
Ce mercredi 9 juillet, la salle Wagram s’est transformée en théâtre de la métamorphose. Le décor ? Rien, ou plutôt le Tout-Puissant rien, une obscurité dense, parfaite pour révéler les éclats d’une conversation textile en trente silhouettes. Là, Viktor Horsting et Rolf Snoeren ont fait défiler des duos de femmes, l’une drapée de noir, l’autre boursouflée dans des robes qui semblaient gonflées d’un air coloré, tout juste retenu. En réalité, c’était le même vêtement, doublé d’une version plumée, l’autre sèche et rigide, comme une ombre tirée à la craie. Une vision bicéphale, toujours en tension.
Angry Birds ne hurle pas, elle chuchote avec humour et conscience. Car ici, la plume est un fantasme cousu main. Les ornements d’apparat, réalisés par le chapelier Stephen Jones, ont été conçus à partir de tissu. Une prouesse artisanale pensée pour honorer les métiers de la plumasserie : Lemarié, Février, Légeron, Marcy, sans tomber dans l’extraction animale. C’est un hommage sans cruauté, une pirouette esthétique et technique qui fait dialoguer l’art et le vivant.
Chaque passage était un chapitre d’un conte de transformation. Les robes rondes évoquaient l’époque victorienne, parfois un cocon prêt à éclore, parfois une carapace sur le fil. Cette collection ne parle pas seulement de dualité, elle parle d’évolution. Elle souffle le vent d’un changement intime, le moment précis où l’on décide de se muer en autre chose, en autre soi.
Et la marque elle-même n’échappe pas à la métaphore. Dix ans après avoir mis entre parenthèses le prêt-à-porter, Viktor & Rolf annoncent leur retour. Comme si Angry Birds était aussi un miroir tendu à leur propre parcours, une façon de dire : „nous aussi, nous changeons, mais toujours avec panache.“
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