaia, victime d’une crevaison lente, voit ses espoirs de podium s’envoler. Joan Mir (Honda) en profite pour grimper sur la dernière marche, après une remontée depuis la 7ᵉ position et un duel intense avec Fabio Quartararo (Yamaha). Le pilote français, longtemps 4ᵉ, cède face à Franco Morbidelli (Ducati VR46) au 12ᵉ tour, mais profite de l’abandon de Pecco Bagnaia pour finir 5ᵉ. Johann Zarco (Honda LCR), solide en début de course, craque en fin d’épreuve et termine 12ᵉ. Les deux derniers vainqueurs, Raúl Fernández (Aprilia trackhouse) et Fermín Aldeguer (Ducati Gresini), chutent. Augusto Fernández (Yamaha Pramac), pilote Wildcard, ferme la marche en 18ᵉ position, sans rassurer sur les progrès du V4 Yamaha.
Le Grand Prix de Malaisie aura été celui des oppositions : Pecco Bagnaia, impérial en Sprint, mais malchanceux en course ; Álex Márquez, stratège et victorieux ; Gresini, couronné ; Yamaha, en quête de réponses. À Sepang, les équilibres se sont déplacés, et les ambitions se sont redessinées.