Fabio Quartararo (Yamaha) a réalisé un exploit au Grand Prix de Doha, en s’imposant avec la manière pour offrir à Yamaha sa deuxième victoire en deux courses ici à Losail. En devançant son compatriote Johann Zarco, il mène le premier doublé français de l’histoire dans la catégorie reine. Un premier doublé français de l’histoire dans la catégorie, un podium pour un débutant et une multitude de titres : la France entre dans l’histoire et fait des vagues au classement en prenant la tête du championnat. Un rookie fait ses propres vagues en menant la grande partie de la course après un départ spectaculaire pour son premier podium en catégorie reine, et ce, pour sa deuxième course seulement… et le top 15 le plus serré de l’histoire, c’était la bagarre de Doha !!
On reprend les mêmes… pour cette seconde course ici sur le rapide circuit qatari de Losail, avec une grille de départ légèrement différente, dont les deux premières lignes sont monopolisées par quatre Ducati et deux Yamaha. Juste avant le départ, la tension était palpable, malgré le vent qui soufflait fort ce dimanche, les pilotes sont tous restés sur le même choix de gommes que la semaine précédente. Lorsque les lumières s’éteignent, les deux Ducati du team Pramac conservent leur avance, mais c’est la KTM de Miguel Oliveira littéralement catapultée qui retient l’attention en se positionnant d’emblée en 3e position avant qu’Aleix Espargaro (Aprilia) se glisse à l’intérieur pour lui ravir la place. Désastre pour les Ducati et Yamaha d’usine, littéralement scotchées à l’envol, elles sont même battues par le duo Suzuki. Fabio Quartararo (Yamaha), 7e, devance Jack Miller (Ducati) tandis que son coéquipier Maverick Viñales est tombé à la 10e place juste derrière Pecco Bagnaia (Ducati) à l’entame du 2e tour. Même s’il ne s’attendait pas à mener longtemps, Jorge Martin (Ducati Pramac) était toujours en tête au 4e tour suivi comme son ombre par son coéquipier Johann Zarco, et 3 dixièmes derrière Alex Rins (Suzuki) déchaîné, se bat avec l’ainé Espargaro, tandis que Miguel Oliveira (KTM) s’affaire avec la seconde Suzuki du champion du monde pour la 5e position.
Dans les bas-fonds du top 10, les deux Yamaha du team Petronas n’y arrivent pas, Franco Morbidelli (Yamaha Petronas) 13e est parti pour une autre course difficile et Valentino Rossi ne parvenant pas à passer en ce début de course au-delà de la 21e position. Les deux pilotes du team officiel Ducati devancent leurs „alter ego“ de l’usine Yamaha avec dans leur sillage Brad Binder (KTM) et Pol Espargaro (Honda). Ce groupe compact a recollé au peloton de tête et à l’instar des courses de Moto3, une course en paquet se dessine. Alex Rins (Suzuki) commence à menacer Johann Zarco (Ducati Pramac), et parvient même à le passer en fin du 5e tour pour le gain de la seconde position avant de se diriger tout droit vers son jeune compatriote leader de la course. Pensant pourtant avoir fait le travail, la réplique en force du français sur sa puissante machine est immédiate sur la ligne droite, ce dernier renvoie dès lors son rival en 3e position. Derrière, la bagarre fait rage, Pecco Bagnaia (Ducati) 7e dépasse Jack Miller 6e alors que Maverick Viñales (Yamaha) a fait de même sur Miguel Oliveira. Le jeune pilote italien du team Ducati très à son aise sur ce tracé, commence sa remontée en alignant les tours les plus rapides avant de jeter son dévolu sur Joan Mir (Suzuki) et plus tard sur Aleix Espargaro (Aprilia). À l’approche de la mi-course, Jorge Martin est toujours en tête et semble toujours aussi cool, calme et posé et surtout ne commet aucune erreur. Mais juste derrière lui, les tensions commencent à atteindre le point d’ébullition dans la chaleur du désert qatari.
Alex Rins et Johann Zarco se souviennent de leurs passes d’armes en Moto2 et n’arrêtent pas d’échanger leur position, mais une grosse frayeur suite à une perte de l’avant calme d’un coup les velléités du bouillant espagnol. Un peu plus loin, Jack Miller (Ducati) se réveille et suit son coéquipier en faisant exactement la même chose bien aidé par la puissance de sa Desmodesci GP21 dans la ligne droite. Mais Joan Mir resté dans sa roue, place une attaque virile sur l’australien qui s’écarte malencontreusement.
