C’est une atmosphère de recueillement qui a enveloppé les Halles lors du dernier défilé de Yohji Yamamoto pour la collection homme Printemps-Été 2025. Charlotte Rampling, égérie éternelle, a traversé la scène tel un esprit libre, vêtue d’une robe chemise blanche et d’un chapeau en raphia, symboles d’une élégance dépouillée et intemporelle. Ce n’était pas seulement une démonstration de mode, mais une expression de la philosophie bouddhiste, un dialogue entre le créateur et ses admirateurs à travers le langage universel de la beauté. Les pièces, légères comme une brise d’été et imprégnées de maximes bouddhistes, semblaient flotter autour des modèles, leur conférant une aura de sérénité.
Les croquis du maître japonais dispersés sur les vêtements comme des haïkus visuels, racontaient des histoires de contemplation et de sagesse, avec une mention spéciale pour le portrait de Rampling qui ornait sa propre tenue.
Dans ce lieu chargé d’histoire, le défilé a pris des allures de cérémonie, où chaque création était une offrande à la mode et à la vie elle-même. La collection a brillé par sa simplicité et sa profondeur, rappelant que la mode, ici, est plus qu’une affaire de tissus et de tendances, c’est une méditation sur l’existence. Le jour même où Paris rendait hommage à Françoise Hardy, la voix de Yodji Yamamoto reprenant „Comment te dire adieu“ a résonné comme un écho poignant, un adieu mélodieux à une époque révolue. Ce moment de coïncidence a conféré au spectacle une dimension émotionnelle supplémentaire, unissant la mode et la musique dans un même élan de nostalgie.
Yohji Yamamoto, toujours conscient des enjeux écologiques, a poursuivi son exploration de matières innovantes et respectueuses de l’environnement. Les silhouettes, bien que libres et non contraintes, étaient structurées de manière à offrir confort et respirabilité, une réponse habile aux défis climatiques actuels. Cette collection est en quelque sorte une invitation à la réflexion, une passerelle entre le matériel et le spirituel, entre l’individu et l’univers. Chaque vêtement est une question posée, une énigme à résoudre, et chaque détail est une piste vers une compréhension plus profonde de notre place dans le monde. C’est cette quête incessante de sens qui fait de Yohji Yamamoto non seulement un designer, mais un véritable philosophe de la mode.