Il y a des œuvres qui s’exposent, et d’autres qui vous traversent. “30 Blizzards.” appartient à la seconde catégorie. Pour sa deuxième année de partenariat avec Art Basel Paris, Miu Miu a confié les clés du Palais d’Iéna à Helen Marten, artiste britannique au regard acéré, lauréate du Turner Prize. Le résultat ? Une performance immersive, mouvante, polyphonique, qui fait du monument de béton un organisme vibrant, habité par les voix, les gestes et les matières.
Ici, rien n’est figé. Cinq sculptures énigmatiques, mi-industrielles mi-organiques, dialoguent avec des vidéos, des sons, des présences. Chaque matériau semble avoir changé de peau : le bambou devient acier, l’ananas se fait aluminium, les objets du quotidien se métamorphosent en fictions tangibles. Autour d’eux, trente performeurs incarnent les états d’une vie, enfance, désir, maternité, intériorité, perte, dans une chorégraphie de gestes minuscules, presque murmurés.
Pensée avec le metteur en scène Fabio Cherstich et la compositrice Beatrice Dillon, la performance est un tissage délicat entre musique, mouvement et silence. L’espace central devient scène, refuge, matrice. On y entend des voix, on y devine des histoires, on y ressent des frissons. La mode, discrète, mais présente, s’infiltre dans les plis du récit. Et toujours, cette pluralité de voix féminines, comme un souffle collectif contre l’uniformité.
Ce n’est pas un hasard si Miu Miu soutient ce projet. La maison italienne, fidèle à son engagement pour les écritures féminines contemporaines, trouve ici un miroir parfait : celui d’un art qui ne cherche pas à plaire, mais à dire. À faire sentir. À faire trembler.
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