Né à Nice le 20 avril 1999, il a aujourd’hui l’âge de son père Etienne qui à l’époque, faute de moyens financiers et affublé par des douleurs au cou, a dû mettre de côté ses rêves de pilote alors qu’il avait remporté le championnat du France 125cm3 en 1983. La passion paternelle ne s’est cependant jamais éteinte et comme les chiens ne font pas des chats, son dernier fils, Fabio est vite devenu accro aux deux-roues dès son plus jeune âge. Le gamin a impressionné tout le monde par ses prouesses, avec un sens de l’équilibre inné et une envie de vitesse évidente lorsqu’il est monté sur sa première moto.
Après la Yamaha PW 50, son père l’a mis sur une petite Conti 50cc, avec laquelle il a commencé à s’entraîner et à participer à ses premières courses. Fabio commençait déjà à montrer un caractère irascible, cela le dérangeait de perdre, ce qu’il montrerait plus tard en course. Malgré son jeune âge, il impressionne les experts qu’il rencontre, notamment les pilotes Sébastien Gimbert, responsable des cours à l’école Conti, et Adrien Morillas, alors entraîneur de Loris Baz.
De l’âge de 8 ans, et ce, jusqu’en 2012, il a couru en Espagne, faisant des allers-retours avec son père, et a couru dans tous les niveaux des petites classes, tout en s’entraînant. Il se fait d’abord remarquer dans les championnats catalans et méditerranéens, en 50 cm3, 70 cm3 et 80 cm3, puis il passe en pré-Moto 3, où il court avec une 250 cm3 quatre-temps. Affublé d’une grave blessure au poignet en début de saison, il remporte toutefois le championnat avec une marge de progression à l’avenant.
En 2013, alors qu’il résidait désormais en permanence en Espagne, il a participé au sélectif championnat CEV Moto3, devenant le plus jeune champion de l’histoire et seulement le second pilote non-espagnol à gagner, puis confirmant le titre l’année suivante, en 2014. Au cours de cette 2e année, il a littéralement dominé le championnat avec pas moins de 9 succès et deux secondes places en 11 courses. En outre, il s’est fait un nom en remportant la course organisée conjointement avec le Grand Prix de France au Mans. Grâce à un changement de règlement qui permettait alors au champion CEV en titre de participer au Grand Prix avant 16 ans, il a profité de cette aubaine pour faire son entrée sur la scène mondiale en 2015. Avec une bonne réputation à défendre, le jeune Fabio a fait de bons débuts dans l’élite, se battant d’emblée avec les leaders lors de sa première course en prenant également la tête pour un tour. Il monte ensuite sur le podium lors de la 2e course. Cependant, sa saison a été aléatoire, en raison d’une blessure et surtout beaucoup de pression pour lui. Les relations dans le box sont également tendues, avec un manager qui, s’il a joué un rôle essentiel dans le financement de ses débuts de carrière en Espagne, n’a pas forcément donné les meilleurs conseils en championnat du monde.
Après avoir débuté chez Monlau Competicion, avec qui il a couru en 2014, Fabio Quartararo a quitté le prestigieux groupe d’Emilio Alzamora et le clan Honda pour rejoindre les champions en titre chez Leopard Racing en 2016, passés de Honda à KTM. Si cette année-là, il touche le fond et semble un peu perdu dans son apprentissage, c’est aussi un tournant grâce à la rencontre avec son nouveau manager Eric Mahé, et les conseils du pilote Randy de Puniet, qui l’accompagne pour quelques mois.
Dès lors, Fabio Quartararo a repris le contrôle de sa carrière et est passé en 2017 à la catégorie Moto2, largement plus adapté à sa corpulence. Encore une fois, il a couru 2 saisons dans 2 équipes différentes, d’abord dans l’équipe Pons où la pression était encore très forte, ensuite puis avec l’équipe Speed Up, dans laquelle il a trouvé l’ambiance familiale dont il avait vraiment besoin. Techniquement, l’équipe a pataugé en changeant de fournisseur de suspension puis en introduisant un nouveau cadre après quelques courses, mais le jeune pilote français s’est senti soutenu et a vraiment progressé.
