Premières à s’élancer sur les Champs-Élysées, les femmes affichent immédiatement leurs couleurs. Avec l’objectif d’effacer le record de l’épreuve, la course est partie sur des bases folles : 2h17″, contre les 2h20″ attendus. Rythme sur lequel la Kényane Judith Jeptum semblait la plus à l’aise. Les Kényanes Sharon Chelimo et Marion Kibor, qui ont d’abord dirigé le groupe de tête, se sont lancées sur un rythme agressif dès le départ. Elles ont parcouru les 10 premiers kilomètres en 32:23, suggérant un temps d’arrivée en 2:17, bien en dessous du record du parcours de 2:20:55 établi par leur compatriote Purity Rionoripo en 2017. Le rythme s’est lentement estompé au cours des kilomètres suivants, alors que le peloton a atteint le semi-marathon en 1:08:31.
Quelques longueurs plus tard, c’est Judith Keptum qui passe à la vitesse supérieure et casse de fait le groupe de tête et passe aux 30 km en 1:37:44 avec plus d’une minute pleine sur le reste du peloton.
En effet, l’athlète de 26 ans n’a laissé aucune chance à ses concurrentes en s’échappant ainsi dans une partie de la course marquée par des tunnels avec ses montées et descentes le long de la seine. Elle a littéralement écrasé la concurrence dans ce marathon parisien. En 2:19:47′, elle bat le record de l’épreuve de plus d’une minute. Les éthiopiennes Fantu Jimma et Besu Sado prennent les places du podium respectivement en 2:22:52 et 2:23:16. Côté français, Anaïs Quemener, a terminé à la 14e place, en 2:37’26“, soit 4 minutes de moins que son précédent record établi à Valence en décembre dernier.
Judith Keptum
„Le temps froid a rendu la course difficile, mais j’ai essayé de faire de mon mieux et de pousser fort.“
La course masculine s’est déroulée sur le fil. 15 coureurs ont franchi les 10 km en 29:45, 15 secondes devant un deuxième groupe de 9 coureurs.
Les lièvres kényans Kirwa Yego et Sila Keptoo ont établi un rythme soutenu, suivis du français Morhad Amdouni, qui visait le record de France de 2:06:36. Peu de temps après avoir atteint 30 km en 1:29:28, Deso Gelmisa et son compatriote éthiopien Seifu Tura ont commencé à donner le coup d’envoi et font exploser le peloton. Si son compatriote Deso Gelmisa collait à ses baskets, le Français Morhad Amdouni reprenait légèrement. Ils ont creusé un écart de 50 mètres sur l’athlète local qui s’était préalablement séparé du reste du peloton. Les deux éthiopiens poussent encore avec des temps démentiels entre le 30 et 40 km sur la partie la plus vallonnée de la course.
Après un sprint féroce, Deso Gelmisa passe la ligne en 2:05:07, soit neuf secondes plus vite que le temps qu’il avait établi à Valence en décembre où il avait terminé second. Seifu Tura, vainqueur du Marathon de Chicago en 2021, termine avec 3 secondes de retard en 2:05:10 alors que Morad Amdouni complète le podium avec le record national à la clé : 2:05:22. Pour son 3e essai sur la distance, il améliore de plus d’une minute le record de France détenu depuis 2003 par Benoît Z en 2:06:36.
„Je suis très heureux de battre ce record, notamment à Paris, car je suis un passionné de sport. Ce n’était pas facile de venir ici, j’aurais pu choisir de courir à Rotterdam, mais c’était un choix du cœur. Je suis très heureux de battre ce record, notamment à Paris. Courir ici est le choix du cœur.“
Dans la course handisport le favori français Julien Casoli s’est imposé pour la cinquième fois (après 2012, 2015, 2019 et 2021) .