FASHIONWEEK DE PARIS HAUTE-COUTURE CHRISTIAN DIOR : Dior coud une histoire de solidarité pour son défilé

FASHIONWEEK DE PARIS HAUTE-COUTURE CHRISTIAN DIOR : Dior coud une histoire de solidarité pour son défilé

La créatrice Maria Grazia Chiuri met en avant les luttes de l’industrie de la broderie dans un défilé de tailleurs soignés et de robes en soie fluides. Le retour d’une invitée new-yorkaise très particulière au premier rang parisien a envoyé un message fort avant même le début du défilé Dior. Si l’ancienne rédactrice en chef du Vogue américain, Anna Wintour, assiste à nouveau aux défilés internationaux, c’est le signe que la mode est de retour.
Par Khalad

Après une année de défilés digitaux, les shows Haute-Couture de cette semaine reviennent à des événements en présentiel et surtout en direct. Dior et Chanel font partie des marques qui accueillent des publics internationaux à Paris. Les éditeurs et les clients d’Asie et du Moyen-Orient étant toujours absents, les défilés sont de taille assez modeste, mais les participants venus des États-Unis et de toute l’Europe, ainsi que d’un petit nombre de britanniques s’en contentent. Présentes dans le public ce lundi, les actrices Jessica Chastain, Jennifer Lawrence, Monica Bellucci ainsi que Cara Delevigne, lesquelles se sont saluées avec des baisers aériens.


Photo : Thierry Chesnot/PetreWhite/Getty Images/Imaxtree/Adrien Dirand & Chanakya School of Craft/Bestimage/Abaca/Dior

Fidèle a ses convictions, la créatrice Maria Grazia Chuiri reste consciente qu’un étalage ostentatoire des robes les plus chères du monde serait un geste dangereux pour la mode. Surtout après une année au cours de laquelle le glamour et les nouvelles tendances se sont révélés peu pertinents. La mode est en quête d’un renouveau si elle veut rester pertinente dans la culture populaire.
„La couture ne se limite pas à l’avenue Montaigne, la pandémie a été très difficile pour de nombreuses personnes, surtout pour les femmes du monde entier travaillant dans l’industrie de la mode. La mode n’est pas une affaire de croquis, elle concerne les gens et leurs moyens de subsistance. L’industrie indienne de la broderie est très liée aux vêtements que les gens achètent pour des événements. L’an dernier, ce fut une véritable crise pour elle, il a été beaucoup plus facile de vendre des tricots que des broderies.“
Pour donner à ce message, la créatrice a voulu pour sa présentation Haute-Couture une plateforme plus grande que les vêtements. Dans le jardin du musée Rodin, les 350 mètres carrés de murs de la structure temporaire érigée ont été entièrement tapissés de broderies complexes en fil de soie, conçus par l’artiste française Eva Josplin et créés par la Chanakyua School of Craft, une institution indienne qui soutient l’autonomisation financière des femmes grâce à l’artisanat traditionnel. Intitulée Silk Room, l’installation est magique.

Les matières misent en exergue

Inspirée par le célèbre livre Threads of Life : a History of the World through the Eye of the Needle de l’artiste et conservatrice britannique Claire Hunter qui raconte les histoires sociopolitiques de la couture Maria Grazia Chiuri se devait de rendre hommage à ces petites gens dans ce défilé Christian Dior Haute-Couture.


Photo : Thierry Chesnot/PetreWhite/Getty Images/Imaxtree/Adrien Dirand & Chanakya School of Craft/Bestimage/Abaca/Dior

Mais si le message voulu était l’inclusion et la solidarité, les vêtements présentés sur le podium étaient fidèles aux traditions ultra-exclusives de la haute couture, qui est la strate la plus chère de la mode. L’accent mis sur les matériaux, qu’il s’agisse de toucher ou de porter, s’est poursuivi tout au long de la collection. Il y avait des capes en tweed douillettes et volumineuses (portées avec des bonnets en tweed assortis, naturellement), des murales florales complexes imprimées sur des séparations en soie, des robes du soir en soie tressées à la main et des robes aux plis spectaculaires. Les robes fluides en plissé de soie sont garnies de plumes ou coiffées de capes. Les chaussures étaient soit de délicates chaussures à lacets, soit des brogues en cuir découpées au laser, soit des bottes en tweed qui descendent jusqu’aux genoux. La veste Bar, signature de la maison, reconnaissable à ses épaules inclinées, ses boutons hauts, sa taille cintrée et son péplum en forme de cloche, était assortie cette fois à des jupes complètes ou à des pantalons impeccablement taillés. Chaque pièce était une lettre d’amour au savoir-faire des artisans, dont beaucoup ont vu leur gagne-pain décimé par la pandémie, surtout cette magnifique robe brodée verte menthe au style intemporel qui épouse à merveille les contours d’une mariée. „Maintenant, nous avons de l’espoir pour l’avenir, à voir à nouveau un défilé de mode dans la vie réelle permet de nous rappeler le contact humain. Ce qui compte en ce moment, c’est d’être présent. Je pense que pour les personnes travaillant autour des tables dans nos ateliers, il y avait une énergie différente et incroyable à travailler pour ce défilé, ce qui signifie en raccourci : les défilés de mode sont de retour, puissions-nous ne plus jamais les perdre“ , à déclaré la créatrice.


Photo : Thierry Chesnot/PetreWhite/Getty Images/Imaxtree/Adrien Dirand & Chanakya School of Craft/Bestimage/Abaca/Dior