Il décroche sa première pole position puis sa première victoire à Barcelone, après trois courses qui avaient déjà marqué sa progression, puis enchaîne avec un autre podium, et c’est là qu’il trouve son avenir. Ses performances ont convaincu l’équipe Yamaha Petronas de lui donner une chance en MotoGP pour la saison suivante. Encore une fois, il était surprenant de voir la promotion précoce d’un pilote peu expérimenté en championnat du monde, mais l’équipe de Razlan Razali a senti la pépite et son pari de l’intégrer dans la catégorie reine était gagnant.
À partir de ce moment, Fabio Quartararo a rapidement confirmé que le talent pour lequel il était connu étant enfant n’avait jamais été perdu. Pour son baptême, il s’est qualifié en 2e ligne et a signé le meilleur temps en course malgré un départ depuis la voie des stands. Il décroche sa première pole position lors de sa 4e sortie à Jerez et ne manque le podium qu’en raison d’un problème technique. Il est finalement monté sur le podium lors de sa 7e course à Barcelone, et a bouclé ses premiers tours en tête lors de la manche suivante. Il était désormais dans le coup et le champion du monde Marc Márquez ne s’était pas trompé en lui prédisant un bel avenir lorsqu’il a livré certains de ses meilleurs duels, en Italie à Misano et en Thailande à Buriram où Fabio a vu le succès lui échapper de peu.
Le début de la saison 2020 a coïncidé avec les premières victoires de Fabio Quartararo, et pour la première fois, il a mené le championnat. Il termine l’année malheureusement en 8e position après une saison quelque peu chaotique, marquée à la fois par les problèmes techniques de Yamaha et le manque de développement des motos dans une année interrompue par la crise sanitaire, ainsi que par une certaine instabilité du jeune pilote, sous pression. Ses 3 victoires constituent ses 3 seuls podiums de l’année, alors que la belle régularité de Joan Mir (Suzuki), qui n’est monté qu’une seule fois sur la plus haute marche du podium lui a valut le sacre mondial.
Mais le plus important est probablement ailleurs, car Fabio Quartararo a tutoyé le sommet et a pu acquérir de l’expérience. L’hiver, lui a permis de se rééquilibrer, de se calmer et de mieux contrôler ses émotions, pour affirmer cette fois en 2021, une stabilité inébranlable contre laquelle aucun de ses adversaires ne peut résister. Passé au sein de l’équipe d’usine Yamaha, il a remporté de nombreux succès jusqu’à présent et a su marquer des points lorsque les courses sont devenues plus difficiles. C’est pourquoi il n’a jamais perdu la tête du championnat depuis le Grand Prix de France, repoussant progressivement chacun de ses adversaires, jusqu’au dernier, l’italien Pecco Bagnaia (Ducati), pourtant auteur d’une fin de saison tonitruante. Mais cette année, le Champion du Monde est pour la première fois français, il s’appelle Fabio Quartararo… Chapeau bas !!!
2005 Premières courses de la Coupe Conti
2007 2e de la Coupe de Catalogne Promovelocitat 50cc (Conti)
2008 Vainqueur de la Coupe de Catalogne Promovelocitat 50cc (Conti)
2009 Vainqueur de la Coupe de Catalogne Promovelocitat 70cc en 2009 (Conti)
2010 3e du Championnat méditerranéen 80cc ( Metrakit)
2011 Champion Méditerranéen 80cc 2011 (RMU)
2012 2012 Champion Méditerranéen Pré-Moto3 (RMU)
2013 2013 Champion Espagnol Moto3 (RMU)
2014 2014 Champion Espagnol Moto3 (Honda)
2015 10ème Championnat du Monde Moto3 (Honda)
2016 13ème Championnat du Monde Moto3 ( KTM)
201713ème Championnat du Monde Moto2 (Kalex)
2018 10ème Championnat du Monde Moto2 (Speed Up)
2019 5ème Championnat du Monde MotoGP (Yamaha) meilleur pilote indépendant
2020 8ème Championnat du Monde MotoGP (Yamaha)
2021 Champion du Monde MotoGP 2021 (Yamaha)