RUNNING MARSEILLE/CASSIS 2025 : le souffle du vent, le cri du sprint

RUNNING MARSEILLE/CASSIS 2025 : le souffle du vent, le cri du sprint

Ce dimanche 26 octobre, entre les collines balayées par le mistral et les virages suspendus au-dessus de la mer, Marseille-Cassis a offert bien plus qu’une course. Une bataille. Une cavalcade. Une épopée de 20 kilomètres où Ilias Fifa a surgi dans les derniers mètres pour s’imposer au terme d’un sprint d’anthologie. Chez les femmes, Daisy Jepkemei a dompté les lacets et les rafales pour inscrire son nom au sommet. Le vent soufflait fort, mais les rêves plus encore. Par Khalad
Photos : Marseille/Marseille-Cassis/Kbsp/DR

Le coup de théâtre d’Ilias Fifa

Il ne menait pas. Il n’était pas favori. Mais il avait ce feu dans les jambes, cette patience dans le souffle. Ilias Fifa, l’Espagnol au regard calme, a attendu son heure. Et quand elle est venue, il a tout donné. À l’approche de Cassis, Mohamed El Tahlaoui semblait filer vers la victoire. Derrière, Mykola Mevsha résistait. Mais Ilias Fifa, lui, remontait. Mètre après mètre, il grignotait l’écart. Et dans l’avenue des Albizzi, il a lancé son attaque. Un sprint. Un cri. Une ligne franchie à 10h01. 1h01’07. Sept secondes devant Mohamed El Tahlaoui. Trente devant Mykola Mevsha. Une poignée de secondes pour une éternité de gloire.

Daisy Jepkemei, la coureuse Kazakhe au sommet

Chez les femmes, la surprise est venue de l’Est. Daisy Jepkemei, venue du Kazakhstan, a couru avec grâce et puissance. Elle a dompté les descentes, savouré les virages, affronté le vent sans jamais fléchir. Son chrono : 1h07’00. Juste devant Mélody Julien, la runneuse française qui découvrait Marseille-Cassis. « Je me suis régalée dans la descente », a-t-elle confié, sourire aux lèvres. Manon Trapp complète le podium féminin, dans une course où les Françaises ont montré qu’elles avaient du cœur.

Photos : Marseille/Marseille-Cassis/Kbsp/DR

Igor Bougnot, premier tricolore

Cinquième au classement général, Igor Bougnot a été le premier Français à franchir la ligne. 1h02’00. Une performance solide, dans une course où les écarts se jouaient à la seconde. Il n’a pas gagné, mais il a résisté. Et dans une course comme celle-là, c’est déjà beaucoup.

Jimmy Gressier et Pierre-Ambroise Bosse, en mode balade

Parmi les 20 000 coureurs, deux visages connus ont pris le départ sans pression. Jimmy Gressier, tout juste sacré champion du monde du 10 000 m, a bouclé la course en 1h28’27, à la 1 264e place. Pierre-Ambroise Bosse, champion du monde du 800 m en 2017, a terminé en 1h21’04. Deux champions, deux sourires, une même envie : courir pour le plaisir.

Photos : Marseille/Marseille-Cassis/Kbsp/DR

Le vent, ce rival invisible

Cette 46ᵉ édition a été marquée par un mistral puissant, qui a balayé les coureurs du départ au port. Les rafales ont rendu chaque montée plus rude, chaque relance plus incertaine. Mais elles ont aussi donné à la course une saveur particulière. Celle des épreuves qu’on n’oublie pas. Marseille-Cassis 2025, c’était ça : une ligne droite finale comme un duel de western, des visages marqués par le vent, et des corps lancés dans une danse folle entre ciel et mer. Une course où l’on ne gagne pas seulement avec les jambes, mais avec le cœur.

Photos : Marseille/Marseille-Cassis/Kbsp/DR