HASSAN (MANNEXT) : Le Funk des algues et des pinceaux

Published by Khalad

Hassan/Mannext

À Zanzibar, il y a des plages qui s’étirent comme des rêves, des cocotiers qui dansent avec le vent, et un homme qui incarne tout cela à la fois. Hassan, artiste autodidacte, guide solaire, DJ incandescent et footballeur à ses heures perdues, est l’un des visages les plus singuliers de Jambiani. Portrait d’un créateur aux mille vies, enraciné dans la terre africaine et ouvert sur l’océan du monde. Par Khalad

Jambiani, le murmure du vrai

Il faut quitter les sentiers battus, rouler vers le sud-est de Zanzibar, entre Paje et Makunduchi, pour découvrir Jambiani. Ce village de pêcheurs, long de quatre kilomètres, semble avoir été dessiné par un poète. Le sable y est si fin qu’on le croirait tamisé par les étoiles, les eaux translucides s’étendent jusqu’à l’horizon, et les femmes cultivent les algues dans un ballet silencieux, les pieds dans le lagon. Le village de Jambiani n’est pas un décor, c’est une respiration. Ici, les voyageurs ne sont pas des touristes, mais des invités. On partage le thé, les sourires, les histoires. Et au cœur de cette vie locale, il y a Hassan…

Photos : Hassan/Mannetxt/Tanzania Agency/DR

L’enfant qui dessinait sans crayons

Hassan ou Mannext n’a pas appris à peindre dans une école. Il a appris dans la rue, sur les murs, sur des bouts de masonite, sur des fragments de céramique. À dix ans, il dessinait déjà des animaux, des scènes de vie. Il se trompait souvent, mais il recommençait. Ses erreurs sont devenues ses maîtresses. Aujourd’hui, ses œuvres étonnent par leur force, leur sincérité, leur inventivité. On les retrouve sur des toiles, des objets, des murs, parfois même sur des meubles. Tout support devient prétexte à création. Son style est brut, vibrant, profondément africain. Il peint comme on respire, comme on chante, comme on raconte une histoire au coin du feu.

Twende Compagny, l’aventure partagée

Mais Hassan ne vit pas que dans les couleurs. Il connaît Zanzibar comme un vieux marin connaît les courants. Avec son amie, il a fondé Twende Compagny, une société d’excursions sur mesure qui fait découvrir l’île autrement. Twende, qui signifie “Allons-y” en swahili, est bien plus qu’un nom : c’est une invitation à l’exploration, à la rencontre, à l’émerveillement. Leur approche est simple et sincère : proposer des expériences authentiques, loin des circuits formatés. Des balades dans les villages, des plongées dans les lagons, des soirées autour du feu, des instants suspendus. Hassan parle avec le cœur, il écoute avec attention, il partage avec générosité. Avec Twende, chaque excursion devient une histoire à raconter.

Boutique aux trésors

Sa boutique à Jambiani est un petit trésor. On y trouve ses œuvres, bien sûr, mais aussi des objets locaux, des souvenirs qui ont une âme. Rien n’est importé, tout est fait ici, par des mains d’ici. C’est l’endroit parfait pour ramener un bout de Zanzibar sans trahir son esprit. On y entre pour acheter, on y reste pour discuter, on en ressort avec le sourire.

Photos : Hassan/Mannetxt/Tanzania Agency/DR

DJ Funk qui fait danser les étoiles

Et puis, quand le soleil se couche et que les cocotiers se mettent à frissonner, Hassan devient „DJ Funk“. Il enfile son casque, sort ses vinyles, et fait vibrer les nuits de Zanzibar. Singeli, afrobeat, funk… ses sets sont électriques, ses transitions magiques. Il ne mixe pas, il raconte. Il fait danser les corps, mais aussi les âmes.

Hassan, l’âme de Zanzibar

Peintre, footballeur, guide, DJ, entrepreneur… Hassan est tout cela à la fois. Mais surtout, il est le reflet d’un Zanzibar authentique, créatif, généreux. Il incarne cette Afrique qui invente, qui partage, qui rayonne. Et dans les rues de Jambiani, quand on croise son regard, on comprend que l’art n’a pas besoin de diplôme pour exister. Il a juste besoin d’un cœur qui bat.