FASHIONWEEK DE PARIS DÉFILÉ HAUTE COUTURE CHANEL AUTOMNE/HIVER 2026 : Sous les blés, Chanel : un dernier chant avant l’aube Matthieu Blazy

Mardi, sous la verrière du Grand Palais, Chanel a livré une collection haute couture automne-hiver 2025-2026 comme on referme un livre précieux. Un hommage vibrant à la nature et à l’héritage de Gabrielle Chanel, avant le passage de témoin à Matthieu Blazy. Entre poésie bucolique et élégance sculptée, la maison a signé un défilé tout en souffle et en symboles. Par Khalad

Une clairière couture au cœur de Paris

Le Grand Palais, ce jour-là, n’était plus tout à fait le Grand Palais. C’était un champ stylisé, un jardin d’hiver réinventé, un théâtre de nature où les épis de blé et les fleurs brodées remplaçaient les dorures. Willo Perron, à la scénographie, a imaginé un décor comme un écrin silencieux, propice à la contemplation. Et dans ce silence, les silhouettes Chanel ont pris vie. Des robes en soie légères comme des brises, des tailleurs en tweed portés avec de grandes bottes cavalières, des fausses fourrures composées de plumes et de laine. Tout respirait la liberté, l’aisance, le mouvement. Comme si la nature elle-même avait cousu les vêtements.

Photos : Chanel/Getty Images/DR

Un front row étoilé, entre fidélité et fascination

Il fallait voir les marches du Grand Palais ce matin-là. Une procession de visages familiers, de muses fidèles. Marion Cotillard, en bleu profond, presque céleste. Charlotte Casiraghi, élégante et sobre, dans un tailleur de la même nuance. Penélope Cruz, solaire dans un ensemble noir scintillant. Et puis Naomi Campbell, Caroline de Maigret, Lorde, Gracie Abrams… Toutes réunies comme pour saluer une dernière fois une époque.

Des couleurs de forêt, des éclats de crépuscule

La palette de la collection racontait une histoire. Celle d’un hiver qui n’a pas peur de la lumière. Le noir et blanc, signature de la maison, servaient de base à des touches de vert mousse, de brun terre, de doré blé, de rose couchant. Les robes flottaient, les jupes ondulaient, les ceintures à poches structuraient les silhouettes sans les enfermer. Il y avait dans chaque look une forme de douceur, mais aussi une force tranquille. Une femme Chanel qui marche dans les bois, qui connaît les codes, les bouscule, avance sans bruit, mais avec assurance.

Photos : Chanel/Getty Images/DR

Un dernier tableau avant le changement de main

Ce défilé, c’était aussi une transition. Une fin de cycle. La dernière collection imaginée par le studio interne avant l’arrivée de Matthieu Blazy, ancien de Bottega Veneta, discret, néanmoins redouté pour son œil sûr et son sens du détail. En octobre prochain, il dévoilera sa première collection pour Chanel. Et tout le monde retient son souffle.