Pour le fondateur, l’entrée de Paloma Picasso dans sa vie a été monumentale. Elle a modifié sa perception de l’art dans son ensemble, l’aidant à brouiller les pistes de la haute couture traditionnelle et prouvant que le bon goût formel était un peu ennuyeux.
Dans ses souvenirs, même Pierre Bergé, se rappelait d’une fête organisée à l’époque dans laquelle il trouva Yves St Laurent avec une jeune inconnue. Elle avait des talons compensés, un turban sur la tête et des objets qu’elle avait bricolés pour en faire des vêtements., c’était Paloma Picasso.
C’est à partir d’anecdotes, de photos d’archives et de la collaboration du duo sur des bijoux, qu’ Anthony Vaccarello a décidé de reprendre l’esprit libre et indépendant de cette femme et de l’interpréter à nouveau pour Yves St Laurent. Il va donc sans dire que cette collection est une ode à la séduction et à la libération. En somme, une célébration globale des femmes fortes qui ont contribué à façonner cette maison.
„Depuis longtemps, je voulais transposer cette rencontre entre Paloma Picasso et Yves St Laurent, dont peu réalisent l’importance dans le parcours créatif du designer. C’est un moment auquel je suis sensible en tant que designer, car pour moi, c’est le moment déterminant où la créativité de la mode Yves St Laurent est devenue un style“, explique le directeur artistique.
En ramenant ce glamour dur perdu depuis longtemps dans cette collection, le parti-pris d’Antoine Vaccarello fut de créer un nouveau type de sexy.
Les saisons précédentes ont été marquées par la mentalité qui consistait à exposer la peau, à raccourcir les mini-jupes et à superposer la dentelle, mais aujourd’hui, le tailleur masculin est à l’avant-plan des créations, injectant une attitude sérieuse dans tous les looks.
Les blazers cintrés et ajustés construits avec des épaulettes rappellent l’époque des années 80 et font oublier la tendance actuelle des vestes surdimensionnées, tandis que des lignes austères ponctuent les formes féminines, créant une belle juxtaposition entre masculinité et féminité. Des bleus cobalt et des rouges Paloma s’entremêlent avec des noirs classiques, des oranges vifs et des touches de denim pour créer une nouvelle bourgeoisie pour la femme parisienne moderne.
Ce nouveau tournant dans l’esthétique d’Yves St Laurent prouve que la féminité n’est pas forcément synonyme de sensualité dans l’exposition de la sexualité, mais qu’elle peut être tout aussi puissante dans les grandes longueurs et les imprimés d’archives. L’attitude inavouable attribuée à Paloma Picasso sera la plus grande et la meilleure tendance de la saison prochaine.