Voici plus de 6 ans que Jonathan Rea domine la catégorie du Superbike mondial. Avec six sacres consécutifs, il devient le plus grand pilote Superbike de l’histoire. Une distinction méritée pour le pilote britannique aux statistiques bluffantes pour qui l’aventure avec Kawasaki continuera encore deux ans.
Sa virtuosité dans ses victoires, ses batailles au cordeau, sa dextérité ou ses dépassements spectaculaires font de Jonathan Rea un pur champion qui sans grandiloquence domine outrageusement la catégorie Superbike. Mais en dépit de ses six titres consécutifs de champion du monde de la discipline, une question revient toujours sur le tapis : Qui est le meilleur pilote de Superbike de tous les temps ?
À l’instar des pilotes automobile, c’est souvent liée à la légitimité même de ces élus qui seront désormais nommés, non pas sur des critères justes, mais plutôt à partir des considérations subjectives. La façon différente de voir les choses varie soit selon les affinités, soit selon les victoires. Difficile de comparer Jonathan Rea aux pilotes Carl Fogarty, Noriyuki Haga, Troy Bayliss, Troy Corser ou dans une certaine mesure le pilote américain Ben Spies, lequel, avec son ratio course/victoire de 50 % détient encore aujourd’hui la meilleure moyenne, et ce, en seulement une saison en Mondial Superbike. Mais pourquoi vouloir comparer l’incomparable ? Jonathan Rea fait bien partie des géants de la discipline, aux côtés des Fogarty, Bayliss, Haga… Le champion du monde, aurait-il pu piloter avec succès des motos d’ancienne génération sans électronique et avec moins d’adhérence ?
La réponse est oui, en effet, beaucoup de pilotes du Mondial Superbike comme ceux du MotoGP sont bons, très bons même. Certains sont exceptionnels. Les comparaisons directes n’ont guère de sens. Tout est différent d’une époque à l’autre, avec en autrres, les circuits, les pneumatiques, les motos, les règlements, le système de points, le nombre de courses par saison, la sophistication des technologies…
Mais les ingrédients nécessaires pour être le plus grand sont identiques, à savoir : le talent, la vitesse et le travail. À ce niveau là, Jonathan Rea fait preuve d’un appétit qui semble insatiable. Avec une volonté farouche de progresser, quitte à dynamiter encore plus la catégorie Superbike. Avec un souci du détail poussé à l’extrême, une préparation méticuleuse à la fois physique et mentale, et surtout une capacité à fédérer les énergies et à galvaniser les troupes, Jonathan Rea n’en finit pas de cumuler les superlatifs. Il possède la maestria du champion avec laquelle il parvient à dompter les conditions difficiles ainsi que la pression. Avec en outre, une certaine faculté de produire l’effort décisif au moment le plus opportun, faisant fi des intimidations diverses de ses rivaux.
Le nord-irlandais sait parfaitement appliquer ou orienter sa stratégie avec une bonne corrélation avec les ingénieurs pour les emmener avec lui vers les sommets. Il impressionne par son énorme capacité de travail avec des valeurs de maîtrise et de solidité psychologique rarement vues qui le mettent directement au centre de l’édifice. Les pilotes exceptionnels ont cette aptitude à garder la tête froide et à gérer plusieurs éléments en même temps. Ils peuvent piloter à l’instinct quand les conditions sont particulières, un instinct qui leur sert aussi de flairer la bonne équipe au bon moment. Jonathan Rea n’est pas sextuple champion du monde par hasard.
Sur le circuit mondial depuis plus de 15 ans, ponctué de quelques piges en MotoGP, il a toujours su s’adapter son pilotage à la machine avec une constance et une intelligence hors du commun. Loin de ce qu’on pense, sa Kawasaki n’est pas la plus rapide du plateau, mais le gros travail du team avec l’approche méthodique de Jonathan Rea combinée à sa capacité de pilotage la rend redoutable sur toutes les épreuves.
Les statistiques du nord-irlandais parlent d’elles-mêmes, en termes de nombre de victoires par rapport au nombre de départs. Un tiers de victoires sur 300 départs, un ratio quasi-inégalable.
Jonathan Rea a prolongé son contrat avec le firme d’Akashi pour deux années supplémentaires.
De ce fait, il entamera sa 7e saison avec le constructeur japonais Kawasaki, et remettra son titre en jeu pour viser un 7e titre mondial consécutif. À près de 34 ans il n’a plus rien à prouver, mais sa forme et sa motivation sont restées intactes. Accro à la victoire, il adaptera sa carrière en fonction du succès cette saison. Une réflexion intelligente sur son avenir, même s’il ne fait aucun doute qu’il sera encore “ l’homme à abattre “ cette année.
„Je n’ai pas besoin de courir pour le reste de ma vie. Je suis en sécurité financière et j’ai une belle vie en dehors de la course „ souligne Jonathan Rea, il ajoute „J’aime la compétition, si j’arrête, il me faut une occupation, peut-être en tant que pilote d’essai, ambassadeur ou team manager, peu importe, je reste ouvert „.
Sans doute un clin d’œil à Kawasaki avec qui il partage les mêmes valeurs…