Il y a dans ce défi quelque chose de romanesque. Une île, une évasion, une course vers la liberté. Inspiré du célèbre héros d’Alexandre Dumas, le Défi Monte-Cristo n’est pas qu’une compétition – c’est un rite initiatique. On quitte l’Île Verte comme on quitte ses peurs, on fend les flots comme on fend les doutes, et on rejoint la plage Lumière avec le goût de l’accomplissement au bord des lèvres. Pendant trois jours, plus de 3 500 nageurs ont pris le large. Des amateurs, des mordus, des curieux. Des corps tendus vers l’horizon, des regards vissés sur la ligne d’arrivée. Le samedi, le ciel a fait des siennes, deux courses annulées, la sécurité avant tout. Mais le dimanche, comme pour se faire pardonner, la mer s’est faite douce, le soleil complice, et la plage s’est remplie de cris, de rires et d’applaudissements.
Parmi les épreuves, le 5K sans palmes a tenu toutes ses promesses. Une traversée exigeante, presque méditative, où chaque mouvement compte. Et dans cette danse aquatique ce dimanche, deux noms ont émergé comme des phares : Baptiste Auvergnas, 1 heure, deux minutes er 29 secondes de maîtrise pure. Diane Bonnault, une heure, 9 minutes et 13 secondes de grâce et de puissance. Pas de podium clinquant, juste des sourires sincères et des corps rincés d’effort.
Difficile de rêver mieux qu’un décor comme celui-là. La baie de La Ciotat, classée parmi les plus belles du monde, a offert ses eaux turquoise, son Île Verte, son Bec de l’Aigle majestueux. Le village sportif, éco-construit, a accueilli les familles, les curieux, les passionnés. On y parlait mer, écologie, dépassement de soi. On y partageait des fruits, des anecdotes, des regards complices.
Malgré les caprices du ciel, l’édition 2025 a été un succès. Une fête, une communion, une parenthèse salée dans le tumulte du quotidien. Le Défi Monte-Cristo, L’Île Verte est désormais bien plus qu’un événement sportif. C’est un rendez-vous avec soi-même, avec les autres, avec la mer. Et déjà, dans les conversations sur le sable, on entendait parler de 2026. Comme une promesse. Comme une envie de revenir. Car une fois qu’on a goûté à cette liberté-là, difficile de ne pas replonger.