MOTOGP GRAND-PRIX DES PAYS-BAS 2023 : Pecco tel un moulin à vent

MOTOGP GRAND-PRIX DES PAYS-BAS 2023 : Pecco tel un moulin à vent

Dans la célèbre cathédrale d’Assen, le champion en titre a envoyé un message clair à ses rivaux. Seul Marco Bezzecchi semble être en mesure de le contrarier, du moins régulièrement cette saison. La trêve estivale est la bienvenue après une première moitié de saison catastrophique pour certains favoris… Par Khalad

Course Sprint : Un tourbillon de vitesse et de stratégie

Pecco Bagnaia (Ducati) a pris la tête dès le départ avec brio, faisant preuve de maîtrise et de détermination. Pendant ce temps, Brad Binder (KTM) a sans doute réalisé le meilleur envol, se positionnant en 2ᵉ position et commençant à traquer le leader italien avec une détermination féroce. Fabio Quartararo (Yamaha), avec une performance solide, a réussi à maintenir sa 4ᵉ place. Le poleman Marco Bezzecchi (Ducati VR46), cependant, a rétrogradé à la 3ᵉ position tandis que son coéquipier Luca Marini (Ducati VR46) a glissé à la 5ᵉ.

Photos : MotoGP/Michelin

Le duo de Pramac Racing, composé de Jorge Martin et Johann Zarco, a fait preuve d’une belle détermination. Ils ont dépassé courageusement leurs adversaires, se frayant un chemin vers le groupe de tête avec une audace remarquable. Brad Binder, cependant, avait du mal à conserver sa position et ne pouvait pas suivre le rythme effréné de Marco Bezzecchi. La situation évoluait en faveur du champion du monde sortant, qui creusait son avance, et de Fabio Quartararo, qui se rapprochait du pilote KTM. Marco Bezzecchi, cependant, n’était pas en reste. Il a rapidement pris en chasse le leader du sprint, le mettant sous pression.

Le rouge ou le noir

Les deux compatriotes ont roulé côte à côte dans plusieurs virages jusqu’à ce que le pilote VR46 tente sa chance. Une manœuvre qui a porté ses fruits : il a dépassé Pecco Bagnaia et a rapidement commencé à creuser l’écart. Dans le groupe suivant, Johann Zarco (Ducati Pramac) a perdu le rythme, dépassé aisément par Aleix Espargaró (Aprilia), et rapidement suivi par Jack Miller (KTM). Son coéquipier Jorge Martin (Ducati Pramac) s’est mieux défendu, se rapprochant de la Yamaha M1 du pilote français et de Brad Binder qui étaient juste devant lui. Par ailleurs, Aleix Espargaró a rapidement rejoint le groupe se battant pour le podium. Entre-temps, Marc Márquez (Honda) se trouvait en 17ᵉ position, pour ce qui était sa deuxième pire contre-performance après celle du Grand Prix d’Argentine 2018, où il avait dû purger une pénalité. Vers la fin du sprint, Pecco Bagnaia a augmenté le rythme, prenant une seconde d’avance sur les autres pilotes alors qu’il poursuivait Marco Bezzecchi. Cependant, il a ensuite perdu un peu de terrain face à son compatriote, ce qui a finalement permis au pilote de la Ducati VR46 de remporter la victoire. Pecco Bagnaia a terminé en deuxième position, suivi de Brad Binder. Cependant, ce dernier a reçu une pénalité dans les derniers virages, qui a été convertie en trois secondes et a permis à Fabio Quartararo de monter sur le podium. Une fin dramatique pour une course palpitante, pleine de rebondissements et de stratégies audacieuses.

Photos : MotoGP/Michelin
Course : Pecco en verve, les français en chutes

Dans une démonstration de maîtrise et de détermination, Pecco Bagnaia (Ducati) a décroché une victoire impressionnante lors de la course principale. Seulement 14 pilotes ont franchi la ligne d’arrivée suite à une série de chutes.

La course a débuté sous un ciel dégagé à Assen, avec des températures atteignant 31°C dans l’air et 43°C sur l’asphalte. Ces conditions ont mis à l’épreuve la gestion des pneus Michelin par les pilotes. Marco Bezzecchi, Pecco Bagnaia et Luca Marini (Ducati VR46) ont opté pour un pneu avant dur et un pneu arrière medium, un choix populaire parmi les pilotes. Marc Márquez (Honda), en proie à des difficultés dans sa carrière en MotoGP, a manqué le départ pour la deuxième fois consécutive. Le grand champion catalan n’a pas été autorisé à courir en raison d’une côte cassée et de contusions générales suite à une série de chutes récentes.

