AURÉLIA AGEL : Plus qu’une doublure…

AURÉLIA AGEL : Plus qu’une doublure…

Elle est grande, elle est blonde, elle est forte et d’une gentillesse folle, un tout qui dans un autre temps, lui aurait probablement valut les sollicitations de quelques très grands noms de réalisateurs. Reconnue dans la cascade d’action, Aurélia Agel est tombée dans les filets d’un certain Luc Besson qui recherchait une doublure pour son actrice du film d’action Anna. Un rôle sur-mesure pour la cadurcienne dont l’histoire s’écrit un peu plus à chaque rôle.

Elle met sa vie en jeu, suspendue dans le vide brisant les fenêtres, sautant des bâtiments, traversant les incendies, tamponnée par des voitures, et elle le fait en bikini, pantalons serrés, shorts, jupes ou robes ou dans des déguisements lourds, c’est le quotidien d’Aurélia Agel, cascadeuse au cinéma et à la télévision. Aussi impeccable que ses combats semble à l’écran, la jeune cascadeuse sait que ses compétences dans les arts martiaux l’avantagent. Elle est aussi très consciente que dans le passé, les „doublures action“ étaient censés connaître les arts martiaux et étaient souvent classés parce qu’ils avaient les compétences. Cependant, elle est enthousiasmée par la perspective de faire partie de ce cercle restreint de cascadeurs de cinéma, car il dépeint désormais la communauté féminine avec sensibilité. À plusieurs reprises, Aurélia exprime sa gratitude envers ses formateurs pour l’avoir initié. Faire partie de la franchise signifie également beaucoup pour la jeune femme qui espère toujours continuer l’aventure. Les années de compétition ont selon elle, aidé à mémoriser les séquences de combat chorégraphiées. L’expérience de l’apprentissage des sports de combat a eu un impact profond sur la vie d’Aurélia Agel et ses perspectives. Un processus enrichissant et lui a permis de se sentir plus autonome.

Photos : Campus-universcascades/Juline Brondani/DR

Pas de favoritisme

Les cascadeuses ne se considèrent peut-être pas comme des modèles, mais elles ont quelque chose en plus. Déterminées et compétentes, elles grimpent les obstacles physiques et sociaux les plus abrupts sans jamais abandonner. Une ténacité qui conjuguée par certaines capacités spéciales élargissent leurs propres possibilités. Ce sont de superbes athlètes qui font ce qu’elles aiment le plus. Leurs exploits athlétiques abritant un triptyque compétence, indépendance, endurance donnent des idées à bien d’autres femmes, 95 % des cascades féminines concernent des exploits et des comportements qui ne leur sont généralement pas associés : bagarres, accidents de voiture et de vélo, chutes, explosions. Les cascades semblent spontanées, mais elles ne sont pas improvisées. Elles sont planifiées et conçues comme des danses complexes d’action et de conflit. L’inattendu peut toujours se produire, et la frontière entre une menace fictive et un danger est très mince, mais les cascadeuses y prospèrent.
Héroïne d’action, Aurélia Agel rentre désormais dans cette catégorie confidentielle d’athlètes. Cette jeune femme dynamique de 22 ans originaire de Cahors dans le Lot, vit maintenant à Paris et mesure la chance qu’elle a eu pour vivre enfin de sa passion pour l’action.
Petite, tout ce qu’elle voulait faire, c’était du karaté. Inscrite en club, elle s’est imprégnée de chaque instant en gravissant tous les échelons pour devenir une athlète confirmée dans ce sport de combat et bien d’autres (boxe, judo, taekwondo, sanda et kung-fu) et ce avec un palmarès bien étoffé. Après avoir terminé ses études secondaires, son intérêt pour la cuisine la guide vers un bac professionnel dans ce domaine. Mais sésame en poche, Aurélia a quelques réserves sur son choix et ne trouve pas la motivation nécessaire pour se lancer dans l’un de ces métiers exigeants. Vivant ensuite à Toulouse, elle travaille dans un magasin d’équipementier de sport et pense toujours à une formation de cascadeur qu’elle a découverte quelques années auparavant. Poursuivant ses objectifs et ses rêves plutôt que d’être coincée dans une boutique, elle commence à s’entraîner chez elle avant de rejoindre Campus Univers Cascades pour suivre une formation rigoureuse avec des coordinateurs de cascades renommés. Toutes ses économies y passent, elle s’essaie aux différentes formes de combat de rue ou de lutte dans lesquelles elle s’entraîne tout en continuant le karaté et pour compléter ses compétences de combat. Elle suit des cours de muay thai , le tout agrémenté avec de la boxe, dans le but de ne plus avoir de faiblesses. Les combats et la forme physique font partie intégrante de l’école de cascades.

Être constamment sur les starting blocks

Les cascades sont une question de contrôle corporel et sont très techniques. Une aubaine pour la grande stagiaire qui apprend toutes les facettes du métier : chutes, précision, scènes de combat essentiellement exagérées, descente en rappel, tyrolienne, coups de voiture, et entraînement aux armes. Une formation intense et une certaine façon de continuer à pratiquer les arts martiaux ou la persistance, le dévouement et la résilience ne font qu’un. Après cette parenthèse formatrice, elle doit se vendre pour participer aux castings et se faire connaître. Une contrainte de débutante qui est vite annihilée par une sollicitation pour participer au casting du film „Anna“ de Luc Besson, afin d’y doubler l’actrice principale. Au terme de 3 journées d’essais, Aurélia est élue comme „doublure action“ et enchaîne par 3 mois de tournage pour ce film. Dès lors, suivant le principe des vases communicants, son nom résonne chez les producteurs et Aurélia tourne par la suite dans plusieurs films comme cascadeuse avec Dany Boon, Philippe Katerine, Franck Gastambide et Jean-Claude Van Damme. S’en suit quelques séries en tant que cascadeuse avant d’intégrer le casting de doublage action de deux grosses productions américaines dont Marvel qu’elle a elle-même contacté : „Black Widow“, un film avec Scarlett Johansson, et „Gunpowder Milk-shake“ avec Karen Gillan. Désormais en place dans le milieu, Aurélia est seule et sans agent pour booker ses castings, hormis le bouche-à-oreille, elle doit être constamment sur le qui-vive pour être informée des films et séries en préparation, pour éventuellement participer aux castings. Autre dilemme, elle doit jongler avec les dates lorsque qu’elle est engagée sur un film ou une série dont le tournage dure quelques mois, pour se libérer pour une autre production. Une position inconfortable dans un milieu exigeant où il faut être constamment à 100 %. Mais qu’à cela ne tienne, la belle cascadeuse mesure sa chance d’être reconnue dans le monde des cascades action, ce qui pour elle est aussi une excellente façon de continuer à pratiquer les arts martiaux tout en apprenant les ficelles du métier d’actrice, une prochaine vocation, qui sait ??

Photos : Campus-universcascades/Juline Brondani/DR

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