FASHIONWEEK DE PARIS DÉFILÉ BALENCIAGA PRINTEMPS/ETE 2026 :Pierpaolo Piccioli signe un premier défilé tout en dépouillement et en humanité

FASHIONWEEK DE PARIS DÉFILÉ BALENCIAGA PRINTEMPS/ETE 2026 :Pierpaolo Piccioli signe un premier défilé tout en dépouillement et en humanité

.Ce soir-là, au 40 rue de Sèvres, le silence était presque sacré. Pas de décors spectaculaires, pas de provocations visuelles. Pierpaolo Piccioli, nouveau maître des lieux, a choisi de revenir à l’essence. Pour son premier défilé à la tête de Balenciaga, il a ouvert les portes du siège historique, dans la croix de l’ancien hospice du XVIe siècle, comme on ouvre un livre de famille. Et dans ce décor nu, ce sont les vêtements qui ont parlé. Par Khalad 

Photos : Balenciaga/DR

Un hommage sans nostalgie

La première robe, noire, courbée dans le dos, donne le ton. Elle évoque les volumes prodigieux de Cristóbal Balenciaga, ce génie du port altier et des silhouettes sculptées. Mais Piccioli ne cherche pas à rejouer les archives. Il s’empare de la méthode, pas du musée. “Je voulais mettre l’humain au centre, aborder la sévérité sans rigidité, et façonner non pas avec la structure, mais avec la coupe”, confie-t-il.Sur le podium, cette philosophie prend forme. Robes drapées, blousons boule, chemises amples : les pièces respirent. Elles s’éloignent du corps pour mieux le révéler. Elles dialoguent avec l’air, avec l’espace, avec le mouvement.

Le corps, l’air, le tissu : une nouvelle grammaire

Piccioli ne ressuscite pas le gazar, cette matière rigide inventée par Balenciaga. Il en reprend les principes, les transpose dans ses propres étoffes. Ce n’est pas une reconstitution, c’est une réinvention. Chaque vêtement devient une architecture souple, une enveloppe pensée pour accompagner, jamais contraindre. Et si l’on retrouve ici ou là les lunettes masque de Demna ou le sac City de Ghesquière, c’est la palette chromatique de Piccioli qui domine : jaune lime, rouge carmin, menthe, magenta. Des couleurs franches, couture, qui redonnent à Balenciaga une élégance affirmée.

Photos : Balenciaga/DR

Un souffle nouveau, une transition assumée

Ce premier défilé n’est pas un manifeste. C’est une respiration. Une manière de dire que l’on peut honorer les fondations sans les figer. Piccioli ne cherche pas à effacer ses prédécesseurs. Il compose avec eux. Il tisse un lien entre les époques, entre les gestes, entre les visions. Et dans cette collection tout en dépouillement, en volume et en couleur, Balenciaga retrouve ce qui faisait sa grandeur : une mode qui pense, qui sculpte, qui respire. Une mode qui ne cherche pas à choquer, mais à durer.


Photos : Balenciaga/DR

https://www.youtube.com/live/Nq-taA3DQEE?si=OTjdoP0GV3oMJo-w