Course Sprint : Álex Márquez, le coup de grâce au dernier virage
Le Sprint du GP du Portugal restera comme l’un des plus haletants de la saison. Pedro Acosta (KTM) impérial sur sa KTM, semblait tenir son premier succès en MotoGP. Mais Alex Márquez (Ducati Gresini), parti 5ᵉ, a trouvé les ressources pour hausser le ton dans les derniers tours. « Nous avons dû prendre des risques », confiait-il après coup. Sa Ducati, redoutable en sortie de virage, lui a permis de repousser les assauts du rookie espagnol et de franchir la ligne avec 120 millièmes d’avance.
Marco Bezzecchi (Aprilia), toujours opportuniste, complète le podium, après avoir longtemps mis la pression sur Pedro Acosta. Fabio Quartararo (Yamaha), solide, mais impuissant, termine 4ᵉ, isolé devant Pecco Bagnaia (Ducati). Johann Zarco (Honda LCR), auteur d’un excellent départ, se classe 7ᵉ après un duel à la ligne avec le double champion du monde italien, qui finit 8ᵉ, doublé dans le dernier virage par Fermín Aldeguer (Ducati Gresini). Nicolo Bulega (Ducati), pour son premier départ en MotoGP, voit ses espoirs s’envoler avec une chute au 4ᵉ tour.
Course principale : Marco Bezzecchi, la victoire tant attendue
Dimanche, Marco Bezzecchi (Aprilia) a enfin concrétisé son statut de favori. Parti en pole, le pilote Aprilia a pris les commandes dès le départ et n’a jamais lâché la tête. Avec une avance finale de 2,5 secondes sur Alex Márquez (Ducati Gresini), il signe une victoire nette, sa seconde de la saison, et s’installe solidement sur la 3ᵉ marche du classement général. Alex Márquez (Ducati Gresini), moins en difficulté qu’en Sprint face à Pedro Acosta (KTM), s’offre une 2ᵉ place méritée. Il complète de surcroît le podium avec sa KTM, confirmant son incroyable régularité. Trois marques différentes sur le podium : Aprilia, Ducati et KTM, symbole de l’équilibre actuel du MotoGP.
Fabio Quartararo (Yamaha), parti depuis la première ligne, gère ses pneus avec intelligence et termine 6ᵉ, derrière Fermín Aldeguer (Ducati Gresini) et Brad Binder (KTM). Johann Zarco (Honda LCR), longtemps accroché au sillage de son compatriote niçois, craque dans les derniers tours et se fait doubler par Ai Ogura (Aprilia Trackhouse) et Fabio Di Giannantonio (Ducati VR46), pour finir 9ᵉ. Pecco Bagnaia (Ducati), en difficulté depuis le début de saison, chute à la mi-course alors qu’il occupait la 4ᵉ place. Une nouvelle désillusion qui profite à Marco Bezzecchi et Pedro Acosta dans la hiérarchie du championnat. Nicolo Bulega (Ducati), pour ses débuts en MotoGP, sauve le point de la 15ᵉ place, un résultat encourageant malgré les difficultés.
Le Grand-prix du Portugal aura été celui des confirmations et des bascules. Álex Márquez prouve qu’il peut s’imposer dans les moments clés, Pedro Acosta continue de frôler l’exploit, et Marco Bezzecchi s’affirme comme l’homme fort de cette fin de saison. Pendant ce temps, Pecco Bagnaia s’enfonce dans une spirale noire, et Fabio Quartararo sauve l’essentiel. À Valence, l’Italie et l’Espagne se livreront une nouvelle bataille pour l’honneur et la gloire.
Le pilote portugais avait tiré sa révérence en MotoGP sur son circuit fétiche, laissant derrière lui une histoire gravée dans l’asphalte.
En cette fin de la saison 2025, Miguel Oliveira (Yamaha Pramac) fait ses derniers tours de roue, en tant que pilote MotoGP. La nouvelle avait bouleversé les passionnés de Grands Prix. Celui qui avait porté haut les couleurs du Portugal, avec une série de victoires impressionnantes, avait choisi de tourner la page pour rejoindre le championnat Superbike et l’équipe officielle BMW. Imaginer son Grand-Prix sans lui avait été une douleur partagée, tant sa présence avait été l’une des raisons du retour de l’épreuve au calendrier en 2020.
Miguel Oliveira avait marqué l’histoire en devenant le premier pilote portugais à signer une pole position et à remporter une course de MotoGP. Lors de cette édition inaugurale, il s’était imposé avec panache, après avoir décroché la pole. Portimão était devenu son jardin, son théâtre, son symbole. Depuis 2020, le circuit avait accueilli de nombreuses courses, notamment en raison de la pandémie, et chacune avait renforcé le lien entre le pilote et son public.
Au moment d’aborder ce dernier rendez-vous, Miguel Oliveira avait parlé avec une sincérité désarmante : « C’était particulier, car je savais que ce serait probablement ma dernière course en MotoGP à Portimão. Mais ce n’était pas la dernière fois que je courais à Portimão.» Ses mots ont résonné comme un adieu, mais aussi comme une promesse.
Si le MotoGP avait perdu son champion portugais, le Superbike a gagné un pilote d’exception. Miguel Oliveira avait ouvert une nouvelle route, mais Portimão resterait à jamais le lieu de ses plus grandes émotions. Pour les fans, ce dernier rugissement avait été une célébration autant qu’une séparation.