L’invitation ne mentait pas : dans cette boîte obscure, chaque spectateur se retrouvait au premier rang, installé face à une passerelle étroite évoquant un immense labyrinthe. Ce décor, conçu pour symboliser le processus de création, accueillait les pas secs des mannequins, rompant le silence du cube. Dès les premières silhouettes, le ton était donné : chemises froissées, cravates mal ajustées, costumes au charme vintage, évoquant les cols blancs des années 80, précipités dans le présent sans passer par le repassage. En main, ils portaient fièrement l’attaché-case „Business“, nouveau sac incontournable de Balenciaga, pensé autant pour la fonctionnalité que pour l’audace stylistique.
Le génie de Demna s’exprime dans sa capacité à réinventer les codes du banal. Les vêtements oversize, les capuches masquant les visages, et les lunettes rétrofuturistes étaient au rendez-vous. Des pièces audacieuses ont émergé, à l’instar de cette surprenante robe de mariée bleu néon, en réalité un gigantesque sweat à capuche, hommage à une archive de 1967. Une juxtaposition constante entre l’exagération des formes et la simplicité des matières, Balenciaga continue de défier les attentes. Moment fort du défilé, la collaboration avec Puma a été dévoilée. Entre jogging, blousons en cuir, casquettes et les iconiques baskets Speedcat revisitées, l’association sport-couture a pris une nouvelle dimension. Les cuissardes pointues associées à des vestes de survêtement et un peignoir élégant à liserés blancs témoignaient de cette harmonie singulière entre technicité et extravagance.
Pour certains, ces médailles dorées portant le monogramme double B et les justaucorps asymétriques faisaient un clin d’œil aux gymnastes et athlètes d’Europe de l’Est, rappelant une époque révolue. Pour d’autres, il s’agissait simplement de souligner la fusion entre deux univers, celui de la performance et celui de la couture. Mais une chose est sûre, cette collection, loin d’être juste „standard“ , célébrait le potentiel du quotidien à devenir exceptionnel.
Avec „Standard“, Demna prouve une fois encore qu’il ne fait rien de conventionnel. Il fait de l’ordinaire une source d’innovation, jouant sur les perceptions et sublimant des éléments familiers. Dans ce cube noir, Balenciaga a offert bien plus qu’un défilé : une réflexion profonde et stylisée sur la créativité, où l’essence même des vêtements se réinvente sous la lumière de l’obscurité. Une véritable leçon de mode, tout simplement !
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