Dans les annales du football, une légende s’est éteinte, laissant derrière elle un héritage indélébile. Franz Beckenbauer, surnommé „der Kaiser“ pour sa majesté sur le terrain, a tiré sa révérence à l’âge de 78 ans. Né le 11 septembre 1945, il a été un chevalier du football, un stratège inégalé et un leader charismatique. Sa carrière, digne d’une épopée, a débuté dans les rues de Munich et s’est élevée jusqu’aux sommets du monde. Franz Beckenbauer a été un pionnier, un joueur qui a redéfini le rôle du libéro, transformant la défense en art.
Sa vision du jeu était prophétique, anticipant le football moderne avec une élégance et une intelligence qui ont fait de lui une icône. Une image est devenue emblématique, témoignant de son incroyable dévouement : Franz Beckenbauer, l’épaule droite soutenue par une écharpe, persévérant jusqu’au terme de la rencontre malgré la souffrance d’une clavicule fracturée.
Il a disputé la demi-finale de la Coupe du Monde de 1970, un match mémorable perdu face à l’Italie (4-3 après prolongations), qui est entré dans l’histoire sous le nom de „Match du siècle“. Lorsque l’Allemagne a accueilli la Coupe du monde en 2006, c’était un moment de fierté nationale, un écho à la victoire de 1974 où le stratège allemand, alors capitaine, avait soulevé le trophée. Mais son retour en Allemagne en 1980, après une période à l’étranger, a été un chapitre de reconquête, où il a mené en Bundesliga le Hamburg SV à la gloire avant de clore sa carrière de joueur sous les lumières scintillantes de New York avec le Cosmos.
Sa transition en tant qu’entraîneur a été aussi remarquable que sa carrière de joueur. Sans expérience préalable, il a pris les rênes de l’équipe d’Allemagne de l’Ouest en 1984 et, tel un maestro, a conduit l’équipe à la finale de la Coupe du monde de 1986. Bien qu’ils se soient inclinés face à l’Argentine de Diego Maradona, ce n’était que le prélude à une revanche mémorable. En 1990, l’Allemagne de l’Ouest a triomphé, une victoire qui a résonné avec la chute du mur de Berlin, symbolisant l’unité et la force retrouvée d’une nation. Franz Beckenbauer, avec sa silhouette solitaire marchant dans le stade olympique après la victoire, est devenu une image gravée dans la mémoire collective. Il a incarné la compassion et la prévoyance, prédisant une ère de domination pour l’Allemagne réunifiée, bien que le pays ait patienté 24 ans pour revivre un triomphe mondial.
Sa vie en dehors des terrains était aussi riche que sur le gazon. Résidant à Kitzbühel en Autriche, pour des raisons fiscales, il n’a jamais perdu son amour pour l’aventure, parcourant le globe pour visiter chaque nation qualifiée pour la Coupe du monde 2006, un geste qui témoigne de son engagement et de sa passion pour le football.
Après avoir quitté son poste de sélectionneur, Franz Beckenbauer a connu des hauts et des bas en tant qu’entraîneur, mais a tout de même ajouté à son palmarès avec l’Olympique de Marseille, le Bayern Munich, et en tant que président du club bavarois. Sa retraite en 2010 a marqué la fin d’une ère, mais les controverses juridiques n’ont pas terni l’image d’un homme qui a tant donné au football. Franz Beckenbauer reste une figure emblématique, un titan du sport dont l’histoire est tissée dans le tissu même du football. Sa disparition marque la fin d’une époque, mais son esprit demeure, inspirant les générations futures à poursuivre l’excellence avec grâce et intégrité. La légende du „Kaiser“ continuera de vivre, une étoile guidant les rêves des aspirants footballeurs partout dans le monde.
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