CHAMPIONNAT DU MONDE DES RALLYES WRC RALLYE DE MONZA : Sébastien Ogier reçu 7sur7 

CHAMPIONNAT DU MONDE DES RALLYES WRC RALLYE DE MONZA : Sébastien Ogier reçu 7sur7 

La saison spéciale du Championnat du monde des rallyes 2020 est enfin terminée. Il a fallu attendre l’issue de cette dernière épreuve en Italie sur le circuit de Monza pour connaître le Champion du Monde WRC 2020 : Sébastien Ogier (Toyota). Le pilote français au crépuscule de sa belle carrière reste toujours l’un des meilleurs pilotes du monde.

Il faut être un type particulier de pilote pour remporter 7 titres mondiaux en 8 saisons. Et il faut un pilote encore plus exquis pour y parvenir avec 3 constructeurs et équipes différents. Mais remporter le titre dès la première saison avec chacune de ces marques est absolument extraordinaire. Pour les spécialistes du WRC, le titre 2020 n’est pas un titre au rabais ni un demi-titre pour Sébastien Ogier. Déjà six fois sacré, il a donc prouvé qu’il pouvait encore le faire pendant une saison. Cela aurait été un non-sens, et extrêmement irrespectueux envers les autres pilotes et plus particulièrement son dauphin gallois qui s’est bien battu pour conquérir son premier titre. Elfyn Evans a la vitesse (victoires en Suède et Turquie et gros rythme lors du Rallye de Monte-Carlo). Souvent coéquipier de Sébastien Ogier, il fut à bonne école, et dispose désormais de toutes les qualités d’un futur champion.

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Photos: WRC/RedBull/jaanus Ree/Michelin/Khalad/DR

Élu en dernière minute pour s’inscrire au calendrier 2020 du Championnat du Monde WRC, le Rallye de Monza dont le cadre initial est le tracé du circuit de Formule 1 avec du gymkhana entre des blocs de béton et des cônes, ne faisait pas l’unanimité pour une manche du WRC mondial. Mais les organisateurs ont bien fait évoluer cette épreuve en proposant une journée de spéciales magnifiques aux alentours du circuit pour panacher intelligemment ce rallye circulaire. Pari réussi, le Rallye de Monza 2020 qui a eu sa part d’incessants rebondissements a été un parfait juge de paix à la hauteur de l’événement.
Au terme des 5 spéciales disputées lors de la première journée dans l’enceinte du circuit italien, c’est Dani Sordo (Hyundai) qui prend le leadership de l’épreuve, l’espagnol s’est emparé de la première place du classement général après la dernière spéciale de la journée, pour seulement une petite seconde d’avance sur le Finlandais Esapekka Lappi (Ford) très en verve et auteur d’un choix pneumatique judicieux. Moins de chance en revanche pour le pilote belge Thierry Neuville (Hyundai) candidat en lice pour le titre suprême, en difficulté dès l’entame de la journée avec une touchette, il percute ensuite un bloc de béton dans une chicane et endommage sa suspension avant droite, avant de noyer son moteur dans une grande flaque d’eau, noyant par la même occasion ses derniers espoirs de titre mondial avec un abandon. 
Autre victime de cette première étape, le finlandais Teemu Suninen(Ford) avec la mort subite de sa mécanique. Les bonnes prestations de Dani Sordo et Esapekka Lappi leur donnaient une avance significative de 14 et 13 secondes sur le français Sébastien Ogier (Toyota) avant la deuxième étape, mais le duo leader a écopé d’une pénalité de 10 secondes pour avoir court-circuité une chicane lors de la dernière spéciale. 

Photos: WRC/RedBull/jaanus Ree/Michelin/Khalad/DR

Elfyn Evans tombe de haut

L’après-midi fut une autre paire de manches, la neige s’est invitée au spectacle et selon l’altitude, les concurrents devaient jongler entre la pluie et la neige. Des conditions piégeuses dont Gus Greensmith (Ford) et Ole Christian Veiby (Hyundai) en font les frais d’emblée. La Hyundai i20 du norvégien détruite est restée au milieu de la route obstruant la spéciale. Afin d’éviter un blocage de l’épreuve, la direction de course a du sortir le drapeau rouge et annulé cette spéciale. 

