Forfait pour cette course, Marc Marquez (Honda) a été victime d’un „high-side“ très dangereux lors du warm-up matinal et s’est écrasé violemment sur le tarmac. Diagnostiqué avec une commotion cérébrale, le champion catalan et n’a pas été autorisé à courir. Bien que les prévisions du matin annonçaient une faible probabilité de précipitations, à l’instar des catégories inférieures, la course s’annonçait sur le sec. Mais, peu avant le début, le ciel s’est couvert soudainement sur le circuit de Mandalika, et des éclairs ont littéralement frappé la piste. Juste avant les averses, la température de l’air était largement au-dessus des 30 °C, avec une l’humidité aussi très élevée.
Une heure durant, les pluies n’ont cessé, ensuite le calme est revenu avec des averses très faibles, mais il a fallu attendre encore pour permettre à l’eau de s’écouler sur la piste. La sortie de la voie des stands n’a été ouverte plus d’une heure après pour une course amputée de 7 tours.
Au départ, le champion du monde sortant Fabio Quartararo (Yamaha), parti en pole position, n’a eu aucun problème à défendre son avance au départ et a pris la tête du peloton dès le premier virage. Son voisin sur la ligne Jorge Martin (Ducati Pramac) a lui raté son envol et a instantanément rétrogradé en 6e position.
Miguel Oliveira (KTM), quant à lui, a pris un très bon départ. Le pilote portugais fantastique avec sa KTM et est passé de la 7e place sur la grille à la seconde place sur la ligne droite de départ, avant de passer le pilote français au début du 2e tour pour prendre la tête. Jack Miller (Ducati), toujours à son aise dans ces conditions humides, s’est catapulté de la 3e ligne pour rattraper les leaders. L’australien a dépassé Fabio Quartararo avant de coller à la KTM de Miguel Oliveira pour lancer une attaque virile sur ce dernier pour prendre la tête. Derrière, le duo Suzuki s’est également illustré, Alex Rins, qui a pris le départ de la course depuis 8e place, s’est rapidement hissé aux avant-postes devant les deux pilotes français Fabio Quartararo et Johann Zarco (Ducati Pramac), tandis que Joan Mir, parti lui de la 17e place, était déjà 6e.Pendant ce temps, Jack Miller et Miguel Oliveira ont pu s’éloigner du reste du peloton avec une avance croissante au-delà des 2 secondes. Le pilote australien a essayé ensuite de se détacher de la menace du pilote KTM avec la puissance de sa Ducati, mais Miguel Oliveira était nettement plus à l’aise et a profité des parties sinueuses, plus lentes pour porter une attaque imparable sur Jack Miller et prendre le leadership de l’épreuve avant de s’éloigner pour être à l’abri au-delà de la seconde.
Au 7e tour, Jorge Martin est le premier à chavirer juste après avoir dépassé Franco Morbidelli (Yamaha) en bout de la ligne droite principale. Une vilaine chute, mais heureusement sans conséquence physique pour le pilote espagnol du team Pramac Racing.À la mi-course, Miguel Oliveira caracole en tête avec déjà près de 3,5 secondes d’avance sur Jack Miller, qui avait à son tour une seconde d’avance sur Johann Zarco lequel venait d’effectuer une manœuvre de dépassement spectaculaire sur Alex Rins (Suzuki). Fabio Quartararo a repris un peu de rythme en assurant les meilleurs chronos du moment. Le champion du monde s’est défait rapidement d’Alex Rins pour la 4e place pour se retrouver juste derrière son compatriote.
Ce dernier, bien qu’ayant un meilleur rythme que Jack Miller, a eu d’énormes problèmes pour dépasser l’australien. Le pilote officiel Ducati a pris soin de bien placer sa machine là où son rival avait l’intention d’attaquer. Une situation de blocage bien exploitée par Fabio Quartararo, qui s’est frayé un chemin jusqu’au duo et a d’abord dépassé Johann Zarco, puis Jack Miller dans un virage serré à gauche pour se placer en seconde position. Après avoir passé „l’aspirateur“, le champion du monde en titre s’est lancé à la poursuite de Miguel Oliveira avec un retard de 4,5 secondes.
Malgré le forcing, le pilote Yamaha n’a pas pu accélérer suffisamment pour rattraper la KTM au loin avant le drapeau à damiers. Premier à passer sous, Miguel Oliveira a remporté haut la main son 4e succès en MotoGP devant les deux pilotes français Fabio Quartararo et Johann Zarco Zarco. Jack Miller a franchi la ligne d’arrivée en 4e position, devant les deux pilotes Suzuki, Alex Rins et Joan Mir. Franco Morbidelli a assuré sa 7e place.Les derniers tours ont vu une bataille fascinante entre le duo de frères Binder et Aleix Espargaró (Aprilia). Le vainqueur du premier Grand-Prix au Qatar, Enea Bastianini (Ducati Gresini) fut également de la partie. Au final, Brad Binder (KTM) s’est imposé en 8e devant Aleix Espargaró, 9e, et un étonnant Darryn Binder (Yamaha RNF), 10e. Le jeune leader du championnat Enea Bastianini a terminé 11e, devant les deux premiers pilotes Honda, Pol Espargaro (Honda), 12e et Alex Marquez (Honda LCR), 13e. Luca Marini (Ducati VR46) est 14e juste devant un décevant Pecco Bagnaia qui en deux courses n’aura marqué qu’un petit point, ce qui fait tache pour l’un des favoris au titre suprême.
Miguel Oliviera
„Émotionnellement, c’était des montagnes russes parce que si le départ était parfait, sur le mouillé, c’est tellement difficile de juger où est la limite. J’ai donc suivi Jack pendant quelques tours, puis j’ai compris que je pouvais aller un peu plus vite, alors quand je l’ai dépassé, j’ai juste essayé de me concentrer pendant les 5 tours suivants pour faire le maximum possible. Ensuite, j’ai creusé un écart et j’ai réussi à être parfait tout au long de la course, mais c’est sûr que ce n’était pas facile. Les 2 derniers mois n’ont pas été faciles pour moi, donc être de retour comme ça avec cette incroyable victoire, c’est vraiment émouvant. J’ai promis à ma fille que je lui apporterais un trophée d’Indonésie, alors celui-ci est pour toi bébé. Je veux dédier ce podium à un gars qui s’appelle Rizman, il fait partie du personnel de l’hôtel dans lequel j’ai séjourné, il m’a soutenu toute la semaine et c’est un gars vraiment sympa, alors j’ai promis que si j’étais sur le podium, je le lui dédierais. Allons en Argentine, voyons ce qu’on peut faire et maintenir le niveau, mais pour l’instant je suis juste super content d’être ici sur le podium !“