CHAMPIONNAT DU MONDE WRC RALLYE DE SARDAIGNE : Un bel hommage pour un retour gagnant

CHAMPIONNAT DU MONDE WRC RALLYE DE SARDAIGNE : Un bel hommage pour un retour gagnant

Dani Sordo (ESP) Carlos del Barrio (GB) of team Hyundai i20 Coupe WRC Hyundai Shell Mobis WRT is seen racing on day 3 during the World Rally Championship Italy in Alghero, Italy on October 10, 2020 // Jaanus Ree/Red Bull Content Pool // SI202010100498 // Usage for editorial use only //

Dani Sordo (Hyundai) remporte le rallye de Sardaigne 2020 pour la deuxième année consécutive. Le pilote catalan a remporté sa 3e victoire en carrière en WRC devant son coéquipier belge Thierry Neuville (Hyundai), lequel a finalement chipé in extremis la 2e place à Sébastien Ogier (Toyota).
Le pilote espagnol a triomphé dans cette épreuve de reprise après 7 mois sans participer à une épreuve WRC. Le leader du championnat du monde Elfyn Evans (Toyota) a terminé au pied du podium et voit son coéquipier français et néanmoins rival Sébastien Ogier (3e) gratter quelques points importants dans la lutte pour le titre avec seulement deux épreuves à suivre en Belgique et en Italie. 

Lorsque talent, conviction et confiance se rencontrent, le résultat est le succès. Dani Sordo l’a prouvé en Sardaigne ce week-end. Encore une fois, il a montré que l’âge n’est rien de plus qu’un nombre. Oui, il a 37 ans, et alors ? Comme le bon vin, le catalan montre année après année qu’il est un pilote plus complet. Il y a des années, il était considéré comme un pilote d’asphalte, mais cette considération a longtemps été plus que dépassée en raison du rythme affiché ces dernières années par le pilote sur les routes du monde. L’année dernière, il a ri de cette phrase, en effet cette année-là, il l’a définitivement anéanti avec un énorme triomphe en Sardaigne, profitant, il est vrai des problèmes en direction d’Ött Tänak (Hyundai) avant la dernière Power Stage.. Mais plus d’un an plus tard, sur les mêmes sections de terre de l’île sarde, lors de ce Rallye de Sardaigne 2020, le pilote Hyundai n’a eu besoin d’aucun cadeau des autres pour lever la main sur le capot de sa Hyundai i20 WRC à côté de son copilote Carlos del Barrio. Il a triomphé en grand, dominant d’une main de fer depuis vendredi, sans perdre la face, remportant une victoire incontestable à son retour parmi les plus grands après ne pas avoir piloté en Championnat du Monde depuis mars dernier. Affamé, risquant dès le départ, mais ne faisant pas une seule erreur malgré la pression pour mener dès le premier jour. 

Photos: Jaanus Ree/Red Bull/Michelin

Pourtant, le pilote français de Toyota a fait son numéro comme dans la 13e épreuve spéciale de 14,06 km, en reprenant 12 „1 à Dani Sordo d’un seul coup. „J’ai attaqué fort, mais cela n’a pas été suffisant“, a déclaré le leader, qui savait que jusqu’à la fin, il devait pousser fort s’il ne voulait pas que Sébastien Ogier lui vole la victoire. Le matelas qu’il avait par rapport à ce dernier était tombé à 15 ”3, soit près de la moitié de son avance. Il était temps de serrer les dents. Il ne restait que 3 spéciales à venir. Il était temps d’envoyer un message de force sur l’étape 14, il l’a fait en terminant deuxième à 0 ” 8 derrière son coéquipier Thierry Neuville (Hyundai). Le français n’abdique pas pour autant et les deux spéciales restantes, allaient être le juge de paix, mais expérimenté, le catalan Dani Sordo n’a montré aucune faiblesse. „Nous avons eu un très mauvais temps lors de l’étape précédente, nous devons donc continuer à attaquer“, confesse t’il, son esprit fixé sur le temps perdu dans la première étape. Il était satisfait de son 2e passage dans la spéciale dans laquelle il avait perdu 12 „1 secondes peu de temps avant, car pour lui, répéter ce résultat aurait signifié atteindre l’ultime spéciale Power Stage avec Sébastien Ogier sur ses talons. 

