MOTOGP GRAND-PRIX DE FRANCE 2025 : Le salto historique pour Johann Zarco

MOTOGP GRAND-PRIX DE FRANCE 2025 : Le salto historique pour Johann Zarco

Dans une course où la météo a joué avec les nerfs des pilotes, Johann Zarco a marqué l’histoire en devenant le premier Français à triompher sur le circuit Bugatti du Mans. Pendant ce temps, Fabio Quartararo, après un Sprint frustrant, a tenté de briller devant son public. Un week-end où les couleurs tricolores ont vibré au plus haut niveau du MotoGP. Par Khalad

Course Sprint : Marc Márquez „maillot vert“ du Sprint

Sous le ciel limpide de la Sarthe, le Sprint du Grand Prix de France 2025 a offert un spectacle haletant sur le circuit Bugatti du Mans. Après une qualification sensationnelle, Fabio Quartararo (Yamaha) a tenté de défendre sa pole position face à l’armada Ducati, mais Marc Márquez (Ducati) a, une fois de plus, imposé sa suprématie, décrochant une 6ᵉ victoire consécutive dans l’exercice.

Photos : MotoGP/Michelin/Kbsp/DR

Fabio Quartararo fait vibrer le public, mais Marc Márquez veille

Sur une piste idéale, Fabio Quartararo s’élance parfaitement au départ, conservant son leadership malgré une pression immédiate exercée par Marc Márquez. Sous les acclamations du public français, le pilote Yamaha boucle le premier tour en tête avec 6 dixièmes d’avance sur les frères Márquez. Mais la tension monte dès les premiers instants. Pecco Bagnaia (Ducati) en difficulté depuis les qualifications, voit sa course Sprint basculer à l’entrée de la courbe Dunlop, lorsque sa Ducati se dérobe, l’envoyant dans le gravier. Un coup dur pour le double champion du monde, qui abandonne ses espoirs de podium.

Marc Márquez hausse le ton

Derrière le pilote français, Marc Márquez passe à l’attaque. Tour après tour, il grignote son retard et établit un nouveau record du tour, réduisant l’écart à seulement 3 dixièmes après 4 tours. Dans le 5e tour, le pilote catalan plonge au virage 1, tentant une attaque incisive sur la Yamaha du poleman français. Mais ce dernier fait preuve d’une défense impeccable. La lutte s’intensifie : dans le secteur 1 du 6ᵉ tour, les deux pilotes s’échangent plusieurs fois la tête. Marc Márquez dépasse au virage 2, mais Fabio Quartararo récupère la position dans  le virage qui suit. Pourtant, quelques courbes plus tard, le multiple champion espagnol porte une attaque décisive, délogeant définitivement le pilote tricolore de la première place.

Photos : MotoGP/Michelin/Kbsp/DR

Les Gresini’boys  dépossèdent Fabio Quartararo du podium

Tandis que Marc Márquez prend les commandes, Álex Márquez (Ducati Gresini) profite du duel pour se rapprocher dangereusement de Fabio Quartararo. Au 7e tour, il dépasse le Français, reléguant ce dernier au 3ᵉ rang. Derrière eux, Fermín Aldeguer (Ducati Gresini) impressionnant sur sa Ducati, sent l’opportunité et réduit progressivement l’écart. À deux tours du drapeau à damier, Álex Márquez et Fabio Quartararo s’affrontent dans une passe d’armes virulente. Le pilote espagnol pousse la Yamaha dans le second secteur, obligeant le champion du monde 2021 à céder du terrain. Cet échange permet à Fermín Aldeguer de saisir sa chance. Dans le dernier tour, le pilote Gresini déborde Fabio Quartararo et s’empare du premier podium de sa carrière en MotoGP.

Marc Márquez entre un peu plus dans l’histoire

Sans concurrence directe après son dépassement sur Fabio Quartararo, Marc Márquez déroule dans les derniers instants et remporte son 6ᵉ sprint consécutif, battant ainsi le record établi par Jorge Martín en 2023. Álex Márquez, fidèle lieutenant, sécurise une 2e place en toute sérénité. Dans le peloton, la fin de course est marquée par l’accrochage de Pedro Acosta (KTM) qui chute dans le dernier virage, laissant son compatriote Maverick Viñales (KTM) s’imposer comme meilleure KTM du Sprint. Johann Zarco (Honda LCR) quant à lui, signe une 6e place solide, offrant aux supporters français un résultat encourageant à domicile. Cette course Sprint a également été marquée par les déboires de Brad Binder (KTM), victime d’une chute précoce, et de Marco Bezzecchi (Aprilia), qui a terminé dans les graviers avant la mi-course.

Photos : MotoGP/Michelin/Kbsp/DR

Course principale : Johann Zarco surnage devant son public

Avant même le départ du Grand Prix de France, la pluie a complètement rebattu les cartes. Les gouttes ont commencé à envahir le circuit Bugatti durant le tour de formation et la procédure de départ fut retardée, et l’ensemble des pilotes a opté pour des pneus pluie. Huit minutes plus tard, les pilotes sont partis pour un autre tour de formation, au terme duquel 13 pilotes sont rentrés au stand, pour chausser des pneus pour piste sèche. Ces derniers ont donc écopé d’une pénalité de double Long Lap, en vertu de la règle qui fut introduite après le chaos de la course d’Austin.

