ART CONTEMPORAIN FIAC PARIS : Un nouveau statut à promouvoir

ART CONTEMPORAIN FIAC PARIS : Un nouveau statut à promouvoir

Capitale de l’art contemporain le temps d’une petite semaine, Paris espère conforter sa place avec son nouveau statut dans le marché de l’art. La Foire Internationale d’Art Contemporain,  également connue sous le nom de FIAC, est de retour dans la capitale française, après une longue absence due à la pandémie. Cette fois, le lieu n’est pas la coupole du Grand Palais, en pleine rénovation, mais un édifice éphémère au pied de la Tour Eiffel : le Grand Palais Éphémère. Par Khalad

Conçu par l’architecte français Jean-Michel Wilmotte pour un montant de 40 millions d’euros, la structure de 4 650 m2 reçoit une aile supplémentaire pour accueillir les 171 exposants de la FIAC cette année (une trentaine de moins qu’en 2019) . Moins d’espace au sol que d’habitude, mais cette place alternative au prestigieux Grand Palais permet d’accueillir presque tous les événements qui se déroulent habituellement au Grand Palais.
Il y aura plus de 30 exposants pour la première fois à la FIAC cette année, dont la galerie Andrew Edlin de New York et Marfa‘ Projects de Beyrouth, au Liban.


Photos : Nicolas Brasseur/Fiac/Gregory Copitet/Khalad/Artsinthecity

Le programme culturel hors site comprend une exposition de l’artiste contemporain Jean Claracq au Musée National Eugène Delacroix ; des présentations d’art performance en direct et filmées au Centre Pompidou et dans d’autres édifices et une série de sculptures en plein air notamment dans le jardin des Tuileries et sur la célèbre place Vendôme.
La sculpture expose place Vendôme est le „Dragon volant“ d’Alexander Calder de 1975, pièce monumentale réalisée un an avant sa mort. Fabriqué en tôle rouge vif, il ressemble à un avion jouet géant.
L’édition 2021 de la FIAC est la première à avoir lieu depuis la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne. Ce qui a bien renforcé le statut de la France sur le marché de l’art. Plusieurs galeries internationales ont ouvert des succursales à Paris. Et l’attrait de la capitale en tant que destination a également été renforcé avec l’ouverture de musées privés comme la Bourse de Commerce, inaugurée cette année par le milliardaire collectionneur français François Pinault, lui-même propriétaire de Christie’s. Les œuvres exposées lors de l’édition de cette année sont principalement européennes, en conséquence des complications logistiques persistantes de la pandémie, mais avec une forte exposition de galeries parisiennes qui dominent souvent tant en quantité qu’en qualité.
Jusqu’à très récemment, Paris était quelque peu éclipsé par Londres. Mais ensuite, l’Angleterre a choisi le Brexit au détriment des galeristes qui ont préféré quitter la capitale anglaise.
Le marché de l’art est très verrouillé et déteste l’incertitude, le Brexit n’a pas plaidé en faveur des marchands d’art. Les incertitudes liées au Brexit incitent les grands galeristes  en place depuis des années à Londres à ouvrir logiquement une succursale à Paris.
Pour que Londres rebondisse, la Grande-Bretagne doit introduire des mesures de faible fiscalité et de faible réglementation.
La FIAC revient à Paris, mais les galeries éco-responsables annoncent leur intention de réduire les foires d’art. Après la pandémie, ils préfèrent donner la priorité à certaines expositions d’art, citant des considérations écologiques et la baisse des coûts comme raisons de réduire leur nombre. Pourtant, d’autres plus jeunes, participent plus qu’avant dans le but d’élargir les bases de collectionneurs et d’explorer de nouveaux marchés.

Nouveau lieu, nouvelle offre

Pour Ellen de Bruijne de la galerie éponyme d’Amsterdam,  „Avant la pandémie, je participais à environ 7 foires par an, mais maintenant, je prévois d’en faire 4 chaque année. Les foires locales deviennent tendances par rapport aux rassemblements mondiaux, dont l’énorme empreinte carbone est de plus en plus critiquée.“


Photos : Nicolas Brasseur/Fiac/Gregory Copitet/Khalad/Artsinthecity

Une considération prise en valeur par Jennifer Flay, directrice de la FIAC qui veut cependant positiver : „Nous avons des galeries de 25 pays, soit à peine moins qu’en 2019. Avec notre section OVR, qui dure un jour de plus (jusqu’à lundi 25 octobre), c’est la plus grande FIAC jamais organisée puisqu’elle compte en tout 224 exposants. Et c’est peut-être la FIAC prononcé par la plus grande diversité. C’est particulièrement visible aux Tuileries où nous avons un très beau programme hors des murs avec 24 artistes, européens ou mondiaux. (Liban, Côte d’Ivoire, Togo, Mozambique… )“
La galerie Oktem Aykut d’Istanbul, qui fait partie des jeunes de la FIAC, a participé à 19 foires de 2018 à 2019. Désormais, elle en font moins, mais la FIAC reste incontournable et cette année, la galerie met l’artiste turco-suisse Dorian Sari à l’honneur dont l’installation sculpturale Margins est au prix de 18 000 €.
La galerie de documents de Chicago est elle bien présente et le focus est consacré à l’artiste américaine Erin Jane Nelson, avec des œuvres exposées allant de 4 000 $ à 14 000 $.
La Galerie Templon expose aussi à la FIAC, mais pour elle comme pour tant d’autres, ils leur manquent la grandeur du vrai Grand Palais, cependant l’endroit est un bon substitut, très bien organisé et beaucoup plus démocratique pour les jeunes galeries.
Le célèbre galeriste new-yorkais David Zwirner ne cache pas sa déception après le dynamisme de la Frieze de Londres, sur les ventes à la FIAC. A l’instar de la mode, Paris devrait être LA ville de l’art mais la FIAC a tendance à sous-performer les ventes par rapport aux autres grandes villes d’art, et ce malgré les belles ventes d’œuvres de Josef Albers, Francis Alÿs, Harold Ancart, Lucas Arruda, Carol Bove, Oscar Murillo et Lisa Yuskavage pour des prix compris entre 100 000 $ et 400 000 $.

Photos : Nicolas Brasseur/Fiac/Gregory Copitet/Khalad