CHAMPIONNAT DU MONDE WRC RALLYE DU KENYA 2024 : Saga Toyota, ambiance de la brousse pour Kalle Rovenpera

CHAMPIONNAT DU MONDE WRC RALLYE DU KENYA 2024 : Saga Toyota, ambiance de la brousse pour Kalle Rovenpera

L’équipe Toyota Gazoo Racing a une fois de plus démontré sa suprématie sur les pistes exigeantes du Safari Rallye du Kenya avec un Kalle Rovenpera dominant sur toutes les étapes. Par Khalad

Le Rallye du Kenya est un événement unique qui teste à la fois la robustesse des véhicules et le talent des pilotes dans ces conditions particulières. Cette épreuve,  réintégrée au Championnat du monde des Rallyes (WRC) en 2021, a vu Toyota s’imposer à chaque édition depuis lors. Cette année, la compétition s’est tenue pendant la saison des pluies, fin mars, mais les conditions météorologiques se sont révélées étonnamment clémentes, permettant aux équipes de se livrer à une lutte acharnée sur les pistes.

Photos : WRC/Redbull/Toyota/DR

Kalle Rovanperä (Toyota), le champion du monde en titre, a mené la course avec brio, naviguant sa Yaris Rally1 hybride à travers les étapes sans jamais céder sa position de leader. Il a franchi la ligne d’arrivée avec une confortable avance de 1 minute et 37,8 secondes sur son coéquipier Takamoto Katsuta (Toyota). Dès le début, les Toyota officielles  et Esapekka Lappi (Hyundai) ont pris d’assaut les premières places, naviguant sur des routes rocailleuses qui ont causé des crevaisons à plusieurs concurrents, mais pas au jeune champion du monde. Tandis que le vainqueur du Rallye de Suède a rencontré un problème au 10ᵉ kilomètre et a dû jeter l’éponge : la boîte de vitesses et la transmission de sa Hyundai i20 ont lâché.  Elfyn Evans (Toyota) et ensuite Takamoto Katsuta ont connu des retards, laissant une ouverture à Thierry Neuville de (Hyundai). Le pilote belge s’est brièvement rapproché de la tête avant qu’un problème moteur ne le ralentisse considérablement lors de la 11ᵉ spéciale. Malgré cela, il a réussi à effectuer les réparations nécessaires pour reprendre la course.

Hyundai pas verni

Le samedi soir, après le retour des voitures à la zone de service, les positions de tête étaient déjà bien établies, avec les Toyota de Kalle Rovanperä et Takamoto Katsuta en tête.

Photos : WRC/Redbull/Toyota/DR

Le dimanche n’a apporté aucun changement significatif à la hiérarchie, le jeune finlandais remportant sa deuxième victoire au Kenya après celle de 2022. Adrien Fourmaux (Ford) a réalisé une performance remarquable en terminant troisième. Le pilote français a prouvé qu’il était un concurrent sérieux dès le début de la saison, grâce à une voiture fiable et à un pilotage précis. Les autres prétendants au titre, y compris Elfyn Evans sur la troisième Toyota, ont terminé au pied du podium, mais n’ont pas impressionné autant que prévu. Thierry Neuville a terminé premier des pilotes de la marque coréenne, sauvant des points précieux dans la Power Stage et conservant la tête du championnat. Les voitures officielles d’Hyundai ont souffert de problèmes de fiabilité, notamment des problèmes de moteur, de transmission et de suspension, ainsi que des crevaisons, ce qui les a rendues moins fiables que les Toyota dans ce qui est traditionnellement considéré comme le rallye le plus difficile de la saison. Ott Tänak (Hyundai), malgré une huitième place finale, a réussi à marquer le maximum de points possibles le dimanche, ce qui représente un résultat positif pour le pilote estonien. Il a été devancé dans le classement général par les deux premiers équipages de la classe WRC2, Gus Greensmith et Oliver Solberg, tous deux pilotant les nouvelles Škoda Fabia RS. Jourdan Serderidis (Ford) pilotant la troisième Ford Puma Rally1 hybride officielle, a terminé neuvième, suivi de près par le Polonais Kajetan troisièmes du WRC2 avec leur Škoda.

Photos : WRC/Redbull/Toyota/DR

WRC-2 : Gus s’offre un  safari

Gus Greensmith (Skoda) a fait une entrée remarquable dans la saison en affichant une constance impressionnante lors du Safari Rallye du Kenya. Évitant les pièges qui ont entravé d’autres concurrents, il a su naviguer à travers les défis sans encombre, tandis qu’Oliver Solberg (Skoda) son principal rival, a vu ses espoirs de victoire s’envoler suite à des crevaisons précoces. Kajetan Kajetanowicz (Skoda), vétéran des pistes kényanes, a une fois de plus démontré son expertise en décrochant une place sur le podium. Sa familiarité avec le terrain et sa stratégie éprouvée lui ont permis de maintenir une performance solide tout au long du rallye. Nicolas Ciamin (Toyota), quant à lui, a adopté une approche prudente, privilégiant l’apprentissage et la sécurité pour assurer son arrivée. Cette stratégie conservatrice lui a valu une respectable quatrième place, réitérant son résultat du Rallye de Monte-Carlo et soulignant sa capacité à rester concentré et à éviter les erreurs dans des conditions difficiles. Oliver Solberg, le jeune prodige suédois , a dû faire face à des obstacles inattendus, mais a su tirer parti de chaque situation pour renforcer sa position de leader au Championnat du monde des rallyes. Malgré deux crevaisons consécutives lors des troisième et quatrième spéciales, qui lui ont coûté respectivement 1 minute et 51,5 secondes puis 1 minute et 46,8 secondes, Solberg a maintenu un rythme impressionnant tout au long du rallye. Ces incidents auraient pu décourager n’importe quel pilote, mais le pilote Skoda Solberg a fait preuve de détermination et de maîtrise, restant rapide et constant dans les autres étapes. Sa performance a été si remarquable que, sur les 17 étapes sans encombre, il a remporté 11 d’entre elles, démontrant ainsi sa compétence et sa vitesse exceptionnelles. Son rival britannique, Gus Greensmith, a finalement pris la tête avec une avance de 1 minute et 23,1 secondes sur Oliver Solberg.

Photos : WRC/Redbull/Toyota/DR

Cette victoire dans la catégorie WRC2 a été un moment fort pour l’équipe Skoda, avec en prime un Oliver Solberg de gala qui est revenu presque dans le jeu, assurant une deuxième place précieuse qui a élargi son avance au championnat.

Oliver Solberg Taxi Brousse Express

Le jeune pilote de 22 ans, a exprimé un mélange de satisfaction et de déception face aux résultats. Bien qu’il vise la première place, il reconnaît l’importance d’avoir accru son avance au championnat, un objectif stratégique pour la saison. Sa victoire lors de la manche précédente en Suède a ajouté à son élan, et il reste concentré sur la conquête du titre. Le calendrier futur de Solberg dans la catégorie WRC2 reste incertain, mais une chose est sûre : il ne participera pas à la prochaine manche en Croatie. Sa stratégie est clairement définie : il prétend au titre de champion du monde cette saison et chaque course, chaque point compte vers cet objectif ultime. La deuxième place au Kenya, malgré les défis, est donc considérée comme une réussite dans sa quête du Graal.

Photos : WRC/Redbull/Toyota/DR