Ce dimanche, le Français Johann Zarco (Yamaha Tech3) n’a pas pu réaliser son rêve au grand dam des plus de 100 000 spectateurs présents sur cette manche française. Les attentes étaient élevées pour cette course, vu le déroulé des essais et l’aura grandissante du pilote français, surtout qu’il jouait à domicile. Mais ce ne sera pas pour cette fois qu’un tricolore mettra fin à plus de 60 ans de disette en catégorie reine.
Le pilote français déterminé en partant de la pôle position (record du circuit), son statut de favori de la course, sa nationalité et sa domination aux essais lui ont sans doute donné une petite pression difficile à omettre avec toutes ces conditions réunis. La preuve: avec un départ raté certes rattrapé par un freinage impressionnant à la chicane Dunlop, il forçait son talent derrière Jorge Lorenzo et sa Ducati parti comme une fusée, mais avec à ses trousses la deuxième Ducati officielle d’Andrea Dovizioso, le champion du monde sortant Marc Marquez, Valentino Rossi (Yamaha) et Danilo Petrucci (Ducati Pramac) fermant la marche. Après quelques tours, en file indienne, l’italien Andrea Dovizioso, plus rapide ne se fait pas prier et prend les commandes de la course, mais étonnamment part à la faute un peu plus tard en perdant l’avant. Johann Zarco force un peu et se montre plus rapide que le leader espagnol, mais faute de patience, il croise à son tour dans le virage du Garage Vert et met fin à ses espoirs pour sa course nationale dans les graviers.
Devant ce festival de chutes, Marc Marquez (Honda) n’en espérait pas tant et ne fait qu’une bouchée en piquant subitement à l’intérieur d’un Jorge Lorenzo dont le rythme baissait et prend la tête de l’épreuve pour ne plus la quitter avec un rythme à la fois rapide et régulier. Derrière, la dégringolade de Lorenzo profite à Danilo Petrucci qui confirme ses performances du week-end ainsi qu’à Valentino Rossi qui roule dans les mêmes chronos que l’homme de tête.
Sans faire d’erreurs, ni tenter le diable, les positions pour le podium resteront figées, derrière Jack Miller (Ducati Pramac) est seul à la quatrième place et bien plus loin, la deuxième Honda officielle de Dani Pedrosa suivi de Lorenzo et encore plus loin du vainqueur sortant Maverick Vinales qui n’est que l’ombre de lui-même cette année.
En inscrivant sa troisième victoire d’affilée, sa 38ème en MotoGP, le catalan Marc Marquez semble en symbiose avec sa machine comme en 2014 et là, rien ne semble l’arrêter même sur un circuit qui est d’ordinaire chasse gardée aux Yamaha. Avec désormais 36 points d’avance en seulement cinq courses, Marc Marquez nous offre presque un remake de son extraordinaire saison 2014.
„J’ai pris un mauvais départ et en faisant l’élastique derrière Lorenzo car s’il passait moins vite en courbe sa Ducati accélère très, très fort, je devais impérativement le doubler pour imprimer mon rythme, mais à ce moment-là avec le réservoir plein, je suis rentré trop vite dans le Garage Vert et j’ai glissé“ Explique Johann Zarco
En ajoutant : „Je ne m’attendais vraiment pas à tomber, mais ce sont des choses qui arrivent. C’est une leçon pour le futur, sur la manière dont il faut gérer sa course pour décrocher une victoire.“
„C’est une victoire importante, la course a été difficile, car tout le monde était très proche. Il a fallu mettre en température le pneu dur, ce qui n’était pas simple dans les premiers tours“. Analyse justement le n°93 à l’arrivée.
Valentino Rossi ravit de son 193ème podium en catégorie reine : „Je suis très content, ça fait du bien d’être dans le coup pendant toute une course !! Bien sûr, j’aurais aimé dépasser Danilo, mais il était un tout petit peu trop rapide. C’est un bon résultat“.