Quelle que soit la manière dont la musique électronique peut vous affecter, qu’elle vous berce pour vous endormir ou vous hypnotise, elle vous plonge dans un autre royaume, unique, qui vous aide à oublier les ennuis de la vie quotidienne. Depuis plus de 5 ans, les sets de Justine Perry ont joué un grand succès dans cette partie. À la fois différente et authentique derrière les platines, la belle blonde n’est pas forcée dans la structure mécanique de ce qu’un DJ devrait être. Jusqu’au-boutiste dans ses mix, elle ne lâche rien avec des sons un tantinet dynamique avec un attrait intangible, unique à la fois dans ses points forts et ses subtilités. Par Khalad

La musique expansive et hypnotique de Justine Perry est tranquillement écrasante et complètement irrésistible. Elle crée des sons qui oscillent en douceur entre des textures de clavier plus denses que l’atmosphère et des raz-de-marée de bruit psychédélique. Écouter un de ses mix, c’est comme tourner la dernière page d’un roman captivant ; vous êtes émotionnellement satisfait, inspiré par le talent brut et impatient de répéter le processus. Désormais, jeune trentenaire, la nordiste commence à tutoyer les plus hauts rangs dans le milieu avec des sets qui suscitent les critiques les plus sérieuses.

Photos : Carl Perks/Christian Cuomo/Matthieu Rossi

En seulement cinq petites années, Justine Perry s’est taillé un CV qui rivaliserait avec ceux de DJ bien plus huppés. Cette passion pour la musique électronique remonte à l’adolescence, la lilloise s’est intéressé à cette musique en écoutant les radios locales (Contact FM et surtout Radio FG). Elle passait beaucoup de temps à enregistrer les morceaux diffusés pour les écouter en boucle chez elle ou dans son baladeur.
Voulant absolument être DJ et pour baigner dans la musique électronique, elle part en Angleterre à Londres en 2016. En quelques mois, Justine l’autodidacte observe dévore manuels et tutos, travaille et apprend vite. Un tantinet timide, pas trop sûre d’elle et sans fonds, elle se pose des questions, mais poussée par des amis, elle se lance seule et compose sa techno dans son tout petit chez elle à Paris. Pourtant, les lumières vives et les grands clubs n’ont jamais fait partie de l’attrait de Justine qui sait faire face aux dures réalités de la vie nocturne parisienne. Mais en 2017, par hasard, elle commence à mixer en tant que DJ dans des bars, et malgré des débuts stressants, elle réussit à convaincre un bar, lequel lui propose d’être résidente. Ensuite, l’effet boule de neige fonctionne et la néo DJ commence à mixer de la techno régulièrement dans un club au centre de Paris. Elle gagne ensuite un Tremplin Techno pour mixer au fameux Rex Club, un incontournable berceau pour tous les DJ du monde. 

Cap sur Berlin

Une aubaine pour Justine qui se donne à fond pour son set, là où quelques années auparavant, elle assistait à la prestation de sa favorite aux manettes : Ellen Allien. Une prouesse qui ne passe pas inaperçue dans le milieu techno et par conséquence lui donne encore plus d’espoir. Quelques semaines après le Rex Club, le jeune DJ prend ses valises pour s’installer à Berlin. Lieu incontournable du son techno, la capitale allemande représente le Graal pour Justine afin d’assouvir encore plus profondément sa passion. De plus, elle y trouve un mode de vie et une ambiance qui lui correspond mieux. Une liberté qui lui permet de retrouver des amis sur place dont Apolline Guédon fondatrice du concept artistique cosmopolite Art Bei Ton, qui lui offre la possibilité d’être artiste résidente. Une belle opportunité pour la jeune DJ qui depuis, outre la récurrence de ses superbes podcasts, se retrouve over bookée dans les clubs les plus emblématique de Berlin et d’Europe. Avec des shows en parfaite corrélation avec les arts visuels, elle excelle et se fait un nom parmi les plus grands.

Photos : Carl Perks/Christian Cuomo/Matthieu Rossi

La capacité de Justine à se mettre à l’aise et à se sentir en sécurité, en sortant constamment de sa zone de confort, lui donne la force pour passer au niveau supérieur dans ses mix. Éternelle insatisfaite, elle cherche toujours à se dépasser et souvent le résultat est probant. Investie également pour donner plus de visibilité aux femmes artistes, la lilloise milite en ce sens et propose des outils pour un meilleur développement de femmes DJ. Évoluant de jour en jour, visionnaire, Justine aimerait se rapprocher de la qualité musicale de Dasha Rush qui représente pour elle, la perfection. Consciente d’elle-même, humble et pourtant incroyablement talentueuse, Justine commence a tisser sa toile avec ses sons créatifs dont l’art est le résultat d’une sensibilité émotionnelle et d’une ouverture finement réglées, à suivre…
Bookée début janvier en Inde, et notamment à Goa, elle n’a malheureusement pas pu s’exprimer suite aux annulations sanitaires gouvernementales…  

Photos : Carl Perks/Christian Cuomo/Matthieu Rossi