Pour la saison printemps-été 2024, Yves Saint-Laurent a pris son envol vers une destination pragmatique, épurée et sans effort, s’éloignant de la décadence habituelle. S’inspirant des femmes pionnières de l’aviation et du sport automobile, des figures telles qu’Amelia Earhart et Adrienne Bolland, Anthony Vaccarello a dévoilé une collection printemps/été 2024 qui reflétait une esthétique diurne, avec la Tour Eiffel en toile de fond. Par Khalad et Agnès Wuyam

Le défilé de Saint-Laurent, véritable événement majeur, s’est déroulé sous les lumières scintillantes de la Tour Eiffel lors de la Fashionweek de Paris. Anthony Vaccarello, le créateur maison, expert en vêtements pour femmes, a présenté une collection printemps/été 2024 qui rendait les femmes autonomes, confiantes, audacieuses, protégées et prêtes à affronter tout ce que la vie leur réserve. La collection, en rupture avec les présentations précédentes, n’était pas destinée aux soirées opulentes et aux femmes qui dansent jusqu’à l’aube. Cette saison, la femme est en mouvement.

Photos : YSL/DR

Les tenues étaient des pièces utilitaires conçues dans une perspective couture, empruntant des éléments au vestiaire masculin. La collection a débuté avec un ensemble de combinaisons qui jouaient avec les motifs de la Maison, rehaussées de ceintures qui soulignaient la taille, d’épaules qui faisaient écho aux années 80 et de gants en cuir qui ajoutaient une touche de glamour. Ensuite, une série de looks militaires sur mesure, modernisés avec des hauts courts, des bas taille haute allongés et des ceintures resserrant la taille.

Pour les femmes dynamiques

Les influences se sont précisées plus tard, avec des jupes crayon kaki qui trompent l’œil pour faire penser à des shorts de combat. De même, les chemises carrées étaient désormais des blousons en soie blanche, déboutonnés d’une manière qui soulignait l’accentuation de la féminité voulue par le designer belge.

Photos : YSL/DR

Le look le plus remarquable de la collection Yves Saint-Laurent était son interprétation du costume safari de 1968, une tenue qui mettait l’accent sur la libération féminine à travers la mode masculine. En plus de cette gamme de vêtements classiques et portables, aucun éclat ni aucun extras inutiles n’a été conçu pour ce défilé printemps/été 2024, c’était un luxe discret de bout en bout. C’était élégant et discret, sans doute loin du chic habituel. On attendait d’Anthony Vaccarello qu’il présente une collection qui parle aux femmes d’aujourd’hui à travers ce beau spectacle en plein Champ de Mars, que nenni. C’est une belle collection, certes, mais typée produit, comme en témoigne la « saharienne » iconique revisitée. Il manquait toutefois le chic propre à la marque qui définit vraiment la femme Saint-Laurent.

Photos : YSL/DR