Photos : MotoGP/Michelin

Au départ, Pecco Bagnaia a pris un bel envol, mais a été dépassé par Brad Binder dans le premier virage grâce à une ligne intérieure agressive. Aleix Espargaró était 4ᵉ, Luca Marini 5ᵉ, tandis que Jack Miller, pourtant bien parti, a chuté dans le premier virage du deuxième tour. Brad Binder a mené la course, avec Pecco Bagnaia constamment à ses trousses. Le pilote italien a finalement réussi à prendre la tête grâce à une attaque efficace à l’extérieur. Pendant ce temps, les deux pilotes français, Fabio Quartararo et Johann Zarco, ont été contraints d’abandonner la course. Ils ont chuté simultanément dans le virage gauche n°7 du circuit d’Assen. Bien qu’ils aient été secoués, ils n’ont pas été gravement blessés. Finalement, c’est la conséquence de la chute du champion du monde 2021, dont la machine à terre vient taper la roue avant de la Ducati de Johann Zarco, l’entraînant dans sa chute. Maverick Viñales (Aprilia) a également rapidement perdu l’avant de sa moto dans le 8ᵉ virage. Au moment de l’incident, le pilote espagnol était 8ᵉ et il est possible que ce soit le résultat de petits cailloux ou d’autres éléments dispersés sur la piste après la chute précédente du duo français. Au 7ᵉ tour, le jeune pilote officiel Ducati Corse Enea Bastianini (Ducati) a par ailleurs chuté dans le virage le plus lent et sa moto a pris feu, nécessitant une intervention pour éteindre l’incendie.

Brad Binder l’intenable

Dans les tours suivants, Pecco Bagnaia s’est maintenu en tête de course, même si Brad Binder, équipé d’un pneu arrière tendre, a réussi à rester toujours assez proche. Marco Bezzecchi (Ducati VR46) en 3ᵉ position surveillait attentivement les deux premiers. La Ducati n°1 a rapidement augmenté le rythme, un rythme que Brad Binder ne pouvait plus suivre.

Photos : MotoGP/Michelin

À une dizaine de tours de l’arrivée, Marco Bezzecchi a saisi l’opportunité pour dépasser le pilote sud-africain et prendre la seconde position. Ce dernier a tenté de riposter, mais le pilote italien a su défendre la ligne optimale avec assurance. Cependant, Brad Binder n’a pas abandonné et, avec six tours restants, il a commis une petite erreur, ce qui a fait augmenter l’avance de Marco Bezzecchi. Sa plus grande préoccupation était cependant Aleix Espargaró (Aprilia) qui cherchait à monter sur le podium et qui était juste derrière lui. Jorge Martin (Ducati Pramac), alors en 5ᵉ position presque tout le temps, était également à portée. Pendant ce temps, Alex Márquez (Ducati Gresini), qui était 6ᵉ, a reçu une pénalité pour un long lap pour avoir dépassé à plusieurs reprises les limites de la piste. Il a exécuté sa pénalité à quatre tours de l’arrivée et n’a perdu aucune position, son plus proche poursuivant Luca Marini (Ducati VR46) était à plus de 3 secondes derrière lui en 7ᵉ position. Pour distancer Aleix Espargaró, Brad Binder a augmenté le rythme et a commencé à rattraper Marco Bezzecchi. Dans le dernier tour, le trio Brad Binder, Aleix Espargaró et Jorge Martin étaient à moins d’une demi-seconde, mais les deux derniers cités n’ont pas réussi à dépasser le pilote KTM, qui a défendu sa position avec brio. Cependant, il s’est avéré qu’Aleix Espargaró n’a pas eu besoin de dépasser pour monter sur le podium. Pecco Bagnaia a contrôlé le rythme jusqu’à la fin pour remporter sa 4ᵉ victoire de la saison, sa 15ᵉ en catégorie reine, égalant ainsi le nombre de victoires de son compatriote Andrea Dovizioso. Marco Bezzecchi a terminé second, tandis qu’Aleix Espargaró complète le podium après que Brad Binder fut pénalisé d’une position pour avoir dépassé les limites de la piste dans la dernière chicane. Jorge Martin a manqué de peu le podium, ne perdant que 0,009 seconde face au pilote Aprilia sur la ligne d’arrivée. Alex Márquez a terminé 6ᵉ, tandis que Luca Marini, Takaaki Nakagami (Honda), Franco Morbidelli (Yamaha) et Augusto Fernandez (Gas Gas) ont complété le top 10. Seuls 14 pilotes ont vu le drapeau à damier.

Photos : MotoGP/Michelin