SPRINT : Les adieux en or d’Aleix à domicile
Aleix Espargaro (Aprilia), a offert un spectacle époustouflant lors de son épreuve à domicile au Grand Prix MotoGP de Catalogne. Dans une course qui a tenu en haleine les fans, le pilote Aprilia a décroché la victoire, tandis que Pecco Bagnaia (Ducati) a vu ses espoirs s’évanouir dans le dernier tour. Le sprint initial s’est rapidement transformé en une lutte acharnée pour la survie. D’abord, Raul Fernandez (Aprilia Trackhouse), puis Brad Binder (KTM) et enfin le champion du monde ont chuté, laissant le circuit de Barcelone en ébullition. C’est alors qu’Aleix Espargaro a hérité de la tête de la course. Dans un scénario digne d’un conte de fées, il a franchi la ligne d’arrivée, offrant ainsi une victoire de rêve à domicile. „Incroyable“, s’est exclamé le futur retraité au parc fermé. „Les deux derniers jours ont été incroyables, comme un conte de fées.“
La piste glissante a mis à l’épreuve les compétences des pilotes. Aleix Espargaro a dû lutter contre les pertes d’adhérence à plusieurs reprises. „Quand j’ai vu les temps au tour, j’étais sûr qu’il serait impossible de terminer la course à ce rythme. Quand les autres concurrents ont commencé à chuter, j’ai maintenu mon rythme, préservant mon pneu arrière pour les derniers tours. Pecco se débrouillait également très bien, mais il prenait des risques. Mon objectif était donc de le pousser jusqu’au dernier virage, et cela a fonctionné.“ Parti de la pole position, il n’a pas réalisé le meilleur départ. Il s’est retrouvé derrière Pecco Bagnaia, Pedro Acosta (Gas Gas) et Raul Fernandez. Le jeune pilote de la Gas Gas a brièvement pris la tête avant de devoir l’abandonner lui-même lorsque son compatriote Raul Fernandez a saisi l’opportunité de s’emparer de la première place. Malheureusement, ce dernier a chuté au 5ᵉ tour, laissant Brad Binder en tête.
Pecco Bagnaia a ensuite hérité de la première place, avec Aleix Espargaro à ses trousses. Environ quatre dixièmes de seconde séparaient les deux pilotes. Derrière eux, le jeune Pedro Acosta défendait la 3ᵉ position face à un Marc Marquez (Ducati Gresini) en pleine renaissance. Le multiple champion catalan Marquez, parti de la 14ᵉ place sur la grille, bravait une perte aérodynamique due à un contact avec Jack Miller (KTM) au départ.
En fin de course, Pecco Bagnaia a creusé l’écart, mais le drame a frappé le pilote italien dans le dernier tour où il perd le contrôle de sa Ducati. C’est alors qu’Aleix Espargaro a franchi le drapeau à damier, offrant une victoire de conte de fées à domicile. Marc Márquez a également réalisé un dernier tour incroyable, dépassant Pedro Acosta et décrochant la deuxième place. „Au Mans, le rythme était là, mais aujourd’hui, il n’était pas au rendez-vous. Mais on dirait que j’ai cassé l’aérodynamisme au virage 2, et la moto était meilleure – je plaisante.“
COURSE : Pecco en revanche
Le coup d’envoi fut un spectacle en soi, Pecco Bagnaia (Ducati), le champion en titre, semblant s’élancer vers la gloire dès le premier tour. Mais ce n’était qu’une illusion, car Jorge Martin (Ducati Pramac), tel un faucon plongeant sur sa proie, a rapidement pris les devants, reléguant son rival à sa suite. La piste s’est transformée en échiquier géant, où chaque mouvement était calculé avec la plus grande précision. Le rookie, Pedro Acosta (Gas Gas) en verve, n’a pas tardé à entrer dans la danse, dépassant Jorge Martin dans un élan audacieux pour se positionner juste derrière le champion du monde. La tension était palpable, chaque tour de piste rapprochant le pilote Gas Gas Acosta de la possibilité de dépasser Pecco Bagnaia. Le trio de tête a creusé un écart, mais c’est avec détermination que Pecco a gardé ses adversaires à distance.
Cependant, le destin a réservé son lot de surprises : au 11ᵉ tour, dans un virage serré et décisif, Pedro Acosta a perdu le contrôle et s’est écrasé, ses espoirs de victoire s’envolant en fumée. Une chute qui a redéfini les enjeux de la course, laissant la bataille pour la suprématie entre les mains des deux principaux rivaux pour le titre. Pecco Bagnaia, sentant l’opportunité, a commencé à réduire l’écart avec Jorge Martin, chaque tour le rapprochant inexorablement de la tête. Au 18ᵉ tour, l’inévitable s’est produit, le pilote transalpin, avec une adhérence et une maîtrise supérieures, a surclassé Jorge Martin dans un dépassement spectaculaire au virage 5, le même virage qui lui avait coûté la tête la veille lors du sprint. Dès lors, le pilote n°1 a méthodiquement construit son avance, tour après tour, pour franchir la ligne d’arrivée avec une marge confortable de 1,740 secondes.
Pour Jorge Martin, la seconde place était une performance loin d’être négligeable. Arrivé en leader du championnat, il a su conserver son avance, quittant Barcelone avec un point de plus au classement. La remontée spectaculaire de Marc Marquez depuis la 14ᵉ place sur la grille a été un autre moment fort de la course. Moins explosive que la veille, sa progression a été constante et déterminée, culminant par un dépassement magistral sur Aleix Espargaro (Aprilia) à trois tours de l’arrivée, lui arrachant ainsi la 3ᵉ place et le privant d’un podium à domicile.
Ce dernier, bien que déçu, a terminé au pied du podium, suivi de près par Fabio Di Giannantonio ((Ducati VR46), Raul Fernandez (Aprilia Trackhouse), Alex Marquez (Ducati Gresini), Brad Binder (KTM), Enea Bastianini (Ducati) et Fabio Quartararo (Yamaha). En coulisses, une décision post-course a bouleversé le classement final. Enea Bastianini, suite à une pénalité équivalente à un ride-through de 32 secondes pour ne pas avoir respecté sa double pénalité de tour, a été relégué à la 18ᵉ place. Cette sanction a propulsé Miguel Oliveira (Aprilia Trackhouse) dans le top 10 et a offert à Joan Mir (Honda) le dernier point disponible.