Elle n’était pas venue depuis longtemps. Trop longtemps. Et pourtant, dès les premières notes, c’était comme si elle n’était jamais partie. Le 29 octobre, Erykah Badu a fait son grand retour en France, et elle n’a pas fait les choses à moitié. Un seul concert. Une seule date. Un seul lieu : le Zénith de Paris. Et quelle soirée ! À 53 ans, la prêtresse texane a prouvé qu’elle n’a rien perdu de sa magie. Voix chaude, présence magnétique, groove implacable. Elle a revisité « Mama’s Gun » comme on ouvre un grimoire, avec respect, intensité et une liberté totale.



Sorti en 2000, « Mama’s Gun » est bien plus qu’un album. C’est une déclaration. Une plongée dans l’intime, le politique, le spirituel. Hier soir, chaque morceau résonnait comme une incantation. « Didn’t Cha Know », « Bag Lady », « A.D. 2000 »… Le public chantait, vibrait, dansait. Erykah Badu ne se contente pas de rejouer le passé. Elle le transforme. Elle le tord. Elle le fait parler au présent. Entre deux titres, elle improvise, elle rit, elle prêche. Elle est là, entière, libre, et le Zénith devient temple.
Erykah Badu, c’est une voix, un style, une vision. Une artiste qui ne rentre dans aucune case. Depuis ses débuts avec Baduizm, elle trace sa route, entre soul, hip-hop, jazz et mystique. Elle s’habille comme elle chante : avec audace, avec sens, avec feu. Couronnée « Fashion Icon » à New York en 2024, elle continue de mêler mode et manifeste. Hier soir, elle est apparue en silhouette sculpturale, entre futur et ancestral. Chaque détail comptait. Chaque geste parlait. « Chaque vêtement, chaque amulette, chaque talisman, chaque bijou que nous portons est une affirmation de nous-mêmes. Cela peut être une affirmation politique, une affirmation créative, une affirmation émotionnelle. Mais toutes ces choses sont généralement liées. », confie-t-elle.





Le public ? Bouleversé. Conquis. Envoûté. Des cris, des larmes, des silences suspendus. On a vu des couples danser, des solitaires fermer les yeux, des fans de la première heure pleurer doucement. Et quand elle a quitté la scène, après un rappel, on a tous compris : ce n’était pas juste un concert. C’était un rite. Une offrande. Une traversée.
Son nouveau single, « Next to You », est déjà disponible. Et comme toujours avec cette icône, on ne sait pas ce qui vient. Mais on sait que ce sera vrai. Que ce sera libre. Que ce sera vivant. Hier soir, Paris a brûlé. Et dans les cendres, il reste une certitude : Erykah Badu est bien plus qu’une artiste. Elle est une force. Une lumière. Une vérité.





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