CINÉMA ALAIN DELON : Le samouraï enfin libre

CINÉMA ALAIN DELON : Le samouraï enfin libre

À cet élève turbulent, devenu boucher, puis icône du cinéma français. À cette beauté envoûtante qui a captivé les écrans. À cette chevelure, ce regard et ces traits emblématiques du cinéma français. Son parcours, parsemé de succès et de défis, est une véritable épopée digne des plus grands films. Par Khalad.

Né le 8 novembre 1935 à Sceaux, à quelques kilomètres de Paris, Alain Delon a grandi dans une famille modeste. Après une enfance marquée par la séparation de ses parents, il a connu une adolescence houleuse. À 17 ans, il s’engage dans la Marine nationale, où il découvre le monde et forge son caractère. À son retour, il travaille comme serveur et livreur, cherchant sa voie.

Photos : Pathé Distribution/Milton H. Greene/Festival de Cannes/Jean-Marie Périer/Collection Cinémathèque Française/DR

Rencontre avec le cinéma

C’est par un heureux hasard qu’Alain Delon entre dans le monde du cinéma. Grâce à son amoureuse du moment, il est repéré lors du Festival de Cannes et rapidement propulsé sous les feux des projecteurs. Son premier grand rôle dans „Plein Soleil“ (1960) de René Clément le révèle au grand public. Son charisme et son talent naturel captivent les spectateurs.

L’ascension d’une légende

Les années 60 et 70 sont marquées par une série de succès pour Delon. Il travaille avec les plus grands réalisateurs, comme Luchino Visconti dans „Rocco et ses frères“ (1960) et „Le Guépard“ (1963), Jean-Pierre Melville dans „Le Samouraï“ (1967) et „Le Cercle Rouge“ (1970), et Michelangelo Antonioni dans „L’Éclipse“ (1962). Son jeu d’acteur, à la fois intense et subtil, lui vaut une reconnaissance internationale.

Photos : Pathé Distribution/Milton H. Greene/Festival de Cannes/Jean-Marie Périer/Collection Cinémathèque Française/DR

Séducteur inégalé

Alain Delon n’était pas seulement un acteur talentueux, mais aussi un séducteur hors pair. Sa beauté outrageuse et son regard magnétique faisaient de lui l’objet de désir de nombreuses femmes. Son charme naturel et son allure mystérieuse lui ont permis de jouer des rôles de séducteurs et de briseurs de cœurs avec une aisance déconcertante. Cette image de séducteur lui a valu une renommée internationale et a contribué à forger sa légende.

Relation avec Romy Schneider

Parmi ses nombreuses conquêtes amoureuses, celle avec Romy Schneider est sans doute la plus emblématique et la plus scrutée par les médias. Leur histoire d’amour commence en 1958 sur le tournage du film „Christine“ de Pierre Gaspard-Huit. Romy, alors jeune actrice allemande, tombe sous le charme de Delon. Leur relation est passionnée et tumultueuse, marquée par des hauts et des bas. Ils forment un couple glamour, souvent sous les feux des projecteurs. Leur amour connaît une fin abrupte en 1963, mais ils restent liés par une profonde affection. En 1968, ils se retrouvent à l’écran dans „La Piscine“ de Jacques Deray, un film qui reflète l’intensité de leur relation passée. Leur alchimie à l’écran est palpable, et le film devient un classique du cinéma français. Malgré sa carrière florissante, la vie personnelle d’Alain Delon est complexe. Il traverse des périodes de doute et de solitude, mais trouve toujours la force de se relever, notamment avec l’actrice Mireille Darc.

Retraite compliquée

Les dernières années de la vie d’Alain Delon ont été marquées par des défis personnels et de santé. En 2019, il a subi un AVC qui a laissé des séquelles importantes. Malgré cela, il a continué à faire des apparitions publiques, notamment pour recevoir la Palme d’honneur au Festival de Cannes, où il a ému le public en déclarant : „Je pense à ce prix comme à la fin de ma carrière, à la fin de ma vie.“ Sa retraite a été compliquée par des problèmes de santé récurrents et une profonde dépression. L’acteur a fréquemment exprimé son désir de mourir dignement, évoquant même l’euthanasie, un sujet controversé en France. Il a passé ses dernières années dans sa maison de Douchy dans le Loiret, entouré de ses proches et de ses nombreux chiens, trouvant du réconfort dans la solitude et la tranquillité de la campagne.

Photos : Pathé Distribution/Milton H. Greene/Festival de Cannes/Jean-Marie Périer/Collection Cinémathèque Française/DR

Héritage durable

Alain Delon est décédé paisiblement ce dimanche, à l’âge de 88 ans, dans sa maison de Douchy. Ses enfants, Alain-Fabien, Anouchka et Anthony, ont annoncé sa mort dans une déclaration commune, demandant le respect de leur vie privée en ce moment de deuil. Il laisse derrière lui une carrière impressionnante et une influence durable sur le cinéma français et international.

QUELQUES FILMS…

– „Plein Soleil“ (1960) de René Clément

– „Rocco et ses frères“ (1960) de Luchino Visconti

– „L’Éclipse“ (1962) de Michelangelo Antonioni

– „Le Guépard“ (1963) de Luchino Visconti

– „Le Samouraï“ (1967) de Jean-Pierre Melville

– „La Piscine“ (1969) de Jacques Deray

– „Le Cercle Rouge“ (1970) de Jean-Pierre Melville

– „Monsieur Klein“ (1976) de Joseph Losey

– „Le Clan des Siciliens“ (1969) de Henri Verneuil

– „Borsalino“ (1970) de Jacques Deray

– „Deux hommes dans la ville“ (1973) de José Giovanni

– „Flic Story“ (1975) de Jacques Deray

– „Les Aventuriers“ (1967) de Robert Enrico

– „Les Granges brûlées“ (1973) de Jean Chapot

– „Mort d’un pourri“ (1977) de Georges Lautner

Alain Delon est considéré comme une légende vivante du cinéma. Son influence dépasse les frontières et les générations. Il a su marquer de son empreinte l’histoire du septième art, laissant derrière lui une filmographie riche et variée.

Photos : Pathé Distribution/Milton H. Greene/Festival de Cannes/Jean-Marie Périer/Collection Cinémathèque Française/DR