Le défilé Chanel Couture printemps/été 2024 a offert un spectacle dans lequel la mode et l’art se sont entrelacés dans une danse délicate et surréaliste. Sous les voûtes du Grand Palais Éphémère, la maison Chanel a dévoilé une collection qui rend hommage à l’élégance intemporelle et à l’audace créative, en s’inspirant d’un objet du quotidien transformé en symbole de raffinement : le bouton. Par Khalad

L’événement a débuté par une mise en scène théâtrale, où les invités de marque, parmi lesquels se distinguaient Naomi Campbell et Kendrick Lamar, ont été accueillis par une paire de ciseaux géants, métaphore de la création et de la précision. Cette entrée en matière a donné le ton à une soirée où la mode s’est faite spectacle, et le spectacle, poésie. Le bouton, élément central de cette collection, a été célébré non seulement dans un court métrage captivant, mais aussi à travers une sculpture monumentale suspendue, témoignant de l’ingéniosité et de l’audace qui caractérisent Chanel. Le réalisateur Baz Luhrmann, présent dans l’assistance, n’a pu s’empêcher de saluer cette prouesse artistique.

Photos : Chanel/Getty Images/AFP

La directrice artistique Virginie Viard a su réinterpréter ce détail vestimentaire en véritable pièce de joaillerie, insufflant à la collection une nouvelle dimension. Les boutons se sont mués en ornements précieux, parsemant les tenues d’éclats et de fantaisie. La collection a ainsi célébré la liberté de mouvement, écho à l’univers du ballet et de la danse, thèmes chers à la maison Chanel. La silhouette de la ballerine a été revisitée avec modernité, comme en témoigne une mini-robe noire trapèze, tandis que les superpositions de justaucorps et de collants de ballet ont apporté une fluidité et une grâce à chaque passage.

Du ballet !!

L’année 2024 marquant le centenaire de l’implication de Coco Chanel dans le monde du ballet, la collection a rendu un hommage vibrant à cette histoire, avec des nuances de rose et de blanc rappelant les Ballets Russes de Léon Bakst et Sergei Diaghilev.

Photos : Chanel/Getty Images/AFP

Virginie Viard  

„La danse est une thématique essentielle chez Chanel. Nous entretenons des liens étroits avec ses institutions, ses chorégraphes et ses danseurs, et nous créons souvent des costumes pour le ballet.“

Cette influence se ressentait dans chaque pièce, des corsages ajustés aux jupes en tulle, en passant par les robes transparentes et les combinaisons ornées de broderies minutieuses. Malgré l’absence d’une esthétique globale dominante, caractéristique de l’ère Karl Lagerfeld, la collection de Virginie Viard a été accueillie avec enthousiasme par un public conquis, qui a salué la présentation par des applaudissements nourris. Le défilé a également été précédé par un hommage cinématographique, avec un film mettant en vedette Margaret Qualley, réalisé par Dave Free. L’histoire, évoquant le parcours d’une jeune femme à la recherche d’un bouton perdu, a mené le spectateur à travers les rues de Paris jusqu’à la mythique rue Cambon.

Photos : Chanel/Getty Images/AFP

Naomi Campbell y a fait une apparition remarquée, et Anna Mouglalis a incarné une Coco Chanel moderne, apportant une touche de nostalgie et de continuité à cette ode à la mode. Le film a servi de prélude parfait au défilé, avec Margaret Qualley faisant la transition de l’écran à la réalité, ouvrant ainsi le spectacle de haute couture. Ce défilé Chanel Couture Printemps a été une célébration de l’art de la mode, où chaque détail, aussi petit soit-il, a été magnifié pour créer un moment de pure magie et d’élégance.

Photos : Chanel/Getty Images/AFP