MUSIQUE JIMMY CLIFF, le passeur des rêves jamaïcains

MUSIQUE JIMMY CLIFF, le passeur des rêves jamaïcains

De Montego Bay aux écrans du monde entier, Jimmy Cliff a incarné la Jamaïque dans toute sa force et sa fragilité. Chanteur incandescent, acteur habité, mentor généreux, il a porté le reggae au-delà des frontières et prêté sa voix à des histoires qui ont fait vibrer des millions de cœurs, du rude boy de The Harder They Come aux bobsleighers improbables de „Rasta Rockett“. Par Khalad

James Chambers, l’enfant des collines

James Chambers naît dans la paroisse de St. James, bercé par les chants religieux de son père et les disques de Little Richard, Sam Cooke et Ray Charles. À quatorze ans, il quitte Montego Bay pour Kingston. Dans les ruelles des ghettos, il découvre la dureté des rudes boys. Mais c’est là qu’il rencontre Leslie Kong, producteur visionnaire. En entendant sa voix, Leslie Kong lui dit : „Tu as la plus belle voix que j’aie jamais entendue en Jamaïque.“  Ce moment transforme James Chambers en Jimmy Cliff.

Photos : Ronald Grant Archive/Getty Images/Jimmy Cliff/Vision Addict/Bestimage/Dick Polak/Columbia/DR

De Kingston à Londres, la voix s’élève

Dans les années 1960, Jimmy Cliff s’installe à Londres. Il croise Pete Townshend et Robert Plant, mais c’est son album „Wonderful World, Beautiful People“ qui révèle son génie. „Vietnam“ devient un hymne contre la guerre, Many Rivers to Cross une ballade universelle. Jimmy Cliff n’est plus seulement un chanteur, il est la voix d’une génération en quête de justice et de lumière.

Perry Henzell et l’épopée de The Harder They Come

En 1972, Perry Henzell lui propose de jouer Ivanhoe Martin dans „The Harder They Come“. Jimmy Cliff accepte et incarne ce rude boy tragique, miroir d’une Jamaïque en lutte. Le film devient culte, et sa bande originale propulse le reggae sur la scène mondiale. Jimmy Cliff devient une icône planétaire, un pont entre Kingston et le reste du monde.

Jimmy Cliff et Bob Marley, entre fraternité et solitude

Jimmy Cliff ne fut pas seulement une star. Il fut aussi un passeur. Il présente Bob Marley à Leslie Kong, lui offrant une première chance. Plus tard, Jimmy Cliff dira : „Bob Marley était un artiste que j’ai pris sous mon aile. Nous partagions des idées révolutionnaires, mais lui aimait tout le monde. Moi, je suis solitaire.“ Cette confession révèle la profondeur de leur lien et la singularité du chanteur.

Photos : Ronald Grant Archive/Getty Images/Jimmy Cliff/Vision Addict/Bestimage/Dick Polak/Columbia/DR

„Rasta Rockett“, la Jamaïque sur glace

En 1993, Jon Turteltaub réalise „Rasta Rockett“, l’histoire improbable de quatre Jamaïcains qui rêvent de participer aux Jeux olympiques en bobsleigh. Le film devient un phénomène mondial. Et c’est la voix de Jimmy Cliff qui accompagne cette odyssée avec sa reprise de „I Can See Clearly Now“. Sa chanson, lumineuse et pleine d’espoir, devient l’âme du film. Elle incarne l’idée que tout est possible, même pour des sprinteurs des Caraïbes lancés sur la glace.

Héritage universel

Jimmy Cliff enregistre des albums marquants, remporte des Grammy Awards et prête sa voix à des générations entières. En 2020, il rend hommage à Frederick Nathaniel Hibbert, dit Toots Hibbert, en parlant de la mort comme d’une traversée. Aujourd’hui, c’est lui qui franchit ce passage.

Adieu Jimmy Cliff

Jimmy Cliff laisse derrière lui une œuvre qui résonne comme une prière. Dernière légende du reggae, ses chansons continuent de traverser les rivières, les montagnes et les cœurs. Et son refrain, „You can get it if you really want“, reste une promesse pour tous les rêveurs du monde.

Photos : Ronald Grant Archive/Getty Images/Jimmy Cliff/Vision Addict/Bestimage/Dick Polak/Columbia/DR
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