Ce n’est pas un simple show. C’est une procession lente, majestueuse, presque irréelle. Les silhouettes s’élancent comme des icônes, drapées de soies chatoyantes, brodées de fleurs lunaires, et parées de bijoux qui brillent comme des manifestes. On dirait qu’Elie Saab a convoqué une armée de reines, non pour gouverner, mais pour fasciner.
Ce qui frappe d’abord, ce sont les teintes gourmandes, rose macaron, bleu d’eau, menthe givrée, des couleurs qui chuchotent la douceur avant de s’acoquiner avec des corsets en velours d’ébène et des brocards déchaînés. Les contrastes ne se gênent pas. Ils se cherchent, se défient, se magnifient. L’élégance n’est jamais sage, elle est toujours en mouvement. Le tissu ne tombe pas, il caresse, il enveloppe, il s’impose. Certaines capes effleurent le parquet comme des ombres nobles, d’autres flottent dans l’air comme des soupirs. Chaque détail est pensé : les nœuds perlés, les sacs bijoux, les dentelles espiègles. Rien n’est là pour faire joli, tout raconte un règne sans couronne, un pouvoir qui n’a besoin de personne pour s’affirmer.
La mariée. Reine suprême. Elle entre tard, quand le silence est devenu sacré. Sa robe est une fresque céleste, un hymne à la féminité rêvée. Elle ne descend pas l’allée, elle l’élève. Autour d’elle, tout devient secondaire. Elle incarne l’éclat ultime, le point d’orgue d’une collection qui ne parle pas seulement de beauté, mais de liberté.
Avec cette collection, Elie Saab ne se contente pas de faire du beau. Il orchestre une révolution douce. Il habille celles qui ne demandent plus la permission. Et dans son palais textile, on entre sans frapper, à condition de vouloir régner.

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