 

 

Photos: Jaanus Ree/Red Bull/Michelin

Dani Sordo imperméable à la pression

Donc cet avant-dernière étape du Rallye pourrait être décisive. Dani Sordo n’a pas déçu. Bien qu’il concède toutefois 6 ”9 secondes par rapport au pilote Toyota, il a amélioré son rythme lors de ce 2e passage de Cala Flumini, et a ainsi donné un coup sans doute décisif sur la table. Quelques années, auparavant, Sébastien Ogier (Toyota) l’aurait emporté dans cette bataille psychologique. Mais Dani Sordo a depuis longtemps fait de la pression un bon compagnon de voyage avec qui il sait s’amuser au maximum. L’espagnol s’est ainsi assuré d’atteindre le dernier tronçon de seulement 6,89 kilomètres avec une marge de 9 ”2 secondes sur le sextuple champion et de 10” 9 sur son coéquipier Thierry Neuville Il savait que lors du premier passage, il avait surpassé la Toyota. Il pouvait le refaire, et comme sur tout l’épreuve, il a fait une véritable démonstration de puissance pour décrocher une victoire sensationnelle avec une avance de 5 „1 secondes sur le belge Thierry Neuville, qui a finalement dépassé réussi à passer le français à l’issue de cette power stage. Un doublé Hyundai qui place le constructeur coréen en position favorable pour le titre constructeur.
La victoire de Dani Sordo (Hyundai) fut dédiée à la copilote espagnole, toujours souriante Laura Salvo, décédée tragiquement ce samedi dans un rallye au Portugal. „Cette victoire est la tienne aussi“ un message clair du vainqueur qui a couru la dernière spéciale avec son nom et un cœur écris sur la lunette arrière de la voiture pour que Laura puisse les accompagner sur ces 6 derniers kilomètres.
Elfyn Evans (Toyota), arrivé en Sardaigne avec 18 points d’avance sur Sébastien Ogier dans la lutte pour le titre, le gallois, a pu minimiser ses pertes dans ce Rallye de Sardaigne en terminant 4e et en ajoutant deux points dans la Power Stage finale qu’il termine également à la 4e place. Le leader du championnat s’est bien concentré sur la réalisation de son rallye et sur le contrôle de son coéquipier français. Loin de la lutte pour le podium, il a parfaitement défendu sa position ces deux derniers jours avec un bon rythme. 
De cette manière, Elfyn Evans, à deux manches restantes, reste leader avec 111 points, avec Sébastien Ogier 97 points, Thierry Neuville 87 points, profitant du fait que l’actuel champion du monde, Ött Tänak 83 points, ne pouvait pas être aussi compétitif que prévu dans les sections de terre sarde, terminant 6e et s’éloignant du combat pour défendre sa couronne, déjà 28 points derrière lui.

Photos: Jaanus Ree/Red Bull/Michelin

WRC-2 : Pontus, la force tranquille

Le Suédois malgré son rôle d’ouvreur a su gérer son avance jusqu’à l’arrivée de la dernière spéciale, pour s’imposer avec 28“8 d’avance sur le norvégien Ole Christian Veiby (Hyundai) et porter son avance en tête du championnat à dix-huit points à deux rallyes de la fin de saison. En parallèle, son rival Ole Christian Veiby n’a pas chômé, il était soulagé de voir l’arrivée après pas moins de 3 crevaisons et un amortisseur cassé durant l’épreuve. Eyvind Brynildsen (Skoda) prenait la 3e place, 20“9 plus loin, devant le favori norvégien, Mads Østberg (Citroën). Week-end frustrant pour ce dernier, rival direct de Pontus Tidemand, il a perdu plus de 5 mn en début d’épreuve le vendredi en raison d’un souci de transmission. Malgré 10 meilleurs temps à son actif, le temps perdu était trop important et il termine l’épreuve au pied du podium à 2’08“3 du vainqueur. Auteur d’une belle entame de rallye, le français Adrien Fourmaux (Ford) était finalement contraint à l’abandon par des soucis mécaniques samedi après-midi. Un sort partagé avec le virulent russe Nikolay Gryazin (Hyundai).„Je suis très heureux, ce n’est pas facile d’être la première R5 sur la route tout le week-end, mais nous avons eu une stratégie prudente et nous nous y sommes tenus. C’est très bien dans l’optique du championnat.“ Se réjouissait Pontus.

WRC-3 Jari Huttunen entre les gouttes

Ultra rapide en Sardaigne, Oliver Solberg (Skoda) est sorti de la route juste après avoir pris les commande de la catégorie. Passé en tête après la sortie du suédois dans le deuxième passage de la spéciale Tergu – Osilo samedi, Jari Huttunen (Hyundai) adoptait la bonne approche pour la courte étape dominicale pour s’imposer au final avec 1’21“2 d’avance sur le polonais Kajetan Kajetanowicz (Skoda) qui avait pourtant entamé la dernière journée avec le leader à portée de tir. Le Polonais réduisait encore l’écart à 5“5 avant les deux dernières spéciales, victime d’une crevaison dans l’avant-dernière spéciale du parcours, Cala Flumini. En proie à des crevaisons et des problèmes de frein, le bolivien Marco Bulacia (Citroën) termine sur la dernière marche du podium avec 46“3 de retard sur Jari Huttunen. Reparti dimanche matin, Oliver Solberg prenait finalement la 6e place. „C’est une sensation incroyable“, confiait le vainqueur. „C’est la première fois que nous disputions cette épreuve. C’était vraiment difficile, mais nous n’avons pas eu de gros problèmes pendant le rallye. „

Photos: Jaanus Ree/Red Bull/Michelin