8h55. Le pont d’Iéna tremble. Pas sous les voitures, mais sous les pas. Les handisports ouvrent le bal, suivies des Élites, puis des vagues de femmes, mères, sœurs, amies, collègues, qui s’élancent avec le cœur en bandoulière. Le ciel est tendre, les baskets affûtées, les visages concentrés. On entend des cris d’encouragement, des rires qui fusent, des larmes qui perlent. C’est une course, oui, mais c’est surtout une fête. Une communion. La Parisienne, c’est 7 km de joie, de dépassement discret, de regards qui se croisent et se comprennent sans un mot. C’est aussi un 10 km pour les plus aguerries, et une marche pour celles qui préfèrent savourer chaque pas. Trois formats, une seule énergie, celle qui fait vibrer les pavés.
Le parcours est une carte postale en mouvement. Grand Palais, Champs-Élysées, Concorde, Louvre, Invalides… Paris se donne, entière, comme pour dire : “Je suis avec vous.” Les concurrentes passent devant le Trocadéro, bifurquent au pont Bir-Hakeim, puis foncent vers la tour Eiffel, gardienne majestueuse de l’arrivée. Et là, sur les derniers mètres, tout explose. Des bras levés, des sourires tremblants, des accolades qui disent plus que mille mots. Certaines pleurent, d’autres dansent. Toutes ont gagné quelque chose. Une victoire intime, souvent invisible, mais bien réelle.
Sur le 10 km, la bataille a été belle. Louise Chandon s’impose en 37’03, suivie de Garance Perrot (37’57) et Maud Driguet (38’17). Des chronos solides, mais surtout des femmes qui courent avec le cœur autant qu’avec les jambes. Des battantes, des inspirantes, des modèles.
La Parisienne, ce n’est pas juste du sport. C’est un cri. Un cri contre le cancer du sein. Chaque dossard, chaque foulée, chaque souffle est une promesse, celle de ne pas oublier, de soutenir, de faire avancer la recherche. Cette année encore, l’objectif humanitaire était au centre de l’événement. Avec son nouveau partenaire nākd., spécialisé en compléments alimentaires, la course prend un virage plus engagé, plus conscient. Et vise les 25 000 participantes pour les prochaines éditions. Parce que plus on est nombreuses, plus le message porte.
Elles n’ont pas de pouvoirs magiques, mais elles ont la force de se lever un dimanche matin pour courir ensemble. La Parisienne, c’est ça, une armée de femmes ordinaires qui font des choses extraordinaires. Et déjà, Paris attend la 29ᵉ édition. Parce qu’une fois qu’on a goûté à cette énergie-là, on ne peut plus s’en passer. Elle reste dans les jambes, dans le cœur, dans les souvenirs. Comme une chanson qu’on ne veut pas oublier.