Photos: WRC/RedBull/janus Ree/Michelin/Khalad/DR

Dans la spéciale suivante, les chutes de neige sporadiques tapissaient la fin du chrono, et le gallois Elfyn Evans (Toyota) si prudent pourtant depuis le début du rallye se fait piéger à basse vitesse et perd le contrôle de sa Yaris qui tombe irrémédiablement en contrebas de la route. Encore un rival de moins pour le pilote français qui dans le même temps, accentue son avance sur Dani Sordo pour pointer toujours en tête avec cette fois 20 secondes sur le pilote espagnol. Ott Tänak remonte également sur son coéquipier et s’éloigne de la menace d’ Esappake Lappi. Le jeune Kalle Rovanpera (Toyota) remis de son tête-à-queue du matin est désormais 5e mais déjà à plus d’une minute du leader. Les chutes de neige trop intenses et soudaines ont obligé la direction à annuler le deuxième passage dans la spéciale Costa Valle Imagna. La dernière et courte spéciale du jour sur le circuit de Monza n’aura aucune incidence au classement. 
Malgré un scénario en faveur de Sébastien Ogier, la dernière étape pouvait aussi être un piège pour le français en quête d’un 7e titre mondial.  Elfyn Evans, qui repartait en Super-Rallye, conservait une légère chance d’être champion tout comme Ott Tänak en raison des points bonus de la Powerstage. Toutefois, leurs infimes opportunités reposaient sur la victoire ou non de Sébastien Ogier.
Mais avec la grosse expérience du multiple champion du monde des rallyes dans ce domaine, les espoirs des deux concurrents furent anéantis après qu’il ait accentué son avance à près de 30 secondes lors de la première spéciale du jour. En assurant dans les deux dernières spéciales, Sebastian Ogier fait coup double en remportant ce rallye, synonyme d’un septième titre de Champion du Monde. Permutant leurs positions, Ott Tänak et Dani Sordo terminaient dans cet ordre devant le malheureux Elfyn Evans et offraient surtout un deuxième titre constructeurs consécutif à la marque Coréenne dont c’était l’objectif. Les finlandais Esapekka Lappi et Kalle Rovanperrä complétaient le top 5 de l’épreuve. 

Photos: WRC/RedBull/jaanus Ree/Michelin/Khalad/DR

Sébastien Ogier : 

“ C’est sûr que c’est une très bonne journée pour nous. Ce fut un week-end incroyable et très très difficile. Cette dernière étape a été l’une des moins agréables de ma carrière. C’était tellement difficile, nous avons juste essayé de survivre et de ne pas faire d’erreur. Nous savions en venant ici que la seule chose à faire était de l’emporter. Ce fut très serré en début d’épreuve, mais nous sommes restés sur notre stratégie et nous avons continué à attaquer. Ce qui est arrivé à Elfyn fut important dans nos espoirs de titre. Mais, en même temps, j’étais déçu pour lui et Scott après leur superbe saison. D’autre part, je pense que l’équipe aurait mérité le titre constructeur. Nous nous sommes battus avec une équipe de trois pilotes contre cinq et nous terminons très proches. Mais mon septième titre est une grande réussite pour l’équipe et je n’aurais pu l’obtenir sans eux. Alors merci à eux et j’ai déjà hâte de cette saison bonus en 2021. „

Photos: WRC/RedBull/jaanus Ree/Michelin/Khalad/DR

WRC-3 : Andreas Andrea Mikkelsen pour la victoire Jari Huttunen pour le titre

Pour cette grande finale à Monza, trois pilotes étaient en lice pour le titre WRC-3, mais le pilote finlandais Jari Huttunen (Hyundai) s’est très vite démarqué face à ses adversaires. Troisième à l’arrivée de ce rallye, il est le nouveau champion du monde WRC-3.
Pendant trois jours, cette catégorie aura été dominée par le duo scandinave Andrea Mikkelsen/Oliver Solberg, s’échangeant coup sur coup, les deux pilotes Skoda ont tout donné. Moins à l’aise que son jeune rival suédois sur la journée du samedi, le norvégien a été irréprochable sur les pistes du circuit de Monza, remportant ainsi logiquement la victoire.
Derrière eux, le combat en WRC-3 a sans doute été le plus passionnant de toutes les différentes classes du WRC, avec 5 vainqueurs différents des six manches jusqu’à présent cette saison. Parmi ces vainqueurs, seul trois se rendent à Monza avec une chance de remporter le titre WRC-3 : le vainqueur du Rallye du Mexique Marco Bulacia (Citroën), le vainqueur du Rallye de Suède et de Sardaigne Jari Huttunen (Hyundai) et le vainqueur du Rallye de Turquie. Le doublé cette saison du finlandais Jari Huttunen le plaçait dans une position confortable pour le gain du titre avec sa Hyundai mais le bolivien Marco Bulacia (Citroën) avait cependant l’avantage supplémentaire d’avoir un résultat à retirer en fin de championnat puisqu’il avait déjà bouclé quatre rallyes avec 4 résultats contre 3 à son rival nordique. Le score le plus faible du pilote Citroën était une 4e place en Estonie, donc pour conquérir le devait impérativement finir devant pour avoir une chance.

