CHAMPIONNAT DU MONDE DES RALLYES WRC RALLYE DE SUEDE : Le retour de „hot“ Tänak

CHAMPIONNAT DU MONDE DES RALLYES WRC RALLYE DE SUEDE : Le retour de „hot“ Tänak

Ott Tänak, néo pilote Ford, qui disputait son deuxième rallye au volant d’une Ford Puma, a fait preuve d’une intelligence de course face à l’armada Hyundai et Toyota pour s’imposer une seconde fois sur cette épreuve. L’irlandais Craig Breen, leader durant la majeure partie du rallye, a dû s’incliner face à l’estonien plus solide en fin d’épreuve. Avec ce succès, il met fin à une séquence d’une année sans victoire de l’équipe M-Sport Ford dont le dernier succès remonte au Rallye de Monte-Carlo 2022 avec Sébastien Loeb. Par Khalad

Dès le départ, Ott Tänak (Ford) a imposé un rythme soutenu et n’était qu’à 1,6 seconde du champion du monde Kalle Rovanperä (Toyota) après la courte étape du jeudi soir. Vendredi matin, le pilote estonien avait déjà pris la tête du classement. Dans l’après-midi, cependant, Craig Breen (Hyundai), légèrement plus rapide, est devenu, de fait, le principal rival du pilote Ford dans cette épreuve entièrement disputée. À un moment donné, l’avance du pilote irlandais était de 5,7 secondes, avant qu’Ott Tänak n’accélère le rythme. La malchance s’est vite abattue sur le véloce pilote Hyundai, qui a d’abord heurté un mur de neige dans la 12e épreuve spéciale, puis a subi un décollement de pneu dans la suivante. Plus tard, les problèmes du système hybride qui affectent toujours la nouvelle i20 sont apparus, laissant la voie libre pour à Ott Tänak pour reprendre la tête.
Le dimanche, ce dernier tout en contrôle n’a pas failli pour remporter la victoire finale, ainsi que deux points supplémentaires issus de son classement dans la PowerStage. Craig Breen a fini second en dépit des ordres du responsable de l’équipe Hyundai, qui lui avaient demandé de prendre volontairement une pénalité de 10 secondes avant la PowerStage, afin de faire grimper son coéquipier Thierry Neuville (Hyundai) à la place. À savoir que le pilote irlandais ne dispute qu’une saison partielle, n’ayant donc pas de chance pour le titre pilote contrairement à son coéquipier belge.

Photos: Khalad/DPPI/RedBull/SkodaMotorsport/Toyota/Fuckmatié/ McKlein Photography/Master/DR

Mais la stratégie a échoué lorsque le pilote belge s’est fourvoyé en erreurs lors de la PowerStage, au point de reperdre toutes les secondes offertes par Craig Breen ! Et comme les liaisons radio avec l’équipe sont interdites lorsque la voiture est en action en spéciale, ce dernier n’avait aucune idée du temps réalisé par Thierry Neuville et il a finalement battu son coéquipier pour terminer l’épreuve devant lui en 2e place pour 1,3 seconde. Compte tenu de son état de santé précaire au départ, le pilote berge a néanmoins obtenu un podium au final  (Son 57e en WRC, à égalité avec le grand pilote finlandais Markku Alén) sans démériter au volant de sa i20 ce week-end avec 5 meilleurs temps et une belle passe d’armes avec le champion sortant.

Les retrouvailles de Craig Breen et sa i20

Kalle Rovanperä, qui a ouvert la route le vendredi, n’a pas été en mesure de rouler au rythme de ses rivaux et s’est même retrouvé à un moment à une 5e position, mais a quelque peu regagné du terrain le samedi. Il a réussi à bien recoller aux pilotes Hyundai et une sortie compliqué dans un mur de neige suite à une défaillance d’un pneu de son compatriote Esapekka Lappi (Hyundai) lui a fait remonter d’un rang au classement. Excellent 3e jusque-là, le pilote finlandais est resté dans la neige près de 7 minutes, abandonnant la lutte pour les premières places. Au final, Kalle Rovanperä a terminé au pied du podium avec en prime 3 points supplémentaires issus de la PowerStage. En 5e position, Elfyn Evans (Toyota) a eu du mal à se sentir en confiance au volant de la Yaris tout au long de l’épreuve.

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Le pilote gallois a quand même réussi à rester sur la route à plusieurs reprises après avoir heurté des murs de neige. 6e, Pierre-Louis Loubet (Ford) a connu des problèmes et a dû s’arrêter temporairement dans la PowerStage quand sa Ford Puma s’est éteinte en raison d’un problème de moteur thermique : fort d’une large marge sur ses poursuivants, le jeune pilote français a franchi la ligne d’arrivée indemne et très sûr en mode électrique. Esapekka Lappi s’est rétabli avec une 7e place du classement général après sa mésaventure de la veille en remportant également la PowerStage, mais ce résultat ressemble à une occasion manquée dans une course qui aurait pu favoriser le finlandais, étant donné qu’il est encore en train de s’habituer à sa monture coréenne. Auteur d’une belle prestation, mais quelque peu entachée par une grosse sortie de route en tonneaux le vendredi qui le contraint à l’abandon, Takamoto Katsuta (Toyota) était alors en 5e position avec une victoire de spéciale. Le pilote japonais a pu revenir le samedi après la prouesse de ses mécaniciens. Toutefois, le dimanche, il a dû se retirer avant la dernière spéciale en raison de problèmes de moteur. Bonne prestation pour le revenant italien Lorenzo Bertelli (Toyota), pilotant pour l’occasion d’une Toyota Yaris, et ce, malgré une double sortie de route le vendredi après-midi. Un retour qui en appelle sans doute d’autres…

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Ott Tänak

„Cette victoire compte beaucoup pour moi. Prendre le volant d’une nouvelle voiture et offrir la victoire à l’équipe, vu leurs immenses efforts pour se battre contre de si grands constructeurs, c’est incroyable.  Je suis sûr que je leur cause un peu de stress, mais nous sommes tous gagnants tant que cela fonctionne. C’est fantastique de faire partie de cette équipe“.

WRC-2 : Oliver Solberg prophète en son pays

Dans la catégorie WRC-2, Oliver Solberg (Skoda) a remporté une victoire assurée et a également terminé à une belle 8e place au général. Le podium de cette catégorie a été complété par le pilote norvégien Ole Christian Veiby (Volkswagen) et le jeune finlandais Sami Pajari (Skoda). Solide en ne commettant aucune erreurs, le jeune pilote suédois s’est rapidement mis à l’abri de ses rivaux en gardant une ponte de vitesse étonnante. „C’était la course parfaite que je voulais, j’ai attaqué quand c’était nécessaire et lorsque je me sentais en confiance et j’ai conservé une marge sur des portions très dégradées ou sur des pièges. Aucune frayeur tout au long de l’épreuve, j’ai encore du mal à réaliser que je viens de l’emporter dans mon pays. J’ai toujours cru en ma pointe de vitesse, mais tout doit être réuni autour de soi pour que cela fonctionne.“ Oliver Solberg est désormais à égalité de points avec le pilote français Yohan Rossel (Citroën) en tête du championnat, à suivre…

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