Après trois jours de lutte acharnée sur les routes goudronnées entourant Zagreb, la victoire semblait se jouer entre Thierry Neuville (Hyundai) et Elfyn Evans (Toyota). Leur affrontement a culminé en fin de journée, les deux équipes terminant les huit spéciales du jour avec un temps identique, au dixième de seconde près. Samedi, Thierry Neuville, en tête du championnat, a terminé avec une avance de 4,9 secondes sur Elfyn Evans et 11,6 secondes sur Sébastien Ogier (Toyota), qui restait à l’affût, prêt à saisir toute opportunité découlant d’une erreur des deux leaders. L’erreur fatidique est survenue lors de la 18ᵉ spéciale sur 20, où les deux leaders ont tous deux abordé une courbe rapide de manière trop serrée, causant des dommages à la carrosserie de leurs véhicules après avoir heurté un arbre, et perdant de précieuses secondes.
Thierry Neuville a attribué sa faute à un appel tardif de son copilote, perdant près de vingt-cinq secondes. Elfyn Evans, ignorant les mésaventures de son rival, a quant à lui mal négocié un virage serré à droite et a perdu vingt secondes dans un demi-tour avant de repartir. Sébastien Ogier, qui était troisième depuis la première spéciale du vendredi, a alors pris la tête avec une avance de 9,1 secondes avant les deux dernières spéciales.
En abordant prudemment la Power Stage, le pilote français a finalement devancé son coéquipier gallois de 9,7 secondes et Thierry Neuville de 45,8 secondes à l’arrivée. Cette victoire marque le deuxième triomphe de Sébastien Ogier au Rallye de Croatie et son 100ᵉ podium en WRC. Adrien Fourmaux (Ford), qui occupait la quatrième place pendant longtemps avec sa Ford Puma Rally1, a également connu des difficultés lors de la 18ᵉ spéciale. En tapant une cale de béton, il a rencontré un souci avec un dispositif anti-coupure, perdant 16 minutes pour réparer sa direction. Malgré une voiture fortement endommagée, il a néanmoins réussi à terminer et à obtenir huit points pour sa cinquième place le samedi, et a ajouté cinq points en remportant la Power Stage, conservant ainsi la 3ᵉ place au championnat, juste derrière Thierry Neuville et Elfyn Evans, et a fini le rallye à la 17ᵉ place.
Ott Tänak (Hyundai), le champion du monde de 2019, a été plutôt effacé ce week-end, restant dans l’ombre de son coéquipier, il a terminé en 4ᵉ position avec un retard de 58,6 secondes. Malgré des soucis de réglage, il a cependant récolté 20 points grâce à sa seconde place lors du „Super Sunday“et à son deuxième meilleur temps lors de la Power Stage. Takamoto Katsuta (Toyota) a fini 5ᵉ avec un retard d’une minute et 55,5 secondes. Il a été toutefois le plus rapide ce dimanche, ce qui lui a permis de gagner sept points, auxquels s’ajoutent deux points de la Power Stage. Andreas Mikkelsen (Hyundai), a fini 6ᵉ avec un retard de plus de 4 minutes et suivi de Grégoire Munster (Ford), qui a terminé 7ᵉ avec un retard de 5 minutes et 11 secondes, après un rallye sans erreur notable.
WRC-2 : Festival de Nikolay Gryazin
Nikolay Gryazin (Citroën), qui avait été devancé de peu par son coéquipier lors du rallye de Monte-Carlo, a brillamment pris sa revanche en Croatie, en menant la course de manière incontestée du début à la fin. Après s’être préparé avec un rallye national en Croatie la semaine précédente, le pilote russe courant sous pavillon bulgare a immédiatement imposé un rythme soutenu que le pilote français Yohan Rossel (Citroën) n’a pas réussi à égaler. Malgré d’excellentes performances le samedi, ce dernier n’a pas réussi à rattraper son coéquipier. Parmi les 25 Rally2 engagés, Pepe Lopez (Skoda) s’est rapidement positionné comme le troisième pilote le plus rapide. Nicolas Ciamin (Hyundai), a exercé une pression constante jusqu’à la fin, bien que sa i20 semble encore manquer un peu de compétitivité pour surpasser ses adversaires. En dehors du championnat, Gus Greensmith (Skoda) et Sami Pajari (Toyota) ont tous deux montré d’excellentes capacités tout au long du week-end. Le pilote britannique a démontré qu’il pourrait être un sérieux prétendant à la victoire sur les surfaces asphaltées, tandis que Pajari, le pilote finlandais, a prouvé que la Yaris était également une force à compter sur l’asphalte.