BREAKDANCE ZURICH DPC JAM 2025 : Quand le break danse à l’heure suisse, Formless Corp, maître du temps

Published by Khalad

Sophie Brandstorm

Ils ont dansé comme on respire, comme on rêve, comme on se bat. Alvin et Grom, duo incandescent du crew Formless Corp, ont une nouvelle fois conquis le sommet du DPC Jam à Zurich. Quatrième victoire consécutive pour la team, dans une arène où chaque pas est une déclaration, chaque battle une épopée. Le breaking, ici, n’est pas un sport. C’est une langue, une mémoire, une révolution. Par Khalad

Photos : DPC Jam/Sophie Brandstorn/DR

Zurich, capitale mondiale du flow

Ce week-end, Zurich n’était pas une ville. C’était un battement de cœur. Le GZ Heuried Arena s’est transformé en temple du breaking, avec son cypher circulaire au centre, un écran géant comme une fenêtre ouverte sur le monde, et ses visages familiers qui apparaissaient en visiophonie, comme pour dire : on est là, même à distance, même à travers les pixels. Le DPC Jam, c’est l’événement que les B-Boys et B-Girls du monde entier attendent comme un sol sacré. Depuis 2014, il s’est imposé comme le rendez-vous suprême du 2 vs 2, rivalisant avec les plus grands. À Zurich, on ne vient pas juste pour gagner. On vient pour écrire l’histoire.

Formless Corp, l’art de l’invisible

Et cette histoire, Alvin et Grom les deux couteaux suisses de Formless Corp l’ont gravée à la craie sur le bitume du cypher. Leurs corps ont parlé une langue que seuls les vrais comprennent : celle du relâchement total, de la précision chirurgicale, de l’instinct pur. Face à eux, en demi-finale, les Super Kidz ont tout donné et ont failli créer la surprise. Formless Corp, fidèle à son nom, a dansé sans forme fixe, sans limites, comme une onde. Et l’onde a tout emporté. Quatre titres d’affilée. Ce n’est plus une série, c’est une dynastie. Et pourtant, rien n’est jamais acquis. Chaque année, la concurrence monte d’un cran. Chaque battle est un piège. Le team Formless Corp, c’est cette capacité rare à se réinventer sans se trahir.

Photos : DPC Jam/Sophie Brandstorn/DR

Une scène, des âmes, une famille

Le DPC Jam, c’est aussi une ambiance. Une chaleur. Une fraternité. Dès les premières minutes, on sent que quelque chose de Grand Est en train de se jouer. Les danseurs, venus des quatre coins du globe, se saluent, s’observent, se respectent. Et puis ils s’affrontent. Pas pour détruire. Pour exister. Le show a suspendu le temps pour une parenthèse de grâce, où chaque mouvement semblait dicté par une force supérieure. On ne regardait pas un homme danser. On regardait le breaking se raconter lui-même.

Un écrin pour les corps en feu

Tout autour, l’organisation était aux petits soins. L’hôtel 25hours a offert aux danseurs un cocon de calme avant la tempête : sauna, yoga, billard, petit-déjeuner royal. De quoi recharger les batteries avant de les brûler sur scène. Et le public, même à distance, était là. Présent, vibrant, les cris, mais pas l’émotion. Elle, elle passait partout.

Le futur est déjà là

Le DPC Jam ne suit pas les tendances. Il les précède. Avant que les fédérations ne s’emparent du breaking, lui l’avait déjà compris. Son format est simple : 2 contre 2, peu importe l’âge, peu importe les origines. Ce qui compte, c’est l’alchimie. Et cette alchimie, elle naît souvent entre deux inconnus, qui se découvrent en dansant. Avec plus de 13 millions de vues en 2024 et pour cette édition 2025, pas moins de 11 600 000 vues cumulées en seulement trois jours sur Instagram, sur la page @stanceelements. Une vraie déferlante. Une preuve que le breaking parle à tous, partout, tout le temps. Avec des partenaires comme Rabanne, Nikon, New Balance ou Red Bull, et un réseau mondial de passionnés, le DPC Jam est devenu bien plus qu’un événement. C’est un mouvement. Une école. Une famille.

Photos : DPC Jam/Sophie Brandstorn/DR

2026…

On attend déjà la prochaine édition. On veut revoir les Kids U10 nous surprendre, les U16 nous émouvoir, les adultes nous renverser. On veut retrouver les juges venus de Russie, de Corée, du Canada, les DJs qui font trembler les murs, les animateurs qui mettent le feu et surtout, on veut revoir Alvin et Grom ou peut-être les voir tomber. Car c’est ça, le breaking. Rien n’est écrit. Tout se danse. Le DPC Jam, c’est le lieu où les corps parlent, où les styles s’affrontent, où les âmes se révèlent. Et cette année encore, Zurich a été le théâtre d’un miracle.

Victoires Formless Corp au DPC Jam

2022 Alvin/Tsukki

Première victoire et pas des moindres en battant le duo de la franchise Red Bull All Star, Wing/Phill Wizard, le futur champion olympique 2024. Une victoire qui a installé Formless Corp au sommet et donné de l’espoir aux jeunes du monde entier en terrassant l’équipe d’une multinationale.