Sam Taylor-Johnson, réalisatrice du biopic musical „Nowhere Boy“ en 2009, revient avec un nouveau opus cinématographique : „Back to Black“. Ce film se penche sur la vie tumultueuse de la regrettée chanteuse Amy Winehouse, dont la carrière fulgurante a été marquée par des hauts et des bas, des succès mondiaux aux luttes personnelles. Le film suit l’ascension d’Amy Winehouse vers la gloire. De sa famille très unie à sa relation médiatisée avec Blake Fielder-Civil, chaque étape de sa vie est explorée. Lesley Manville incarne la grand-mère d’Amy Winehouse, un personnage touchant qui joue un rôle essentiel dans sa vie. Le film met en lumière les sources d’inspiration vintage d’Amy Winehouse et sa passion pour la musique.
L’une des idées les plus intéressantes de la réalisatrice Sam Taylor-Johnson est la manière dont elle utilise les tatouages d’Amy Winehouse pour former une mosaïque de sa vie. Chaque tatouage raconte une histoire : un concert célébré, une appréciation pour son père, un hommage à sa grand-mère bien-aimée Cynthia. Cette approche artistique permet de plonger dans l’intimité de la chanteuse. Jack O’Connell incarne Blake Fielder-Civil, une figure charismatique dans la vie d’Amy. Leur rencontre au bar est captivante, montrant à la fois l’engouement d’Amy Winehouse pour lui et les hauts et les bas de leur relation.
Le film explore également les abus et les dépendances qui ont tragiquement conduit à la mort prématurée de l’artiste britannique à l’âge de 27 ans. Contrairement à de nombreux biopics musicaux, „Back to Black“ ne met pas la musique au premier plan. Peu de temps est consacré à montrer la chanteuse en train d’écrire des chansons ou d’enregistrer. Au lieu de cela, l’histoire se concentre sur sa vie personnelle, sa famille et ses luttes. Marisa Abela incarne l’iconique artiste, mais parfois, son accent et ses manières sont dramatisés jusqu’à la caricature. Ironiquement, le film, critique sur la couverture médiatique des tabloïds finit par mettre en lumière les parties les plus connues de sa vie grâce à cette même couverture. Le désir d’être mère et l’impact de l’absence d’enfant sont également abordés. En somme, „Back to Black“ offre un regard sur la vie complexe d’Amy Winehouse, mais aurait pu creuser davantage certains aspects moins connus de son existence. Cependant, il souligne à la fois son talent musical et ses luttes personnelles, tout en nous rappelant la fragilité de la célébrité. Sam Taylor Wood livre une vision contrastée de la vie d’Amy Winehouse. En dépit de certaines inexactitudes, ce biopic est salué pour sa bande-son entraînante qui accompagne la musique d’Amy. Cette attention portée à l’aspect musical lui vaut une reconnaissance supplémentaire. Néanmoins, le portrait final reste mélancolique, évoquant le gâchis d’un talent exceptionnel. Amy Winehouse rejoint ainsi le tristement célèbre „Club des 27“, ces artistes de légende disparus à l’âge de 27 ans. Le film illustre cette fin tragique par une image poignante : une Amy décharnée, décoiffée de son célèbre chignon choucroute, symbolisant une existence brisée trop tôt, avant même d’avoir pu pleinement éclore. C’est une évocation puissante et sombre d’une vie qui, malgré son potentiel immense, s’est achevée dans une désolation alcoolique.