 

WRC-2 : La revanche de Mads Ostberg

Neuvième au général, Mads Ostberg (Citroën) remporte le titre de champion WRC-2 devant Pontus Tidemand. L’expérimenté norvégien est Champion du Monde pour la première fois de sa carrière en s’imposant dans la catégorie WRC-2.
Après une entame difficile, en difficulté avec ses réglages, Mads Ostberg avait bouclé la première étape du vendredi au troisième rang seulement. Mais les ennuis de ses rivaux et sa vitesse lui sont favorables le  samedi, journée dans laquelle il reprend le dessus sur son plus dangereux rival Pontus Tidemand (Skoda ), et hérite des commandes de la catégorie avant l’ultime journée.
Une formalité pour le leader qui sans forcer son talent, s’impose largement avec 25“6 d’avance sur le suédois Pontus Tidemand pour s’offrir ce titre mondial qu’il convoitait depuis longtemps.
Deuxième à l’arrivée, Pontus Tidemand prend également la 2e place finale du championnat
À l’issue d’un week-end compliqué, le pilote tchèque Jan Kopecky (Skoda) complète le podium derrière son coéquipier tandis qu’Adrien Fourmaux (Ford) pointe au pied du podium au 4e rang.
Dommage, car le pilote français avait largement le rythme pour la victoire, mais des dégâts sur la suspension de sa Fiesta après sa crevaison de samedi mettaient fin à ses espoirs en le reléguant loin du futur vainqueur. 

Mads Osberg :
„C’est incroyable et je suis vraiment heureux, c’était un week-end tellement difficile avec beaucoup de hauts et de bas tout au long de la saison. Nous remportons le championnat en tant qu’outsiders et nous avons développé la voiture au fil de l’année. L’équipe a tout simplement réalisé un travail incroyable pour en arriver là.“

Pontus Tidemand :
„Nous avons fait tout ce que nous avons pu », confiait le Suédois. « Je pense que la performance était là, mais nous avons fait de mauvais choix de pneus. Je suis content de voir l’arrivée et c’était vraiment amusant. »

Photos: WRC/RedBull/jaanus Ree/Michelin/Khalad/DR

Franco Morbidelli MotoGP

Franco Morbidelli découvrait un peu plus la discipline du rallye en effectuant un vendredi très correct bien que comportant 5 épreuves chronométrées aux abords immédiats du circuit de Monza.
Le vice-champion du monde MotoGP concluait cette deuxième journée en 54e position, très loin à 12 minutes du leader Dani Sordo.
Le samedi s’avérait être une autre paire de manches pour le vice-champion du monde MotoGP avec 7 vraies spéciales à flanc de montagne sur des routes détrempées et parfois enneigées. Malgré une entame plus que prudente, Franco Morbidelli tapait un mur bêtement lors d’une période de liaison, un accident qui le contraint à l’abandon.
Franco Morbidelli :

 „Quel challenge ! Je n’ai jamais vu quelque chose comme ça de ma vie ! Les conditions étaient mauvaises, mais je me suis quand même bien amusé ! J’ai abandonné la voiture à 80 km du circuit, aujourd’hui, avec toute cette neige, c’était vraiment difficile. La route était complètement recouverte de neige avec une seule trajectoire à suivre. Malheureusement, je me suis détendu un instant pendant la liaison et j’ai touché le mur en pliant un bras de suspension. Un peu d’inattention a suffi à m’arrêter. C’est très difficile. Ici, vous payez très cher une erreur, bien plus qu’à moto, et un rien suffit à vous faire abandonner. Vous payez la moindre erreur. Disons qu’aujourd’hui, j’ai connu une autre expérience, celle de monter dans la dépanneuse.“

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