Des pièces délicates, emblématiques du savoir-faire d’exception de Christian Dior, prennent vie dans un récit scénographique spécialement imaginé par l’artiste américaine Mickalene Thomas, composé de portraits géants de personnalités hors du commun comme Dorothy Dandridge, Eartha Kitt, Nina Simone, Hazel Scott ainsi qu’aux mannequins Naomi Sims et Donyale Luna, symbolisant de fait un nouveau panthéon de femmes. Un hommage en quelque sorte à la rupture des barrières raciales.
Afin de vaincre les stéréotypes, inspirée par la plus française des chanteuses et danseuses afro-américaines qui incarnait la modernité, devenue une icône du glamour cosmopolite parisien dans les années 1920,Joséphine Baker, la créatrice a réussi à briser les idées stéréotypées sur la façon dont les artistes noirs étaient censés se comporter, agir et créer par la culture dominante. Une collection haute couture intitulée « Craft of Thought ». D’autres femmes de couleur comme Joséphine Baker l’ont suivi et ont lutté avec succès pour briser les nombreuses barrières contre les femmes noires dans les différents arts. Faisant référence à la photographie en noir et blanc de l’époque, une grande partie de la collection était dans ces couleurs, avec quelques dégradées d’or et d’argent dans les bords. Dans une ligne remplie de tons beige et noir, de silhouettes fluides et rectilignes, de robes à franges, paillettes, soie et velours, Maria Grazia Chiuri, reste toujours dans la féminité et cela se ressent au fil du défilé. Une robe en guise de manteau qui protège son porteur du chemin du vestiaire à la scène.
Le doux tissu velours tombe sur le modèle et marque le décolleté sur le dos et la poitrine avec un simple drapé, chaque vêtement haute-couture glisse sur le corps et le caresse, insufflant la vie aux soies et aux velours qui deviennent avec la broderie les stars de la nuit.
Dans cette collection haute-couture, les silhouettes les plus appréciées de Christian Dior, ont été revisitées : la robe „new look“ est désormais une chemise sertie dans un tissu métallique, comme la maille, avec une chute et une transparence marquées. La broderie est délicate. De minuscules clous argentés et des paillettes dansent la lumière autour de la pièce. Des franges dans les tons d’argent et d’or accompagnent et magnifient la chorégraphie du corps.
Quant au tailleur, il est également réinterprété, cette fois dans des vêtements plus masculins et avec un pantalon à hauteur de cheville pour mettre en valeur les talons hautement semellés.
De nombreuses créations de la nouvelle collection s’inspirent de la chanteuse star ainsi que de sa loge cosy et intimiste où elle a séjourné avant de monter sur scène. Le premier look était un body de lingerie avec une longue robe en velours de soie. À certains égards, ces présentations intimes sont très anti-Dior, mais Maria Grazia Chiuri y est vraiment allé. On remarque notamment un manteau en laine au toucher sec gris ardoise sur un chemisier en
Des hauts et des jupes en soie ivoire délicieusement perlés ou de multiples exemples de styles semi-transparents. Pas si surprenant, puisque l’image la plus connue de Joséphine Baker est celle d’elle sur scène dans une jupe faite uniquement de bananes et sur plusieurs brins de perles.
Parmi les invités au défilé figuraient, entre autres, le joueur du jeune retraité du tennis Roger Federer, les actrices Kirsten Dunst et Anya Taylor-Joy, et la chanteuse coréenne Jisoo.