À l’occasion d’un événement concomitant à la semaine de la haute couture pour la saison printemps-été 2024, le mercredi 24 janvier, ils ont révélé des créations jouant sur la dualité entre déconstruction et reconstruction du vêtement.
Viktor Horsting et Rolf Snoeren sont familiers de cette approche : ils dévoilent avec aisance l’armature d’une tenue, disposent les pièces de manière à ce qu’elles semblent flotter autour du corps, comme ils l’avaient fait pour leur collection printemps-été 2023, ou revisitent les classiques du vestiaire, y compris le maillot de bain dans leur collection automne-hiver 2023-2024, au lieu de se cantonner à des créations conformistes et sans défaut.
Lors de ce défilé, ponctué par une bande-son qui rappelle le bruissement des ciseaux de couturier, les mannequins défilaient par quatuors, chacun incarnant une variation sur un même concept. Le premier mannequin présentait le modèle de référence, intact et méticuleusement conçu, tandis que les suivants arboraient des versions progressivement déstructurées de cette tenue originelle. Par exemple, un manteau long en satin, à la silhouette structurée, se trouvait partiellement évidé, exposant sa doublure, avant d’être radicalement déchiré, ne conservant que son col, lui-même transformé dans la dernière itération. Cette exploration créative se perpétuait tout au long de la collection : une robe de soirée à la jupe volumineuse ne retenait que son jupon en tulle, une robe bustier se voyait scindée en deux, révélant le corset, ou encore un tailleur-pantalon chic était si métamorphosé qu’il devenait une combishort en lambeaux, tout en moulant parfaitement la silhouette du mannequin. Chez Viktor & Rolf, l’accident est délibéré et atteste d’une rare technicité.