Photos : MotoGP/Michelin/Kbsp/DR

Un départ perturbé par la pluie

Les autres sont restés sur la grille de départ, pour éviter cette dernière. Au départ, ce choix s’est cependant révélé être le mauvais. Après un tour de chauffe, ces derniers ont effectué un arrêt au stand pour passer sur les pneus slicks, perdant un temps considérable. Aux avant-postes, Marc Marquez (Ducati) et Fabio Quartararo (Yamaha) se sont livrés un duel dans les premières courbes, au terme duquel le dernier cité a conservé son avantage. Pecco Bagnaia (Ducati), qui faisait partie des pilotes à partir en pneus pluie, a quant à lui chuté après un contact avec Joan Mir (Honda) au virage 2, mais a pu repartir pour changer de moto.

Les frères Márquez prennent les commandes, Fabio Quartararo se fourvoie

Fabio Quartararo fut le premier à effectuer sa pénalité de Long Lap, tombant à la 5ᵉ position. Malheureusement, quelques tours plus tard, il a perdu le contrôle au même moment que Brad Binder (KTM), avortant ses chances de marquer des points. La météo n’a pas fini de réserver son lot de surprise aux pilotes au Mans, et au septième tour, les frères Marquez, alors en tête, imitent le choix de Pedro Acosta (KTM) et Maverick Vinales (KTM) en rentrant en stand pour changer à nouveau de type de pneus, et repasser aux pluies. À ce stade de la course, le premier pilote du classement à être équipé du type de gommes optimal n’est autre que Johann Zarco (Honda LCR). Le n° 5 a connu un départ compliqué, et l’incident qui a impliqué Pecco Bagnaia, Joan Mir et Enea Bastianini (KTM) l’a obligé à passer par le bac à graviers.

À cet instant, un pilote surgit du chaos

Il boucle donc le premier tour en fin de peloton. Cependant, lorsque tous ses adversaires s’arrêtent, le pilote cannois prend la tête de son Grand Prix MotoGP à domicile. Il dispose alors de 5 secondes d’avance sur Miguel Oliveira (Yamaha Pramac). Marc Márquez ne tarde pas à revenir sur le podium provisoire. Dès le 8e tour, seul Johann Zarco le sépare de la victoire, le pilote français évolue cependant à un rythme infernal et accroît son avance sur le leader du championnat. Après onze tours, il compte 9 secondes de marge par rapport à la Ducati officielle. Un gap qu’il porte à 12 secondes à dix tours de l’arrivée. Derrière, Alex Marquez (Ducati Gresini) complète le top 3 provisoire avec 6 secondes de marge sur les KTM de Pedro Acosta et Maverick Viñales, tandis que Miguel Oliveira, en difficulté physiquement, recule dans la hiérarchie, tentant de sauver un top 10 pour son retour de blessure. Il chute cependant avant l’entame du 20ᵉ tour, abandonnant cet objectif. Quelques secondes plus tard, c’est au tour d’Alex Marquez de chuter au virage 3. Les écarts sont cependant si importants que le pilote Gresini, 3ᵉ au moment de l’incident, peut repartir en 6ᵉ position pour tenter de limiter les dégâts. Il chute toutefois à nouveau quelques tours plus tard et doit cette fois abandonner.

Les derniers frissons d’un triomphe historique

À quatre tours de l’arrivée, Johann Zarco dispose de 16 secondes d’avance sur Marc Marquez. Le public sarthois retient alors son souffle, espérant que le leader puisse rallier l’arrivée sans encombre. Johann Zarco ne sera finalement pas inquiété. Il remporte ainsi un Grand Prix de France de MotoGP complètement fou, pour devenir le premier vainqueur français en catégorie reine au Mans. Il décroche également la 100e victoire française dans la discipline. Le dernier français à avoir remporté le GP de France était avant ça Pierre Monneret, au cours de l’année 1954. Marc Marquez et Fermin Aldeguer (Ducati Gresini) complètent le podium. Ce dernier tout comme son compatriote  Pedro Acosta enregistrent leur meilleur résultat cette saison. Revenu à la compétition pour une Wildcard avec Honda, Takaaki Nakagami (Honda) profite des conditions exceptionnelles pour décrocher une superbe 6ᵉ place. Derrière Raul Fernandez (Aprilia Trackhouse), 7e, et Fabio Di Giannantonio (Ducati VR46), 8e, Lorenzo Savadori (Aprilia) décroche la 9e place, son premier top-10 de la saison.

Réaction du héros du jour

 „C’est difficile à croire ! Je ne comprends toujours pas ce qu’il se passe, a avoué le vainqueur. Les derniers tours étaient très longs. J’ai besoin d’un peu de temps, c’est magique ! Avec les pneus pluie au début, c’était délicat, il fallait contrôler, je ne voulais pas les brûler. La pluie est arrivée ensuite, c’était de mieux en mieux. Marc était rapide, mais au vu de l’écart, il ne me restait plus qu’à contrôler.“ Une course folle, une victoire éclatante, un moment historique. Johann Zarco entre définitivement dans la légende du MotoGP !

Photos : MotoGP/Michelin/Kbsp/DR