Yohji Yamamoto dévoile sa collection Printemps/Été 2024, réaffirmant une fois de plus son empreinte indélébile dans l’univers de la mode, une signature qu’il a patiemment sculptée depuis 1977. Le défilé s’est déroulé dans l’enceinte historique de l’Hôtel de Ville de Paris, un édifice du XVIe siècle, témoignant de la maîtrise de Yamamoto à fusionner tradition et audace innovante. Par Khalad

Le défilé est baigné dans le noir emblématique de Yamamoto, chaque tenue semblant murmurer sa propre énigme. Les mannequins défilent sur le long podium blanc, vêtus de créations qui exhalent l’aura de la philosophie de design audacieuse de Yohji. Cette collection comprend des robes aux épaules dénudées et des détails boutonnés, évoquant une beauté presque spectrale. Des matières non structurées effleurent le sol, suspendues à un fil fin, tandis que le tulle doux se métamorphose en fleurs abstraites, fruits de l’imagination du créateur japonais.

Photo : Yamamoto/Getty Images/DR

Cette collection Yamamoto printemps/été 2024 n’est pas simplement un ensemble de tenues ; c’est une manifestation de design raffiné, oscillant entre la vitalité de la jeunesse et l’élégance de l’expérience. Les costumes et les vêtements sont minutieusement taillés, ornés de fils métalliques, racontant une histoire de rébellion juvénile, teintée de son charme singulier. Les ceintures en forme de cœur, forgées à partir de chaînes métalliques, accentuent la beauté des pantalons larges et des coupes courtes, suivies de costumes aux détails de couture contrastés qui aident à cintrer la taille dans des proportions harmonieuses qui respirent la beauté féminine.

Noir c’est noir

Le talent de Yohji s’exprime à travers sa capacité à métamorphoser les costumes en silhouettes vibrantes, reflétant un esprit jeune, mais toujours élégant.

Photo : Yamamoto/Getty Images/DR

L‘attachement profond au noir est omniprésent, s’exprimant à travers des plis et des tissus multidimensionnels, évoquant les réflexions de Pierre Soulages sur la lumière et l’ombre. Les respirations mélodieuses des fines feuilles révèlent des formes douces, créant une connexion intime avec le corps de la femme. Cette collection est un hommage du designer à l’ère vintage, non pas une répétition, mais une ré-imagination.
La discrétion et la sensualité, exigeantes et libératrices, trouvent toutes leur place dans la douceur apaisante des robes noires et des vestes en organza. Ce qui distingue Yohji Yamamoto des autres, c’est sa détermination à transcender ses réalisations passées. Les fils et les formes désordonnés à la manière de l’origami ne sont pas seulement des choix de mode, mais aussi des interrogations qui flottent dans l’esprit, rendant les gens curieux et attirants sans avoir à céder à la pression de fournir des réponses précises.

Photo : Yamamoto/Getty Images/DR