FASHI0NWEEK DE PARIS HAUTE-COUTURE AUTOMNE/HIVER 2022/2023 DÉFILÉ JEAN PAUL GAULTIER : Un hommage fantasque et passionné au maître

FASHI0NWEEK DE PARIS HAUTE-COUTURE AUTOMNE/HIVER 2022/2023 DÉFILÉ JEAN PAUL GAULTIER : Un hommage fantasque et passionné au maître

Jean Paul Gaultier by Olivier Rousteing, FW 2022-23, Haute couture

La collection met en lumière les liens indéfectibles entre Jean-Paul Gaultier et Olivier Rousteing. Ce dernier a réussi une belle symbiose entre deux styles en hommage au célèbre provocateur avec un défilé de qualité où certaines pièces iconiques ont été revisitées et réinterprétées de la plus belle des manières. Par Khalad

Jean-Paul Gaultier a pris sa retraite de sa maison éponyme en 2020. Dès lors, chaque saison avec une distribution tournante, il donne carte blanche à un créateur invité pour essayer de réinventer la couture de la marque. Après Chitose Abe de Sacai et Glenn Martens de Y/Project, c’est Olivier Rousteing de Balmain, Olivier Rousteing qui a pris les rênes après une sortie très remarquée en janvier du designer belge Glenn Martens.

Photos : @lecoin_photo/Jeanne Reis/Jean-Paul Gaultier/Imaxtree/Getty Images

Un challenge relevé avec brio par le jeune créateur en vogue devant un parterre de star au premier rang, avec entre autres: Kim Kardashian et sa fille North West, Anna Wintour, Fally Ipupa ou encore Neymar
Un mannequin masculin portant un patchwork rayé et des bijoux argentés apparaît en préambule et ce fut d’emblée un succès, Ensuite, pas moins de 13 mannequins masculins sont apparus, portant tous des imprimés réinterprétés du défilé révolutionnaire automne-hiver 1994/1995 de Jean-Paul Gaultier. Ce mélange d’imprimés de tatouage, de rayures bretonnes et de denim délavé était particulièrement cool.
Olivier Rousteing a choisi ces motifs et bijoux spécifiques pour ses débuts dans la couture pour une raison très personnelle. „Je suis d’origine éthiopienne, et enfant, j’étais tellement, tellement heureux que quelqu’un puisse aussi parler de mon pays et de ma culture.“ Il a poursuivi : „Ce que je ressens à propos de Jean-Paul, c’est qu’il était en avance sur son temps. Aujourd’hui, nous parlons d’absence de frontières, nous parlons de formes différentes, nous parlons d’inclusivité, de diversité, mais Jean a été le premier à réellement pousser pour ce pour quoi nous nous battons aujourd’hui.“


Photos : @lecoin_photo/Jeanne Reis/Jean-Paul Gaultier/Imaxtree/Getty Images

Ce qui a suivi a été une cohabitation fascinante des références emblématiques de l’enfant terrible et des incontournables streetwear reconnaissables d’Olivier Rousteing. Des jeans boyish et baggys surpiqués mêlés à des plumes vertigineuses qui dépassaient du corsage, tandis que le haut classique à rayures marinières était transformé en robes bandage et capes à plumes.
Les corsages en forme de cœur étaient recouverts d’épingles de couture surdimensionnées ou prenaient la forme d’épaules matelassées avec des crinolines fleuries. Une robe massive qui apparaissait comme entièrement faite de blé provoqua des halètements tout comme le duo de mannequins portant des corsages moulés en forme de ventres de femmes enceintes assortis.
Il y avait des clins d’œil à l’apparition de Madonna en 1992 lors d’un gala en rayures poitrine nue, ainsi que la marinière signature du créateur rendue ici dans un tricot rayé fait de plumes et descendant dans une énorme traîne, et une robe en jean avec des plumes si élaborées qu’elles ne pouvaient être réalisées que par l’atelier qui dessert le Moulin Rouge. Pour le plaisir des yeux, le flacon et l’emballage du célèbre parfum de M. Gaultier, Le Mâle, sont devenus un corset en verre rayé et une canette en aluminium ainsi qu’une robe en argent accompagnée d’une jupe entravée.

Photos : @lecoin_photo/Jeanne Reis/Jean-Paul Gaultier/Imaxtree/Getty Images