FASHIONWEEK DE PARIS DÉFILÉ HAUTE COUTURE 2022 CHANEL : En quête de légèreté

FASHIONWEEK DE PARIS DÉFILÉ HAUTE COUTURE 2022 CHANEL : En quête de légèreté

Pour son défilé Haute Couture, Virginie Viard s’est inspirée de Coco Chanel en apportant une touche décontractée aux modèles classiques. Une collection minimaliste tout en contraste à la fois légère et sophistiquée. Par Khalad

Karl Lagerfeld, qui excellait dans les fêtes grandioses en proposant des shows improbables dans ses défilés, aurait sûrement fait du premier défilé Chanel de l’année un événement avec suffisamment de séquences d’action et de blagues internes pour remplir un film Marvel. Mais Virginie Viard, qui lui a succédé chez Chanel il y a trois ans, conçoit la mode plutôt que les défilés de mode. Le décor élégant et minimaliste du défilé a été créé par l’artiste français Xavier Veilhan à l’aide de passerelles en contreplaqué et de bancs gonflables. Un podium de sable ratissé fait référence aux hippodromes, tandis que les buttes inégales destinées aux spectateurs sont inspirées des terrains de minigolf. Quelques sculptures métalliques graphiques tournaient silencieusement, comme des roues de wagon ou des grosses toupies. Les invités triés sur le volet devaient présenter une preuve de vaccination et un test antigénique négatif à l’entrée, avec des masques FFP2 comme code vestimentaire obligatoire, et une distance sociale observée sur les bancs.


Photos : Sipa/Styledumonde/Rex/Abaca/Imaxtree/Getty Images/Shutterstock/@lecoin_photo/Jeanne Reis/WireImage/Chanel

En préambule du défilé, Charlotte Casiraghi fait le tour de la salle à cheval en l’honneur du fondateur de la maison, arborant une veste Chanel classique en tweed noir grimée de paillettes décoratives. Une belle entame avec l’égérie de Chanel, cavalière émérite, marquant ainsi la deuxième fois que la créatrice fait intervenir un cheval dans l’un de ses spectacles.
Un rapprochement avec une certaine élégance dépouillée de Coco Chanel, avec toutefois un rappel des années 1980 by Karl Lagerfeld pour le plaisir. La fondatrice était non seulement une passionnée d’équitation qui possédait un cheval de course baptisé Romantica, mais elle a également été une pionnière dans la libération des cavalières de leurs encombrantes jupes d’équitation. Dans les années 1920, Chanel a conçu sa propre culotte, inspirée de celles portées par les hommes, mais ajustée pour flatter sa silhouette. Elle associe la culotte et les bottes d’équitation à une chemise blanche et à un gilet en laine pour un look moderne et élégant qui a contribué de fait à créer une nouvelle tendance. Ces pépites de l’esprit et de l’énergie de Coco Chanel sont aux défilés Chanel de Virginie Viard ce que les décors de showbiz étaient à Karl Lagerfeld.

De la fantaisie dans l’air du temps

Point d’ancrage de ses interprétations, les codes vestimentaires traditionnels de la maison Chanel sont conservés, mais chaque look est légèrement plus fantaisiste que le précédent, mais avec des gradations subtiles.
Lorsque les mannequins ont émergé, les 6 premières tenues comportaient des pantalons, plutôt que les traditionnelles jupes. Un simple tailleur-pantalon en tweed bleu marine a été présenté en premier, suivi d’une version plus habillée du même look, avec des bordures argentées et un pantalon en forme de ballon. Il y avait un tweed caramel jazzy, suivi d’une veste portée avec un pantalon à plumes, puis d’une veste lavande associée à des culottes blanches avec des broderies au laser.

Photos : Sipa/Styledumonde/Rex/Abaca/Imaxtree/Getty Images/Shutterstock/@lecoin_photo/Jeanne Reis/WireImage/Chanel

Les ensembles et les robes en tweed ont été rehaussés par des détails ludiques ainsi qu’une manche de plumes bleues ombragées. Les plumes ont été utilisées tout au long de la collection, comme celles attachées avec des cristaux sur une robe slip noire transparente et construisant le milieu d’une robe midi embellie d’un kaléidoscope de paillettes pastel.
Les robes aux silhouettes inattendues étaient également un point fort de cette collection haute couture. Une robe noire à manches longues et col bénitier en organza était rehaussée d’une jupe en tulle blanc qui pendait très bas sur la taille. La jupe était attachée par une ceinture imitant les formes d’une chaîne de montagne. Plus haut, la poitrine du mannequin était exposée à travers l’organza noir transparent.
Des chaussures bicolores Mary Jane et des robes de danse simples avec des bretelles larges ont apporté une touche années 1920 aux tenues de soirée. Même la mariée, qui a clôturé le défilé selon la tradition de la haute couture, était décontractée, dans une robe simple ample, sans voile et ornée de bretelles spaghetti en portant un bouquet bleu marine en élégant hommage élégant au comédien Gaspard Ulliel, ambassadeur parfum de la maison, disparu accidentellement une semaine auparavant. Une ode à l’héritage Chanel plus que réussie avec des contrastes bien maîtrisés par Virginie Viard tout au long de la collection.

 

 

Photos : Sipa/Styledumonde/Rex/Abaca/Imaxtree/Getty Images/Shutterstock/@lecoin_photo/Jeanne Reis/WireImage/Chanel