FASHIONWEEK DE PARIS DÉFILÉ YVES ST-LAURENT AUTOMNE/HIVER 2022 : Un beau mélange de genres

FASHIONWEEK DE PARIS DÉFILÉ YVES ST-LAURENT AUTOMNE/HIVER 2022 : Un beau mélange de genres

En s’inspirant de l’écrivaine et activiste Nancy Cunard, Anthony Vaccarello a présenté devant la Tour Eiffel, une superbe collection un tantinet masculine représentant l’élan radical de l’Art Déco cher à Yves Saint-Laurent. Par Khalad

Jadis, Yves Saint-Laurent a consacré une part spéciale de son cœur à l’Art Déco. Vouant une certaine dévotion pour l’art et les pièces de ce mouvement artistique, il s’était inspiré du travail de Jean-Michel Frank, un architecte d’intérieur moderniste des années 1930, pour la décoration de sa résidence parisienne. Faisant écho au ciel d’hiver parisien sous lequel elle se trouvait, la collection Saint-Laurent Automne/Hiver 2022 était recouverte de noir, accentuée uniquement par des métaux scintillants qui reflétaient les étoiles, ou pourrait-on dire, la Tour Eiffel qui scintillait à proximité.

Photos : Yves St-Laurent/Imaxtree/Alberto Maddaloni/Alberto Maddaloni

En effet, le défilé s’est tenu dans les jardins du Trocadéro, lieu emblématique de Paris où la marque a installé chaque saison son siège de défilé. Là, il surprend par un espace clos dont les murs sont baissés comme des stores au début du défilé, restant à la vue des passants et transformant le Tour Eiffel en arrière-plan. S’inspirant de la garde-robe masculine unique de Nancy Cunard, Anthony Vaccarello intègre sa philosophie vestimentaire et militante dans le climat actuel de la mode. En prenant des pièces emblématiques de la maison et en transformant leurs structures, le designer belge réinvente les looks classiques d’Yves Saint-Laurent d’une manière véritablement Art déco. Utilisant la tension comme source d’inspiration, il a repris les vêtements d’extérieur avec des tissus plus denses et ajouté une robe délicate sous ces vêtements lourds pour obtenir un nouveau look. Ces poids et tissus qui s’affrontent s’inscrivent dans le thème inspiré de Nancy Cunard sur la dichotomie entre la robe masculine et féminine. Les bracelets en argent, en or et en bronze empilés, sont un clin d’œil au glamour de la vieille monnaie de la scène Art déco, tandis que les détails d’épaules inclinés sur les manteaux et les hauts donnent eux plutôt un look plus moderne.


Fausse fourrure en exergue

Sur le podium, se détachaient les manteaux aux largeurs exagérées, un tantinet années 80 avec de grands ormes autour du corps et de larges épaules. En noir, marron ou bleu foncé, les manteaux portaient presque tous de la fourrure et se distinguaient par leur caractère impressionnant, le créateur de la marque, Anthony Vaccarello, a décidé de les combiner uniquement avec de la maille de vinyle et dans de longues robes, de velours serrées avec seulement le train visible. Les fourrures d’imitation sont la base parfaite de la façon dont il a combiné le passé avec le présent. Fabriquée par le même artisan qui a travaillé avec la maison dans le passé, la fausse fourrure semble tout droit sortie des années 30, mais la ressemblance s’arrête là, car c’est une tournure éthique qui s’inscrit dans les normes de la mode d’aujourd’hui. La palette de couleurs sobres de la collection comme le noir et les couleurs métalliques jouent un rôle primordial dans cette collection.


Photos : Yves St-Laurent/Imaxtree/Alberto Maddaloni/Alberto Maddaloni

Outre quelques robes, coupes droites et près du corps, les tailleurs présentés à la clôture du défilé se sont démarqués : outre quelques robes, coupes droites et près du corps, les tailleurs présentés à la clôture du défilé se sont démarqués : aux pieds, comme d’habitude dans le Saint-Laurent by Vaccarello, on y trouve des sandales à lanières au talon haut, des bottines en cuir vernies et des escarpins.
Et malgré l’imprégnation de l’Art Déco à travers la collection, il y avait un sentiment indéniable d’authenticité, ainsi que d’innovation, dans les designs.

Photos : Yves St-Laurent/Imaxtree/Alberto Maddaloni/Alberto Maddaloni