Au cœur de l’arène vibrante de Phillip Island, le Grand Prix MotoGP d’Australie 2023 s’est métamorphosé en un champ de bataille époustouflant. Après une absence de sept années interminables, le „Back Flip“ a effectué une réapparition majestueuse, porté par le triomphe retentissant de Johann Zarco. Par Khalad

Le ciel était lourd de promesses et de menaces, les prévisions météorologiques peu clémentes pour le dimanche ayant contraint les organisateurs à anticiper la course principale au samedi. C’était une première depuis le Grand Prix des Pays-Bas en 2015. Les qualifications avaient vu Jorge Martin (Ducati Pramac) régner en maître sur la piste, s’octroyant la pole position. À ses côtés, son adversaire principal, Pecco Bagnaia (Ducati), leader du classement, prêt à livrer bataille.

Photo : MotoGP/Michelin

Le départ a été lancé, et les moteurs ont grondé, déchirant le silence de Philip Island. Jorge Martin, maître en la matière, a effectué un départ éblouissant, suivi de près par les pilotes KTM, Brad Binder et Jack Miller. Cependant, le pilote sud-africain a choisi de ne pas défier le leader et est resté dans son sillage. Au gré des tours, les positions ont évolué, les pilotes se surpassant les uns les autres dans un ballet mécanique. Fabio Di Giannantonio (Ducati Gresini) a fait preuve d’une détermination sans faille, dépassant Jack Miller (KTM) dès qu’il en a eu l’opportunité. Marc Márquez, sur sa Honda, a emboîté le pas, dépassant audacieusement le pilote KTM. Les tours se sont enchaînés, les pilotes se battant pour chaque position. Les pneus de Marc Márquez (Honda) ont commencé à montrer des signes d’usure, le pilote Honda retombant en 9ᵉ position.

Batailles rangées

Pendant ce temps, Johann Zarco (Ducati Pramac) a dépassé le champion catalan, au terme d’une belle joute, sur plusieurs virages. Après cette lutte acharnée, Marc Marquez s’est retrouvé sous la pression d’Aleix Espargaró (Aprilia), qui l’a même dépassé durant un moment, mais le pilote Honda, cependant, n’avait pas l’intention de céder.

Photo : MotoGP/Michelin

Au 11ᵉ tour, le ciel s’est obscurci, des nuages noirs se regroupant au-dessus de la piste. Un contact avec Luca Marini (Ducati VR46) a provoqué la chute de Joan Mir (Honda), ajoutant une tension supplémentaire à la course. Marc Márquez a finalement perdu sa position au profit d’Aleix Espargaró, puis de Jack Miller, son frère, Alex, a également commencé à l’attaquer. Après les nombreux combats des premiers tours, les pneus du pilote Honda ne pouvaient plus être dans le même état, il est retombé en 9e position derrière Alex Marqiez (Ducati Gresini). Fabio Di Giannantonio a soudainement perdu une partie de l’avance qu’il avait sur Pecco Bagnaia, lequel a accéléré fortement, malgré une erreur qui a permis à Johann Zarco de le coller. Devant, Jorge Martin a piloté avec sérénité, tout en augmentant l’écart entre lui et son poursuivant Brad Binder à plus de trois secondes. Le pilote Gresini a, quant à lui, rattrapé son prédécesseur avec aisance, pour ensuite le dépasser sur la ligne droite de départ pour le gain de la 2ᵉ position.

Photo : MotoGP/Michelin

Grâce à cette bataille, Pecco Bagnaia et Johann Zarco se sont rapprochés de ce duo, bien qu’ils se soient plus tard engagés dans leur propre rivalité, dont le pilote français est sorti victorieux. Brad Binder a brusquement repassé Fabio Di Giannantonio, le repoussant à la 3e position, qu’il a ensuite perdue au profit de Johann Zarco. Marc Márquez, qui était l’un des trois pilotes à être parti avec un pneu tendre, à l’arrière, a rétrogradé en 12ᵉ position. À trois tours de la fin, le leader de la course, Jorge Martin, a perdu brusquement l’avantage qu’il avait développé. Pecoo Bagnaia, s’est frayé un chemin vers la 3ᵉ position pour essayer ensuite de se rapprocher du duo Pramac devant lui. Johann Zarco a attaqué et a repoussé son coéquipier avec autorité, ce dont a profité le leader du championnat pour passer en seconde position, suivi de Fabio Di Giannantonio qui a aussi saisi cette opportunité pour monter sur le podium. Et finalement, après des années d’attente, Johann Zarco a franchi la ligne d’arrivée en vainqueur, devant Pecco Bagnaia et Fabio Di Giannantonio. Jorge Martin, qui luttait avec des pneus à bout de souffle lors du dernier tour a terminé 5ᵉ. Le „Back Flip“ était de retour, et avec lui, la gloire pour Johann Zarco et la bonne opération pour Pecco Bagnaia.

Photo : MotoGP/Michelin