Pris au vif et surpris par l’attaque du champion du monde, Jack Miller renvoi la balle et pousse la Suzuki de force en dehors des clous à l’entrée de la longue ligne droite. L’incident a fait l’objet d’une enquête, mais aucune mesure n’a été prise. Ce contact entre Jack Miller et Joan Mir a permis à Fabio Quartararo (Yamaha) plus en verve que son coéquipier pourtant vainqueur ici même la semaine passée, d’atteindre la 4e position. Maverick Viñales est seulement 7e tandis que la première Honda de Pol Espargaro pointe à la 10e place. Chaud et froid pour les deux officiels Ducati, Jack Miller se défait aisément d’Alex Rins pour la 4e place tandis que Pecco Bagnaia sous la pression de Fabio Quartararo, trop large en bout de ligne droite, glisse à la 7e place. Le combat pour le podium est lancé, l’australien cherche la faille sur le français devant lui mais ce dernier plus incisif creuse l’écart et fond littéralement sur son compatriote Johann Zarco pour lui ravir la 2e place dans la foulée. Maverick Viñales en profite également quelques instants plus tard en passant la Ducati n°43. Loin d’être en reste, Fabio Quartararo met fin au leadership de l’étonnant Jorge Martin au début du 19e tour, mais la solide recrue du team Pramac n’abandonne pas aussi facilement. Le duo se chamaille quelque peu, mais le français est un poil au-dessus. Son coéquipier est même passé en 3e position au détriment de son dauphin au championnat alors que le tour alors que le tour tirait à sa fin avant que Johann Zarco ne gâche la fête avec sa puissante Ducati dans la ligne droite, rétrogradant de fait Maverick Viñales à la 4e place. Alors que la Yamaha n° 20 s’échappe devant avec un peu plus d’une demi-seconde d’avance sur la Ducati n°89, le français Johann Zarco ne s’avoue pas battu et colle à la roue de son coéquipier devant un groupe dans lequel Maverick Viñales force son talent pour contenir les assauts répétés d’Alex Rins et de Pecco Bagnaia.
Jack Miller a quant à lui rétrogradé à la 7e place juste devant Joan Mir. Dans le dernier tour, pas de quartier, Alex Rins (Suzuki) est de plus en plus pressant derrière son compatriote catalan et Johann Zarco parvient à trouver la faille sur son coéquipier dans les dernières secondes. Fabio Quartararo (Yamaha) remporte cet impressionnant Grand-Prix de Doha devant son compatriote Johann Zarco (Ducati Pramac) et un scintillant Jorge Martin (Ducati Pramac) qui s’incline in extremis au drapeau à damiers. Alex Rins (Suzuki) termine au pied du podium devant Maverick Viñales (Yamaha) avec un écart de seulement 0,022 secondes en photo-finish. Les Ducati officielles de Pecco Bagnaia et de Jack Miller prennent respectivement les 6e et 9e places au terme de la course en prenant en sandwich Joan Mir (Suzuki) et Brad Binder (KTM). Aleix Espargaro (Aprilia) mal récompensé de ses efforts conclut la partie en 10e à seulement 5 secondes du vainqueur juste devant Enea Bastianini (Ducati Avintia) lequel refait des siennes et pour sa 2e course en MotoGP en dominant Franco Morbidelli (Yamaha Petronas), Pol Espargaro(Honda), Stefan Bradl (Honda) Miguel Oliveira (KTM) et …Valentino Rossi (Yamaha Petronas). Incompréhensible et hors des points, le vétéran italien devra se rattraper pour les prochaines échéances. Takaaki Nakagami (Honda LCR), Luca Marini (Ducati VR46), Danilo Petrucci (KTM) et Lorenzo Savadori (Aprilia) ferment la marche. Alex Marquez (Honda LCR) et Iker Lecuona (KTM) sont les seules victimes par chute.
Fabio Quartararo : „Je n’ai pas gagné beaucoup de courses, mais cette victoire était si spéciale. Je suis parti de la 8e ou 7e place, et j’ai vu que le rythme et la piste étaient totalement différents de ceux de la FP4 et du warm-up, et j’ai décidé de vraiment garder le pneu pour la fin. En fait, quand j’ai vu Maverick arriver, je me suis dit „ok“, c’est le moment de pousser et de commencer à doubler‘. C’est un moment incroyable pour moi, c’est un rêve. J’ai toujours rêvé de gagner au Qatar, malheureusement ce n’était pas le premier, mais le deuxième ! Merci, à tous ceux qui ont cru en moi, j’ai beaucoup travaillé durant cette pré-saison pour atteindre cet objectif et les médias me disent toujours que c’est une pression supplémentaire de prendre la place de Valentino ! Je veux remercier ma famille, Yamaha, mes amis, et je vais profiter de ce moment avec un bon McDonald’s ce soir !“.